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Nimis Groupe: chemins parcourus

Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu - Nimis Groupe - Beata Szparagowska
À l'heure où la pièce "Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu" est reprise à Charleroi et Tournai, retour sur les étapes de création d'un spectacle de théâtre important associant jeunes acteurs européens et migrants.

Sommaire

Après avoir réalisé, avec l’équipe de Culture & Démocratie, une série d’entretiens avec les membres du Nimis Groupe, nous vous livrons ici un aperçu de la genèse du projet en une poignée d’étapes décisives illustrées de témoignages.


« Nous aimerions vous prévenir que vous allez assister à un spectacle qui est en totale contradiction avec l’actuelle législation européenne. Si certains d’entre vous ne veulent pas être personnellement mêlés à un acte de complicité, c’est-à-dire à un délit de solidarité envers une personne illégale, vous pouvez quitter la salle. Maintenant. Vous avez 40 secondes. — »

Le 19 janvier 2016, vers 20h35 – et une dizaine de soirées qui suivront – cette étrange adresse aux spectateurs, lue en anglais avec une voix d’hôtesse de l’air, sort des baffles du studio du Théâtre national (Bruxelles). Personne ne sortira de la salle et le spectacle qui, chaque soir, va formuler ces précautions d’usage porte très clairement en lui les traces du long processus qui l’a vu naître. Il y a d’abord les personnes que nous voyons sur scène – celles-là même évoquées dans le texte de la voix off ci-dessus – résultat de la rencontre entre sept jeunes acteurs européens s’interrogeant au long cours sur les dessous des politiques migratoires en Europe et six demandeurs d’asile du Centre ouvert de Bierset [à l’exception d’Olga Tshiyuka, qui était au centre Belle-Vue à Eupen], racontant « en théâtre » leur parcours de migrants. Une idée de rencontre tellement au cœur du projet qu’elle se prolonge dans des actions de médiation culturelle particulières : invitation de personnes migrantes dans la salle et débat entre acteurs et public à l’issue de chaque représentation.

Il y a aussi la forme théâtrale de molécule ou de constellation née du foisonnement des informations récoltées : un montage dramaturgique d’éléments de registres différents pour former un tout convaincant, un discours certes pluriel, mais qui évite autant le syndrome du zapping que le piège de la simplification et de l’univoque.

Ceux que j’ai rencontrés ne m’ont peut-être pas vu apparaît clairement comme le résultat de l’incroyable aventure d’un collectif. Un groupe nourri des apports contrastés de chacun de ses membres, évidemment menacé ponctuellement par les divergences mais qui a réussi à contourner ces écueils en ne perdant pas de vue l’essentiel : faire sauter les barrières qui nous maintiennent à distance les uns des autres, chacun dans notre case ; dissiper les nuages de fumée qui protègent quelques fructueux business louches et dire – mais différemment, dans un langage théâtral qui n’est ni celui des militants ni celui des médias – le presque indicible d’une réalité qui restera dans l’histoire comme une des taches honteuses de notre époque.

En écho à ce fonctionnement en collectif – aux rapports qu’il implique entre le groupe et les individus – et à la construction du spectacle par la juxtaposition réfléchie d’apports parfois disparates, cet article associe des fragments de cinq entretiens réalisés avec dix membres du Nimis groupe, entre juin et juillet 2016. Après une première mention de leur nom complet, les membres de Nimis sont cités de la manière dont ils parlent les uns des autres dans la discussion : simplement par leur prénom.

Mars 2009 – Entre Liège et Rennes, le projet Prospero

Dans le cadre d’un projet associant six théâtres européens (dont ceux de Liège et de Rennes) et reprenant un volet dédié à la formation des jeunes acteurs (qui, lui, inclut l’École supérieure d’acteurs – Esact – de Liège et l’École supérieure d’art dramatique de Rennes), des échanges se mettent en place. Des étudiants rennais viennent à Liège et, même s’ils ne travaillent pas avec les étudiants liégeois dans le cadre des cours, des liens se tissent dans les couloirs, la cafétéria et les bars. L’idée d’un éventuel projet commun germe. Un peu plus tard, six jeunes Liégeois se rendent à leur tour auprès de six de leurs homologues rennais…

