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Pianocktail [par le luthier/facteur d’instruments Benoît Poulain de l’association Lutherie Urbaine]

Insolutherie, clavier, recyclage, Orgue, Dispositif mécanisé, instrument imaginaire

publié le par Marie-Emily Nolens

Inspiré du pianocktail de Boris Vian dans L’Ecume des jours, le pianocktail imaginé par Benoit Poulain, luthier à la Lutherie Urbaine, ne compose pas de mélanges à boire en fonction des notes jouées mais produit une musique poly-timbrale en faisant […]

Inspiré du pianocktail de Boris Vian dans L’Ecume des jours, le pianocktail imaginé par Benoit Poulain, luthier à la Lutherie Urbaine, ne compose pas de mélanges à boire en fonction des notes jouées mais produit une musique poly-timbrale en faisant sonner divers matériaux urbains recyclés ou détournés.

Le pianocktail de la Lutherie Urbaine a été conçu en 2007 pour prendre place dans « Ecoutez voir », une œuvre à la croisée des sons, musiques et images animées inspirées de l’univers onirique de Boris Vian. L’instrument a ensuite inspiré à Mico Nissim, pianiste de jazz, le spectacle « Quasinemo ou la déroutante énigme du Pianocktail », un conte musical dans lequel, à la suite d’une explosion atomique et d’un raz-de-marée, des objets divers se sont hasardeusement assemblés aux restes d’un vieux piano. Pendant un an, ce qui a guidé le travail du luthier dans la conception de l’instrument, c’est l’idée que le piano devait être poly-timbral. A l’image du pianocktail de Boris Vian dont il est inspiré, l’instrument devait pouvoir restituer différentes sonorités. Les touches d’un vieux piano récupéré ont été conservées mais les cordes ont fait place à divers matériaux de l’environnement proche, récupérés ou détournés. C’est une constante dans le travail de fabrication d’instruments à la Lutherie Urbaine qui veut renouer avec la tradition de faire des instruments avec ce qu’on a autour de soi et pour qui l’utilisation de déchets correspond simplement à une modification de l’environnement. Dans le spectacle, un rescapé apprend à jouer de cet instrument afin de ne pas perdre la mémoire car tout a été englouti en dehors des débris qui permettent au piano de produire encore de la musique et paraissent être devenus des témoins d’un mode de vie disparu. La première octave fait sonner une série de tubes en PVC reliés à un compresseur d’air, puis les marteaux actionnent une mécanique qui permet de jouer de la batterie de la main gauche grâce à 5 tambours. Les touches des octaves suivantes sont reliées à de vieux tambours de machines à laver, des poubelles, une cruche, un vieux bocal en verre, des tasses (toutes tirées de la cuisine du luthier), des gaines de ventilation, divers contenants vides (bouteilles, conserves, etc.), des poêles, un vieux trophée, du carrelage. Les notes les plus aigües sont produites par des verres et des tuyaux pharmaceutiques remplis d’eau bouillonnante à l’occasion. Tous ces objets sont accordés chromatiquement. La mécanique est complexe, fragile et visuelle, elle demande une maintenance régulière et le caractère imposant de l’instrument de quatre mètres de long s’oppose à la fragilité des mécanismes.

Frédérique Muller

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