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Montréal: eldorado du jeu vidéo (?)

ubisoft Montreal

numérique, Québec, jeu vidéo, économie, Canada, Montréal, industries culturelles, URBN

publié le par Thierry Moutoy

En une décennie, parti quasiment de zéro, le Canada s'est imposé – grâce à des politiques publiques volontaristes – comme le troisième pôle mondial de développement de jeux vidéo.

Montréal est connue comme une des capitales des arts numériques en Amérique du Nord. Le Canada occupe la troisième place mondiale dans le domaine de la création de jeu vidéo, derrière le Japon et les États-Unis. Déjà en 2003, plus de 15.000 emplois directs avaient été créés dans les plus de 300 sociétés du secteur que comptait le pays. La croissance annuelle du secteur était de 11% au niveau national (et même 16% au Québec), et rapportait 1,7 milliard de dollars à l'économie canadienne.

Investissements étrangers records à Montréal

En 2016, plus de la moitié des investissements étrangers ont été faits dans les hautes technologies, (pour 15 % dans l’aérospatiale et 11 % dans l’agroalimentaire). Et ce n'est pas fini car le studio californien Electronic Arts compte investir environ 500 millions de dollars au Québec au cours des dix prochaines années.

Montréal, c'est l'endroit où il y a la plus grande concentration [d'emplois dans le secteur]. 6000 personnes dans un rayon de 2 km ! — Martin Carrier ( studios WB Games)

Plus du tiers des emplois dans le domaine des jeux vidéo est effectivement concentré à Montréal. En 2015 la ville comptait presque 500 studios de développement.

Mais d’où vient cet attrait pour le numérique ?

À la fin des années 1990, la volonté politique des autorités économiques du Québec est d'attirer des investisseurs étrangers en leur accordant  des subventions et des avantages fiscaux assez conséquents.

Le premier studio à accepter l'offre fut le français Ubisoft (en 1997) qui, en échange de l'ouverture d'un studio à Montréal et de la création de centaines d'emplois, se voit octroyer 50% de crédit d'impôts sur les salaires.

Aujourd'hui, Ubisoft emploie plus de 2000 personnes à Montréal (contre « seulement » 800 salariés pour Electronic Arts) et sa filiale canadienne fut la rampe de lancement de jeux tel que Assassin's Creed ou Splinter Cell.

ubimontreal
L'arrivée du studio de Yves Guillemot a été le catalyseur de l'implantation de plus de 80 studios de jeux vidéo au Québec, dont des poids lourds comme Eidos ou Electronic Arts, et Warner Studio grâce à la généralisation de ce fameux crédit d'impôts. Et la présence de grands studios a permis l'émergence de plus petites structures. De moins de cinq studios indépendants avant cette période, on est actuellement passé à presque 150 sociétés au Québec. Des grands noms du jeu vidéo ont parfois décidé de se lancer dans une plus petite structure, tel Jade Raymond (ancienne directrice d'Ubisoft Toronto) avec le studio Motive et Patrice Désilets (créateur de la franchise Assassin's Creed) avec son studio Panache Digital Games.


La Guilde: la coopérative des créateurs indépendants

Les studios indépendants de jeux vidéo ont uni leurs forces dans une nouvelle coopérative, La Guilde, pour faire contrepoids aux géants comme Ubisoft. Le but de leur structure regroupant 75 studios installés au Québec (équivalant à 700 emplois et générant 18 millions de dollars de masse salariale): obtenir une meilleure représentation politique et faire de Montréal le capitale du jeu vidéo indépendant.


To be continued / À suivre...


Thierry Moutoy


sources :

« Le Canada, eldorado des développeurs français de jeux vidéo » (lefigaro.fr, avril 2013)

« Montréal, le Hollywood des jeux vidéo et des effets visuels » (ici.radio.canada.ca, octobre 2015)


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