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Nuits Bota: Shannon Wright à l'Orangerie, le 16 mai 2017

Shannon Wright - Jason Maris

Concert, Botanique, Nuits Bota, Shannon Wright

publié le par Yannick Hustache

Mardi dernier, d'humeur printanière, notre chroniqueur n'était à l'Orangerie que pour "la reine": Shannon Wright !

Pas de chance pour les premières parties en ce mardi 16, mais il fait enfin un temps printanier comme on l'aime, et les températures élevées de cette fin d‘après-midi ensoleillée donnent des petits airs de Primavera (Barcelone... - sans la mer) à cet ilot de verdure et de verre du centre de Bruxelles.

Retrouvailles houblonnées avec des amis perdus (un peu) de vue en guise d’excuse paquebot, on pose enfin le pied à l’Orangerie, au moment des deux ultimes titres de Chantal Acda, seconde première partie de cette triplette de concerts dont on a zappé le premier nom, une Clare Louise qu’on avait tout de même vue en d’autres temps (mais ce n’est pas une excuse !)…

L’Hollandaise basée à Anvers et déjà responsable d’une paire de disques qu’on a pas (encore) écouté, est bien entourée et ses ritournelles cristallines portées d’une voix mutine et ingénue trouvent leur parfait contrepoint dans des guitares fluides aux doux maillages électrifiés.


Mais ce soir, on n’était là que pour la reine Shannon Wright, petit bout de femme au visage perpétuellement dissimulé derrière une chevelure flamboyante qui ne laisse voir son visage que par bribes, et encore, à la dérobée ! On l’a déjà suivie live un paquet presque déraisonnable de fois, seule, en duo ou accompagné d’un backing band intraitable (des membres de feu Shipping News), mais pour un résultat élevé sensiblement équivalent sur l’échelle de Richter de l’intensité scénique ! Une générosité sans pareille mais surtout un sentiment de complet lâcher prise, un déluge d’émotions brutes et cinglantes qui transpercent les corps comme les âmes, parfois jusqu’à la nausée ! Ce soir, elle se produit avec un batteur qui joue perpendiculairement au public et un claviériste qui assure également les lignes de basse de son instrument.

Le show démarre en douce, Shannon est au piano et demande un titre et demi avant de rentrer dans son concert mais la suite est tout simplement magnifique. L’Américaine fait des allers et venues entre son siège et le centre de la scène où elle empoigne sa guitare et la soumet à un programme jouissif de maltraitance technique (picking ou slapping au menu), offre une généreuse rasade de titres en forme de montagne-russes, entre fausse quiétude et explosion extatique (un « Caustic Light » impérial), pour achever sa prestation sur quinze minutes de tête à tête bruitiste savamment maîtrisé avec sa jazzmaster fétiche. Entretemps, elle ne se sera essayée un (trop ?) court moment aux dérivations électroniques de son récent Division, et prouvé une fois encore qu’elle peut s’adapter à merveille à toutes les configurations scéniques.

Et dire qu’il y a un an, Shannon Wright envisageait sérieusement d’arrêter la musique…


Yannick Hustache

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