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Musique contemporaine - Lumières, un voyage à travers les étoiles

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Ce 21 mars, en ouverture d'un concert en streaming proposé par l'OPRL, on pouvait découvrir la première composition orchestrale de Patrick Leterme, Lumières.

L'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, sous la baguette de Gergely Madaras, a choisi de célébrer l'arrivée du printemps avec la Première symphonie de Schumann et une création, programme présenté – pandémie oblige – sur leur plateforme de streaming. Voyons les choses du bon côté, c'est un peu comme au concert mais sans le risque d'être placé derrière une personne à la chevelure envahissante qui vous masque la vue ou à côté d'un distrait qui parcourt son fil Facebook sur un smartphone lumineux. Plus sérieusement, la retransmission en direct des concerts est une manière de contrer les effets délétères du confinement. Il est aussi vital pour les ensembles de continuer à jouer et à se produire que, pour le public, de fréquenter la musique vivante.

Et vivante, elle l'était !

En ouverture, l’OPRL présentait donc une création de notre compatriote Patrick Leterme, bien connu des auditeurs de Musiq3 pour ses brèves mais passionnantes émissions pédagogiques « Je sais pas vous » et « C’est pas tout », et du public des Festivals de Wallonie qui a pu y découvrir deux spectacles de sa plume destinés au jeune public : Okilélé (2014) et Momo (2016).

Cette œuvre pour orchestre Lumières est formée de deux parties et s’inspire du cosmos et de son mystère. Dans son commentaire, Patrick Leterme précise que sa composition ne raconte pas une histoire, mais consiste plutôt en un flux. Dans Lumière blanche, ce sont les notes les plus aigües du piano qui ouvrent la marche, ainsi que les glissandi en harmoniques des violons. Le reste de l’orchestre entre en petits pupitres multiples évoquant des effets de miroitement. Le rythme est sautillant, le tempo d’allure vive, les percussions mises à l’honneur. Au sein de cette nappe sonore, de courts motifs ascendants apparaissent, donnant une allure de jour sans fin, d’ouverture vers l’infini. Lumière noire contraste clairement avec la première pièce. Elle se déploie lentement, avec les timbres les plus graves de l’orchestre, mais toujours parcourue par ces gammes montantes qui assurent la cohérence de l’œuvre. Les bassons, les trombones, les trompettes avec leur sourdine sont plus présents que dans la première partie. L’heure est à la solennité, à la gravité que nous suggère l’image des grands espaces obscurs de l’univers. Si le premier mouvement pouvait évoquer la fulgurante lumière des supernovæ, le second sous-entend le voisinage des trous noirs. Des atmosphères qui rappellent un peu celles des Planètes de Gustav Holst. L’œuvre se termine sur une phrase suspensive, prolongeant ainsi le sentiment de mystère…

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Le concert s'est poursuivi sur une très belle interprétation de la symphonie "Le Printemps", première contribution au genre symphonique de Robert Schumann. Chacun de ses mouvements avait reçu dans un premier temps un sous-titre évocateur: Éveil du printemps, Soir, Joyeux compagnons et Adieux au printemps (ou En plein printemps). Ces mentions poétiques seront supprimées dans l'édition finale. Reste que cet hymne à la saison du renouveau et des amours reflète à merveille l'état d'esprit du musicien à l'heure où il écrivit cette composition, dans l'euphorie de son récent mariage et dans l'élan créatif qui le poussait à imaginer de nouvelles expressions, sortant du cadre devenu étroit de la musique pour piano et du lied.

Le concert sera retransmis sur les ondes de Musiq3 le vendredi 2 avril à 20h. Ne manquez surtout pas ce rendez-vous !

Nathalie Ronvaux

Photo de bannière : ©Gaël Bros, avec l'autorisation de Patrick Leterme