- La question de base était notre compréhension de l’Europe en tant que jeunes citoyens. Un concept qui peut être abstrait… À Paimpol en Bretagne, on a passé un weekend à discuter d’un questionnaire qui nous avait permis de nous poser deux questions principales : « Qu’est-ce que l’Europe ? » et « Que veut-on que notre spectacle soit ? »
– Yaël Steinman

- On n’avait pas la même vision de ce qu’on pouvait faire de cette matière. C’étaient aussi des choix liés à des théâtralités très différentes. Une vision était d’interroger les politiques migratoires et économiques de l’Union ; ce qui impliquait un travail documentaire énorme sans théâtralité immédiate. Et, de l’autre côté, une vision peut-être séduisante de la multiculturalité européenne (les 12 étoiles – on était 12 dans le groupe –, l’Eurovision, etc.) Un théâtre peut-être très chouette à faire, mais… hum… [silence éloquent]
– Romain David

Avril 2011 – le « schisme »

Malgré l’impulsion initiale à tenter de faire du théâtre ensemble, le groupe bute sur son éclatement géographique (la difficulté de se voir régulièrement, les frais de transport) mais, surtout, sur un choix à faire – à la croisée de deux chemins – entre deux approches et deux théâtralités très différentes du sujet de départ. Marqués entre autres par l’expulsion récente des Roms de différents pays européens, cinq Liégeois et deux Rennais affirment clairement la direction qui les motiverait à s’investir sans compter pour les années à venir : celle d’un théâtre documentaire qui se frotterait à la réalité complexe des questions migratoires.

- La séparation est venue au bout d’un an, lors de la rédaction d’un dossier de demande de résidence qui nous a obligés à préciser de quoi on voulait vraiment parler. Souvent, les étapes de production poussent à clarifier les choix artistiques et théâtraux. 
– Anne-Sophie Sterck

- Je voulais bien passer du temps à rédiger les dossiers pour essayer de financer les recherches de Nimis mais, alors, il fallait que la direction prise m’intéresse et me motive vraiment. Un jour, j’ai envoyé un mail [proposant d’opter pour un théâtre documentaire consacré aux questions migratoires] et les réponses ont été très claires. Le groupe s’est séparé.
– Sarah Testa

Hiver 2010/Toujours en cours –
Un théâtre de recherche, une recherche parfois sans théâtre

Choqués par les événements récents de l’actualité, interloqués par chaque pièce du puzzle qu’ils découvrent, les sept acteurs se lancent donc dans un long travail d’investigation fait de lectures de textes législatifs et de livres [précisions ailleurs dans ces pages], de rencontres avec des experts, des acteurs de terrain, des militants et des associations du secteur (le Ciré, Getting the Voice Out, etc.) L’obscure agence qui coordonne la gestion des « frontières extérieures » de l’Union européenne (Frontex) et tout le pan économique de la question, les liens avec les industries de la surveillance et de l’armement sont en première ligne de leurs interrogations…

- Jérôme nous a parlé de gardes-frontières en Méditerranée qui tiraient sur des bateaux ! On ne pouvait pas imaginer ça, on était choqués ! En parallèle, on essayait d’en savoir plus sur Frontex en allant sur leur site et ça ne disait rien. Sur le site de la Commission, on ne les mentionnait même pas. C’était complètement opaque. Mais, via cette opacité, c’est devenu un objet dramaturgique en soi.
– Sarah et Romain

- La matière était dure. On passait des après-midis devant des textes de droit en se demandant ce que cela voulait dire, puis en allant voir des juristes pour nous les expliquer.
– Anne-Sophie

- Quand on se frottait à des textes législatifs au début, en espérant un jour en faire du théâtre, on ne s’y frottait pas de la même manière que les journalistes. Et on a eu des gros « flips » liés à l’impossibilité de faire du théâtre avec ça ! On était bloqués… Et, comme souvent, c’est en se perdant qu’on finit par trouver son chemin : dans notre cas, en partant – via des improvisations – vers les récits de vie…
– Jérôme

