Musiciens basques (Les)
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La musique basque n’offre que peu de ressemblance avec celle de ses deux grands voisins. Elle reste difficile à circonscrire tant elle est variée. Le lyrisme exacerbé de certaines mélodies vous rappellera peut-être certains chants russes. D’autres, plus vives, inciteront à des danses endiablées. Chants de marins, berceuses, chansons d’amour ou d’aventure, l’inspiration est multiple.
A côté de la musique populaire s’est développée au début du XXème siècle une musique « classique » basque. Nous vous proposons de découvrir ces compositeurs qui ont pu transmettre l’âme basque dans leurs œuvres symphoniques, chorales et de musique de chambre. Suivez le guide…
En 1998, Michel Plasson et l’Orchestre du Capitol de Toulouse et la Sociedad Coral de Bilbao ont enregistré chez EMI une anthologie rassemblant six compositeurs basques, écrites en majorité pour chœur a cappella et pour chœur et orchestre. On y trouve un éventail de styles au ton tour à tour patriotique (L’arbre de Gernika, Agur Jaunak…), lyrique (Maitea, nun zira ?, Goiko mendian), ou dansant (final de la Suite Vasca, 1ère des Diez Melodias Vascas…). Le titre du disque (Agur Jaunak – Adieu Messieurs) se réfère à une chanson traditionnelle très connue, destinée à rendre hommage à des personnes. Beau panorama.
Jesús Guridi (1886-1961) est sans doute le plus connus des compositeurs de musique basque de la première moitié du XXème siècle. Né dans une famille de musiciens et manifestant très tôt des dispositions pour la musique, il entre à la Schola Cantorum, à Paris, dès 1904. Il y étudie le piano, l’orgue, la composition et, avec Vincent d’Indy, le contrepoint. Il poursuit ses études musicales en Belgique, dans la classe de Joseph Jongen pour l’orgue et la composition, et en Allemagne pour l’instrumentation.
De retour à Bilbao, il accepte le poste de chef de chœur pour la Société Chorale de Bilbao qui durant 15 ans se produira sous sa direction dans toute l’Espagne.
Il compose des œuvres chorales basées sur des chants populaires basques, ainsi que de la musique symphonique - dont les Diez Melodias Vascas -, de la musique sacrée et deux opéras. Ses talents d’orchestrateur lui valurent des comparaisons flatteuses avec Rimsky-Korsakov.
Le label suisse Claves a eut la bonne idée, il y a quelques années, d’éditer une collection dédiée à la musique basque. Un des tomes est consacré à Guridi, reprenant les Melodias Vascas, un hommage à Walt Disney, etc.
D’autres œuvres pour orchestre viennent compléter la discographie du compositeur sur le CD paru chez Naxos :
Moins connus, ses deux quatuors à cordes ont néanmoins fait l’objet d’un enregistrement chez le label espagnol Ensayo :
Egalement élève à la Schola Cantorum, José Maria Usandizaga (1887-1915) compose ses premières œuvres dans le style limpide de la Schola Cantorum. De retour au pays, il s’empresse de se libérer des principes académiques de cette noble école et s’ouvre à l’avant-garde de l’époque. Il se laisse séduire tant par l’école russe que par l’impressionnisme français. C’est aussi dans ses œuvres plus matures que l’influence de la musique basque sera la plus prégnante, comme dans l’œuvre Irurak bat, une rapsodie écrite sur trois chants populaires. Il est aussi l’auteur de deux drames lyriques, Las Golondrinas et La Llama. Ce dernier restera inachevé après sa mort prématurée, à l’âge de 28 ans.
Vous pourrez découvrir sa production pour orchestre dans un des tomes consacrés par Claves à la musique basque :
Francisco de Madina Igarzabal (1907-1972), plus connu sous le nom d’Aita Madina (Père Madina) a suivi une formation musicale parallèlement à ses études de théologie. A l’âge de 25 ans, il est ordonné prêtre puis envoyé en Argentine trois ans plus tard. C’est là que la plupart de ses compositions verront le jour.
Un disque claves lui est également consacré. Il rassemble des pièces qui témoignent de son attachement à la musique populaire de son pays, dans le choix des titres comme dans les thèmes mélodiques et les rythmes. Le programme recèle quelques pages remarquables, à commencer par le Concierto Vasco pour quatre guitares et orchestre. Ce concerto a été dédié au célèbre quatuor de guitares Los Romeros, destinataires également du Concierto Andaluz de Joaquin Rodrigo, écrit trois ans plus tôt pour le même effectif.
Parmi les œuvres religieuses pour choeur, Aita Gurea (Notre père) et Agur Maria (Ave Maria) ont contribué à asseoir la réputation du compositeur. Même si certaines pièces sont moins inspirées, cet album permet de bien agréables découvertes !
Le violoniste, chef d’orchestre et compositeur Pablo Sorozábal (1897-1988) est né dans une famille nombreuse à San Sébastian. C’est là qu’il fera ses premières études musicales – violon et harmonie. Il quitte ensuite sa ville natale pour Madrid. Il y travaille comme violoniste dans l’Orchestre Philharmonique. Suite à l’obtention d’une bourse, il se rend à Leipzig et Berlin pour y poursuivre sa formation musicale, et en particulier la composition et la direction d’orchestre.
Ses compositions touchent à divers genres : des œuvres pour chœur et pour orchestre, des mélodies, de la musique de chambre, de la musique de film… Mais le genre dans lequel il s’investit le plus est sans conteste la musique lyrique dont la zarzuela, forme espagnole de l’opérette française où se mêlent le chant et les dialogues parlés.
Placido Domingo a rendu plusieurs fois hommage à la zarzuela et à d’autres formes lyriques espagnoles.
Nous vous proposons de l’écouter, en compagnie de Maria Bayo et de Juan Pons, dans l’enregistrement de la Tabernera del Puerto de Sorozábal :
D’autres documents – historiques, ceux-là - vous feront entendre des extraits d’autres zarzuelas de Sorozábal sous sa propre direction :
Le label Claves a publié ses œuvres pour chœur et pour orchestre :
Mais aussi :
Andres Isasi (1890-1940)
Jesus Arambarri (1902-1960)
Zarzuelas de Sorozábal :
Mélodies basques contemporaines :
Musica de camera actual :
Nathalie Ronvaux