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Paula Rego regarde Goya, Ensor et Rops dans les yeux

Paula Rego - The Family

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publié le par Pierre Hemptinne

C’est « la » grande artiste portugaise à découvrir. Pas parce qu’elle est portugaise (et qu’étant en visite à Lisbonne, on chercherait la « couleur locale »). Mais parce qu’elle est une de ces artistes qui bouleverse l’histoire de l’art. Elle en est le chaînon manquant féministe.

Radical, son art n’est pas vraiment daté, il tisse une narrativité traversant toutes les périodes de l’art représentant la vie. On songe à Goya, Ensor, Rops, mais en femme. Elle reprend tout, mais en nous restituant le regard de la femme sur ces choses qui ont réglé les relations entre hommes et femmes. Elle est née en 1935. Elle a pu s’extraire du Portugal dictatorial et étudier et s’installer à Londres. Cela l’a probablement aidé à développer un regard décalé, distancé. Si elle dispose actuellement d’un musée qui lui est consacré à Cascais, on ne peut pas dire qu’elle jouisse encore d’une grande reconnaissance. Les sujets qu’elle traite et sa manière énergique, parfois violente, ne lui font pas gagner les faveurs d’un pays encore très religieux et traditionnel.

Mais plus étonnant est le peu de retentissement obtenu ailleurs. Sans doute, parce que le fil narratif de l’œuvre, probablement, dérange. Il est au cœur des mises en scène de la vie domestique, là où l’on refoule et banalise la domination de l’homme sur les corps de femmes. Ce sont des images qui libèrent et pervertissent toute notre iconographie savante et populaire, telle qu’on la connaît depuis toujours, dans les illustrations des contes, des livres, des imagiers, là où les stéréotypes construisent les genres et leur rôle socialement admis. C’est pour cela que les gravures et pastels de Paula Rego ont ce quelque chose que l’on connaît intimement, depuis toujours. Leur nouveauté surprenante provient de son engagement féministe contemporain, déterminé et corrosif, libérant un imaginaire réaliste-fantastique, effarant, stupéfiant dans la mise en scène des échanges sentimentaux et sexuels jusqu’ici essentiellement scrutés par le bout masculin de la lorgnette.

Aller au musée Paula Rego

C'est un beau déplacement qui vous fera mieux apprécier la situation de Lisbonne. Vous emprunterez le petit train qui longe le Tage jusqu’à l’océan, vous passerez près du monument à Vasco de Goma, vous apercevrez le casino d’Estoril, et découvrirez la station balnéaire chic de Cascais.

Casa das Histórias Paula Rego
300, Avenida da República, 300
2750-475 Cascais


Pierre Hemptinne


Deux récits qui restituent la surprise totale que peut causer la découverte de Paula Rego:

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