Vers juin 2012 – choix du nom Nimis

- Au sud de la Suède, il y a une réserve naturelle où un artiste, Lars Vilks, a commencé au cours des années 1970 à ramasser du bois flotté sur le rivage et à en faire de très grandes constructions. C’est un processus très long et le résultat est très chouette. À un moment, il a eu des problèmes juridiques suite à des plaintes d’habitants et au statut protégé du lieu. En réaction, il a proclamé sur Internet cette œuvre artistique comme un micro-état indépendant, le Royaume de Nimis (« trop » en latin). Du coup, il a reçu des demandes d’asile !
– Anja

Juin 2013 – Atelier au centre ouvert de Bierset

En juin 2013, dans le cadre de leur recherche tous azimuts sur les réalités des questions migratoires, sans se douter de l’importance que ce geste aura pour la suite de leur projet, les membres de Nimis poussent les portes du centre ouvert « L’Envol » à Bierset près de Liège. Un atelier de cinq jours est organisé dont émerge une première forme faite de cinq interviews, entrecoupées de chants, qui est présentée en tant qu’étape de travail au Théâtre de la Place…

- Je venais d’arriver, je ne parlais pas français. Je n’avais jamais pensé faire du théâtre mais je m’inscrivais toujours à toutes les activités proposées par le Centre ! Par curiosité, pour respirer un peu… On n’a pas l’habitude d’avoir des gens qui viennent nous rendre visite dans les centres. Et, ça a fait du bien de voir arriver ces jeunes…
– Addel Wahad Jeddou

- Je me souviens de la première rencontre, au réfectoire : Jérôme avait un drôle de bonnet, Sarah avait l’air fatiguée… [rires] À l’époque, franchement, on s’emmerdait. Il n’y a rien à faire dans un centre. Le quotidien c’est les toilettes, le réfectoire, la salle de gym… Ce projet de théâtre allait me donner une activité et peut-être me permettre de dire un certain nombre de choses sur ce qui se passe dans les centres.
– Dominique Bela

- Moi, dès le départ, j’aimais le théâtre. Alors, je me suis dit que j’allais aller voir… Tout en les surveillant du coin de l’œil !
– Tiguidanké Diallo

- Au début de la collaboration, on a vu des avocats en leur demandant si notre projet pourrait aider les réfugiés à avoir leur statut. Ils nous ont répondu : « Absolument pas. Mais, ça sera bénéfique pour eux de rencontrer d’autres personnes. » Les centres ouverts sont des lieux d’isolement, souvent assez loin des villes. Dans les rencontres d’après spectacle, il y a aussi quelque chose qui est resté de ça : que les migrants (acteurs ou spectateurs) puissent parler directement avec des « citoyens lambda ».
– Anne-Sophie

- Quand on les a rencontrés et qu’ils ont commencé à parler de ce qu’ils savaient de la réalité d’un demandeur d’asile, assez vite on leur a dit : « Non, non. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. » Par exemple, ils croyaient qu’une fois ici, on pouvait chercher du travail. On leur a expliqué qu’on avait besoin de telle et telle autorisations. Mais dans l’autre sens, eux nous ont appris ce qu’ils avaient lu dans les livres.
Tigui

- En jouant, comme exercice, une scène de renouvellement de carte de séjour tirée des Corps étrangers d’Aiat Fayez, ils nous ont dit : « Mais, on en a plein des histoires comme ça ! On va vous en raconter ! » Très vite, ce sont eux qui nous ont mis en scène.
– Anne-Sophie

- À l’issue du premier atelier on a montré une première étape du projet au Théâtre de la Place à Liège à une cinquantaine de personnes : une moitié de demandeurs d’asile de Bierset et une moitié de copains de théâtre. Pendant le spectacle, ça réagissait très fort de la part des réfugiés, entre autres au niveau de l’humour – c’était très étonnant pour nos amis « théâtreux ». Et le débat à la fin a été très intense. Aussi tendu, houleux et « confrontant » … mais très intéressant. Notre volonté d’avoir pas mal de migrants dans le public vient aussi de là.
– Anne-Sophie

