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Love. Hate. Debate. Start a Conversation with the ING Collection

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exposition, art, art contemporain, ING Art Center, exposition (Bruxelles)

publié le par Marc Roesems

Cette année, l'exposition-événement de l’ING Art Center a pour but d’inviter à la découverte de l’art moderne et contemporain, de le rendre accessible à tous, selon l’esprit originel du baron Léon Lambert, à partir d’une soixantaine d’œuvres (60 pièces exposées, 56 artistes présentés) de la collection belge ING.

Comme son titre l’indique, l’exposition se veut ouverte et compréhensible par le plus grand nombre – y compris les enfants, auxquels un lieu est dédié, avec accrochage adapté – en dépassant le clivage « j’aime / je déteste », et permettant d'engager un dialogue, une conversation. C’est-à-dire aller plus loin dans l’échange, et amener le visiteur à dépasser ses premières impressions, ses acceptations ou ses refus… avec l’œuvre, avec lui-même et avec le monde.

Pour l’aider dans son parcours réflexif – et veiller à ce qu’il ne reste pas passif – des cartels accompagnent les œuvres : une courte présentation explique en quoi la pièce exposée s’inscrit dans la démarche de l’artiste et se clôt par une question, suscite un questionnement. Ainsi, sur le cartel dédié à la sculpture métallique de forme humaine de l’artiste Antony Gormley, une question surgit :

« — Le corps de « l’autre » est-il l’ultime horizon de nous-mêmes ? — »
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Antony Gormley - Quantum Cloud IV, 1999

À côté de l’œuvre de Michel François, on peut lire : « L’art est-il affaire de création ou de transformation ? » Sur le cartel qui s’intéresse au travail de Robert Rauschenberg, on peut encore lire en fin de texte : « L’art se cache-t-il dans la banalité ou l’art est-il précisément aussi banal que la vie quotidienne elle-même ? ».

Ici, l’histoire de l’art n’est pas dominante ; les œuvres n’ont donc pas été choisies en fonction de leur importance au sein d’une histoire de l’art officielle avec ses grands courants et ses grands auteurs, mais pour leur potentiel en termes de « rencontres possibles » avec les visiteurs, en veillant à ce que ceux-ci ne restent pas passifs.

Une des premières œuvres auxquelles est confronté le visiteur est ce qu’on pourrait sans doute qualifier d’œuvre-manifeste au sein de l’exposition : un grand miroir sur lequel est sérigraphié grandeur nature l’autoportrait de profil de l’artiste Michelangelo Pistoletto, L’Uomo che pensa (œuvre conçue en 1962, réalisée en 1993). Cette représentation d’un homme qui pense sur un fond de miroir est une invitation à regarder, réfléchir/se réfléchir, et se mettre en scène. Car, aux côtés de l’artiste, tout visiteur peut se contempler et peut-être imaginer les moments passés et futurs durant lesquels s’y sont reflétés ou s’y refléteront d’autres regardeurs.

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Michelangelo Pistoletto - L'Uomo che pensa, 1962 - 1993

Les espaces de l’exposition ont été pensés pour installer des dialogues entre les œuvres et les visiteurs ou entre les œuvres elles-mêmes. Si certaines pièces ont été rassemblées pour entrer en résonance les unes avec les autres – une manière de ne pas les réduire à un seul degré de lecture –, leur accrochage et leur disposition n’ont pas été organisés de manière à solliciter à tout prix le regard. Par la sobriété de la scénographie, l’œil du visiteur n’est pas assailli de toutes parts… Encore une manière de permettre une rencontre avec les œuvres exposées.

Enfin, en déambulant dans ces espaces, les amateurs d’art ou publics avertis trouveront quelques belles pièces de collection, dont certaines rares ou étonnantes, comme ce petit dessin de Piet Mondrian – des fleurs dessinées au crayon – faisant face à une œuvre murale de Christian Boltanski, qui, chose étonnante lorsque son œuvre ne nous est pas inconnue, ne montre pas des portraits de disparus victimes de rafles et de déportation, mais ceux de soldats de la Wehrmacht et d’officiers SS, en costume ou en civil, posant pour la nation ou jouant avec leurs enfants pendant des moments de détente… Là encore, un cartel nous questionne : « Y a-t-il une différence entre criminels et gens ordinaires ? »… nous appelant à méditer sur notre participation à l’histoire…

Quant aux publics « non avertis » ou peu familiers de certaines formes et expressions artistiques contemporaines, ils trouveront dans cette exposition un excellent mode d’emploi pour appréhender ce qui se crée aujourd’hui dans les arts plastiques et partir à la découverte d’autres artistes, d’autres expositions.

Marc Roesems

La collection ING fut initiée il y a près de 60 ans par le baron Léon Lambert, fin connaisseur et collectionneur d’art d’avant-garde. En poursuivant la politique d’acquisition du banquier visionnaire, ING a élevé cette collection à un niveau mondial, qui compte à ce jour 6.000 œuvres, dont 2.000 sont présentes sur le territoire belge.


Love. Hate. Debate. Start a Conversation with the ING Collection

Du 23 octobre 2019 au 15 mars 2020


ING Art Center
Place Royale 6
1000 Bruxelles.

Parmi les artistes présents, outre ceux qui ont déjà été cités, on trouve Pierre Alechinsky, Daniel Buren, Andreas Gursky, Roni Horn, Gregory Crewdson, Mona Hatoum, John Baldessari, Ann Veronica Janssens, etc.

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