Nuits Bota: Angel Olsen et Riley Walker au Chapiteau, le 17 mai 2017
Sauf
qu’on tombe d’emblée sous le charme de Ryley Walker. Un groupe dont la physionomie tranquille (et pileuse) en rappelle
mille autres mais dont la prestance débonnaire séduit immédiatement. Ces
Américains peu connus par ici mais déjà crédités d’un beau paquet de disques
manient un rock « post classic » référencé (coucou Tim
Buckley), mais qui, à la façon d’un Wilco
ou encore d’un Built To Spill assagi, cisaillent leurs harmonies d’envolées
instrumentales élégantes, parfois vertigineuses mais toujours sous contrôle !
Et puis, je n’avais jusqu’ici jamais vu un musicien jouer des clochettes avec…
les dents !
La reine de la soirée ensuite, une Angel Olsen flanquée pour la circonstance d’un band sapé pareil (tout de blanc vêtu) de cinq têtes de pipe pour un total de trois guitares. Mais là où ses trois disques, à ranger quelque part entre folk électrifié et indie rock ‘90s, avaient fait mouche dans les cœurs comme ceux de Sharon Van Etten avant elle, Angel Olsen, après une belle entrée en fanfare de courte durée, s’enlise rapidement dans un show « so friendly » (presque un bon mot sympa entre chaque titre pour un public qui en redemande) qui fait la part trop belle aux titres softs (ou mous) de son répertoire. Concert exécuté avec application par des musiciens à l’évidente dextérité (tranquille) mais où l’ennui vient rapidement se mêler au sentiment de murissement forcé d’une musicienne qui a perdu toute fraicheur et spontanéité pour un professionnalisme chansonnier déjà mortifère. On attend désespérément l’étincelle d’un lâcher-prise, une piqure de rappel électrique, un hymne un peu cabotin ou un moment zinzin pour compenser ou rattraper l’impression générale de ce concert linéaire. Mais rien ne vient et on aura quitté déçu, un chapiteau apparemment ravi mais bien déserté tout de même, bien avant l’ultime rappel !
Where was my Angel gone?