- Un spectacle sur la migration et son économie, à la base ça ne fait pas vraiment rire. Mais on a eu comme objectif d’inclure de l’humour dans la narration. Personnellement, je trouve que placer une « bombe » après une blague, ça fonctionne assez ! Et puis, l’humour permet de désamorcer le cynisme.
– Jérôme

- Personnellement, en tant que comédien, j’ai un autre rapport à ça. L’humour me donne une certaine légitimité à être plus subversif. Quand la voix off dit : « Si vous restez dans cette salle vous pouvez être condamnés pour solidarité envers des personnes illégales », elle me donne comme un pouvoir. Elle me dit : « Vas-y à fond ! Crache le morceau ! Tu as une tribune, comme au journal de 20h. Balance tout ! »
– Dominique

Septembre 2013-Février 2015 – la troupe, le plateau

À partir des premiers exercices en atelier à Bierset qui visaient surtout à se rencontrer, de leurs échanges de connaissances (vécues pour les uns, théoriques pour les autres), les jeunes acteurs professionnels et les réfugiés se lancent dans la recherche de formes théâtrales pour traduire les témoignages, les lectures, les statistiques, les textes législatifs, les réalités cachées, les idées reçues des uns et des autres, etc. Cela se passe beaucoup sur le plateau (à l’Esact) mais aussi en dehors : en allant voir d’autres pièces, en mangeant ou en dansant ensemble… Une troupe, un collectif est en train de se construire. Un spectacle aussi.

Tigui nous disait souvent : « Je connais mieux vos lois que vous qui êtes nés ici. Je me suis confrontée à telle procédure, j’ai été en centre fermé… Je connais mieux votre pays que vous et je vais vous apprendre comment il fonctionne. »
– Anne-Sophie

Dans le groupe, chacun est arrivé avec son bagage. Au début, la composition du groupe a créé une sorte de magma… mais aussi une dynamique, qu’on a voulu garder sur le plateau. Une partie du public qui vient nous voir est au même stade d’ignorance que nous au début. On essaye de lui transmettre non pas des réponses mais le chemin d’interrogations qu’on a suivi.
– Anne-Sophie

Quand Hervé nous a raconté son trajet vers l’Europe, cela a pris plusieurs heures. Lors d’une première présentation publique, son récit durait quarante minutes. Il a fallu trouver comment organiser ça, trouver une forme dramaturgique, relier le vécu de son passage de la frontière de Melilla à la nage aux intérêts économiques des industriels qui la construisent et l’équipent. On a entretissé nos sujets de départ (Frontex, l’économie) avec ce qu’eux pouvaient apporter comme vécu et comme expérience, ce dont eux étaient les seuls détenteurs.
– Anne-Sophie

Pour moi, le passage du témoignage au théâtre est assez proche du montage. Comment inscrire le témoignage dans un propos plus large pour qu’il parvienne au spectateur ? Que mettre en place pour quitter un réalisme de base qui est juste… un peu chiant ? Comment le corps va un peu se gonfler ? Comment le montage du texte doit-il être organisé ? De quel point dramaturgique part-on ? Vers quel autre point se dirige-t-on ? De quelle énergie le public a-t-il besoin à ce moment-là de la pièce ?
Jérôme

Octobre 2014 – voyage à Lampedusa

Poursuivant leur enquête, désireux d’aller voir une frontière bien précise de l’Europe in situ, quelques acteurs de Nimis se rend sur l’île de Lampedusa à l’occasion de la commémoration du naufrage du 3 octobre 2013 (marqué par la mort de 366 migrants). Un autre voyage, à Calais, sera organisé en août 2015.

