L’Observatoire des simples et des fous, ce n’est pas si simple (Lise Duclaux)
![L'Observatoire des simples et des fous - Lise Duclaux - 2014](https://static.pointculture.be/media/images/observatoire_juillet2014_lis.53184100.fill-1000x500-c100.jpg)
Herbes folles
Ce qui nous distingue d’une plante, c’est de croire que nous n’en sommes pas. — -
L’ensemble de l’œuvre de l’artiste Lise Duclaux peut être envisagé comme une sorte d’écosystème. De Zone de fauchage tardif (2006-2015) à Plantes de Bruxelles (2008 à nos jours), en passant par exemple par PomPoenPoezie ou La Poésie de la courge (2012-2013) et Il n’y a pas de taupe dans mon jardin (2012), ses œuvres se répondent, se complètent, se nourrissent les unes les autres et ne se posent en rien comme des artefacts ou moments isolés. Et c’est encore plus le cas pour L’Observatoire des simples et des fous (2014-2015) où – au sein d’un même projet – le dessin, l’écriture, la typographie, l’intervention végétale, les moments mis en place, le sens de la rencontre viennent mutuellement s’imbriquer pour soutenir une construction poétique à la fois simple et belle, délicate et volontaire.
![L'Observatoire des simples et des fous - Lise Duclaux - 2015](https://static.pointculture.be/media/images/observatoire_24mai2015_liseduclaux.max-720x900.jpg)
Mais avant cela, du printemps 2014 à l’automne 2015 (avant d’être dévoré par les vaches en 2016), L’Observatoire avait été une installation dans un pré à brouter à Saint-Symphorien près de Mons. Un petit jardin d’Eden de plantes sauvages et médicinales, de forme ovale (qu’on retrouvera dans le O couché du titre du livre) au pied d’un marronnier d’Inde dans une prairie jouxtant Le Carrosse, foyer d’accueil et lieu de vie pour personnes présentant une déficience mentale. Un lieu de vie et d’expériences, de rencontres, de pique-niques, de performances… Un sol retourné à la bêche, ensemencé « comme au XIXème siècle, dans les peintures de Millet ou de Van Gogh » de graines sauvages en partie aussi récoltées à la main, afin d’explorer ce lien enfoui qui relie les « fous » et les « mauvaises herbes ». « Les plantes sauvages, on les appelle des folles, les plantes médicinales on les appelle des simples. Oui, ça parle des plantes et oui, ça parle des fous, des gens hors normes qui ne s’adaptent pas à la société, comme les plantes sauvages ne s’adaptent pas aux jardins. ».
Là où – poussant
trop loin les élans de la Science à classer le vivant – la Société a multiplié
les cases et les sous-cases, les distinctions et les mises à l’écart, Lise
Duclaux joue avec finesse la carte de ce qui rapproche et retisse du lien.
(article écrit pour le Détours d'avril-mai-juin 2017)
photos: L’Observatoire des simples et des fous, Lise Duclaux, juillet 2014 /
+ mai 2015: pique-nique journée particulière performance conférence
Lise Duclaux
L’Observatoire des simples et des fous, ce n’est pas si simple
Du jeudi 19 mai au jeudi 6 juillet
vernissage: mercredi 18 mai à 18h
Sint-Lukas Galerie
116 rue des Palais
1030 Bruxelles
![L'Observatoire des simples et des fous, ce n'est pas si simple - Lise Duclaux - couverture 2017](https://static.pointculture.be/media/images/livre_lobservatoire_ce_n_est_pas_si_simple_p.max-200x300.jpg)