- Lampedusa est un point très symbolique sur cette frontière de l’Europe à la fois très militarisée et très médiatisée. On se dit qu’en allant là-bas, « on va comprendre… » Mais une fois là-bas, on ne comprenait rien de ce qui s’y passait ! Il y avait tant de facettes, tant d’acteurs présents (Schulz, le président du Parlement européen, les militants anarchistes qui ne voulaient en aucun cas que les officiels ne récupèrent la commémoration, les habitants de l’île qui avaient leurs propres revendications, etc.) Il y avait de quoi se perdre !
– Anne-Sophie

- Pour Lampedusa, le récit de voyage a été le déclencheur de la forme finale. Une fois de retour, le premier acte de transmission de ceux qui s’y étaient rendus s’est fait sous forme théâtrale, sur le plateau. Pas autour d’une table ! Ils ont mis en scène deux ou trois éléments, un peu à-la-va-comme-je-te-pousse mais c’était génial. La présentation se terminait par la visite au médecin.
– Jérôme

- Le témoignage du Docteur Bartolo n’a pas trop été pensé en termes de durée ou de rythme mais de nécessité : il faut faire entendre ça ! Il faut faire entendre le témoignage d’une personne qui chaque jour reçoit les corps, les morts. Puis, en lien avec ce qu’il vient de nous dire, citer les flux et les chiffres…
Yaël et Anne-Sophie

- On est aussi revenus de Lampedusa avec des images de morts que le Docteur Bartolo nous avait confiées et on a trouvé un moyen de les montrer aux autres. Ça a été un très gros choc pour tout le monde et on a eu un long débat sur le fait de les montrer aux spectateurs ou pas. Ce n’étaient pas les images qui passaient dans les médias. C’étaient des photos de cadavres qui sont restés pendant des jours dans la mer, qui sont tuméfiés, gonflés, blanchis, devenus méconnaissables, … Finalement, on a décidé de rester dans les mots et de ne pas les montrer.
– Anne-Sophie

C’était aussi la question de jouer – ou pas – le jeu des médias : a-t-on besoin d’images-chocs, atroces, pour raconter la barbarie ? Comment aborder cette barbarie sans recourir à l’affect et sans instrumentaliser les morts ? Mais, pour nous, le fait d’avoir vu ces photos a été un fameux déclic : on ne pouvait plus reculer, on devait aller au bout de ce projet !
– Yaël

Janvier 2016 – Au Théâtre national : bien plus qu’un spectacle

Après des présentations d’étapes de travail au Festival de Liège en février 2015 et à Lyon en octobre et d’intenses dernières répétitions en décembre, la pièce arrive au Théâtre national (Bruxelles) accompagnée de tout un volet « Thema » (qui développe la question migratoire via des interventions de spécialistes, des documentaires, etc.) Un important travail vers les publics (migrants, associations, écoles, etc.) est mené non seulement par l’équipe de médiation du théâtre mais surtout par Olivia Harkay, au sein du Nimis.

Le Thema, c’était un peu comme si on montrait le off de l’enquête, nos pièces à conviction.
– Yaël

Pour la médiation, c’est un peu compliqué parce que tous les théâtres ont aussi des gens qui s’occupent des publics. Ils font du bon travail via leur réseau, leurs mailing lists, etc. mais ce n’était pas juste ça que nous souhaitions par rapport à la dynamique de notre spectacle. Nous voulions vraiment la présence de migrants dans la salle et, du coup, je me déplaçais physiquement dans chaque centre pour leur proposer la pièce. Le soir-même, j’accueillais chaque groupe au théâtre à leur arrivée et ils rencontraient les acteurs.
– Olivia Harkay

L’idée était aussi d’inviter des gens qui spontanément ne pousseraient pas la porte d’un théâtre. Se servir du théâtre pour que les gens aillent là où on ne les attend pas, où eux-mêmes ne pensent pas aller.
– Anne-Sophie


Interview : Maryline le Corre, Hélène Hiessler et Baptiste De Reymaeker (Culture & Démocratie), Philippe Delvosalle (PointCulture) - photos: Beata Szparagowska


Archipels #1 - Retrouvez d'autres extraits de ces entretiens dans le numéro 1 de la revue Archipels #1, « Tourmentes et migrations », co-éditée par Cassandre/Horschamp et Culture & Démocratie, disponible dans toutes les bonnes librairies !






Avril-mai 2017: dates à Charleroi et Tournai


Mardi 25 avril 2017
Écuries de Charleroi Danses

65c Boulevard Pierre Mayence
6000 Charleroi

Les mercredi 3 et jeudi 4 mai 2017
Maison de la culture

Boulevard des frères Rimbaut
7500 Tournai

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