Quand l’hybridation réinvente le monde
Sommaire
Au cinéma, l’hybridation au vivant non-humain permet à celles et ceux qui la maîtrisent d’augmenter leurs capacités ou d’en développer de nouvelles (vitesse, agilité, force, télépathie, régénération, communication avec d’autres espèces, etc.). Les super héros en sont des illustrations convaincantes : l’homme-fourmi et la femme-guêpe de Ant-man peuvent se faire puissants, rapides et discrets grâce à la petite taille et à la force de leur forme animale ; l’homme-araignée se déplace en projetant des fils de soie dans le dédale des parois de la ville dans Spider-Man ; les loups-garous communiquent par télépathie au sein de la meute dans la saga Twilight.
L’hybridation n’est pourtant souvent ni voulue ni souhaitée. Non maitrisée, elle évoque l’imaginaire de la possession contre laquelle le corps semble lutter. C’est le cas lors de la transformation en loup-garou dans Le Loup-garou de Londres. Elle peut aussi être le fruit d’un dérapage scientifique comme pour Poison Ivy dans Batman et Robin qui, suite à une altercation, est exposée à divers poisons et développe un pouvoir sur les plantes ou bien dans La Mouche où le patrimoine génétique d’un scientifique se mêle à celui d’une mouche qui prend peu à peu le dessus dans une transformation épouvantable. Dans L’Ile du docteur Moreau, quelque chose « dérape » également. Un scientifique tente de transformer des animaux en humains. La vie des créatures est alors réglementée par un ensemble de lois pour leur éviter de « régresser » mais, elles ne peuvent s’y soumettre totalement. Dérapage, accident, possession, l’hybridation remet en cause l’idée d’un contrôle exercé sur le vivant.
En faisant appel à des sens très peu mobilisés d’ordinaire par les humains, les hybrides ont une autre perception du monde qui devient plus riche et plus complexe. En modifiant les contours, les limites et les capacités du corps, l’hybridation modifie aussi les interactions que l’humain développe avec son milieu de vie. Le corps hybride entretient un autre rapport à l’environnement. Les loups-garous ont ainsi une autre manière de percevoir le monde qui devient plus odorant, plus vibrant (Wolf, 1994 ; Le peuple loup, 2020). L’ouïe est plus développée pour les créatures mi-hommes mi-kangourou créées par l’armée dans Tank Girl, de même que la vue pour l’héroïne de Catwoman. Les hybrides se meuvent également différemment, à quatre pattes ou suspendu au-dessus du sol dans Wolf, 2021 ou Spider-Man. Ces exemples montrent que chaque espèce, voire chaque individu, ne perçoit qu’un fragment du monde. L’environnement n’est plus une donnée stable et il ne se donne à vivre et à concevoir que par les interactions. L’hybride révèle les limites du visible.
L’hybride remet aussi en cause l’ordre du monde établit par la modernité (classement des espèces par Charles Linné au XVIIIe siècle par exemple) et fabrique un autre monde sans séparation étanche entre humain et non-humain. Le film Wolf (2021) met en scène la violence de l’interdiction de l’ambiguïté entre humain et animal. Une institution enseigne y la dichotomie et entend corriger le trouble à coups de confrontation d’images et de contention des corps. Pour ces êtres qui se vivent comme des âmes animales coincées dans des corps humains, il n’y a pas de place. L’enfant sauvage a lui aussi quelque chose d’hybride, de « contre-nature » : un humain marchant à quatre pattes, ne maîtrisant ni le langage humain ni les codes de la société dite civilisée mais vivant parmi les animaux et communiquant avec eux (Le Livre de la jungle, Greystoke). Avec l’enfant sauvage, quelque chose n’est pas « à sa place » et il faut le corriger. Quand l’hybridation est acceptée, le film bascule dans l’étrange ou le malaise (Lamb). L’hybridation exige la libération des cadres et des catégories.
L’hybride ne trouble pas que les frontières qui isolent l’humain du reste du vivant. Il ou elle trouble aussi celles qui assignent certaines catégories de la population à certains comportements. L’hybridation peut par exemple participer à l’émancipation des femmes. Dans La Féline, la femme amoureuse à l’allure enfantine et fragile se révèle être une panthère quand elle se sent menacée, et, dans le Peuple loup, une jeune fille qui vit en ville avec son père se réapproprie son identité de fille et d’humaine dans un même mouvement d’émancipation commune de la nature et des femmes en devenant une « wolfwalker ». Catwoman dans Batman et Catwoman, se libère aussi de la domination masculine en devenant une femme-chat indépendante et puissante à l’image des créatures extraterrestres féminines de Catwoman of the Moon. La liberté et l’émancipation viennent du trouble provoqué dans les frontières et les catégories.
Dérangeante pour la société, l’hybridation peut tenir de la malédiction ou de la punition. Elle contraint celles et ceux qui en sont victimes à l’errance entre les mondes ou à la réclusion (le prince masqué sous les traits d’un monstre dans La Belle et la bête ; le capitaine maudit Davy Jones et son équipage dans les Pirates des Caraïbes, tous hybridés à créatures marines ; les enfants transformés en oursons suite à leurs bêtises dans Rebelle. L’hybride s’incarne aussi dans des créatures mythologiques comme les sirènes (La Petite sirène, Une sirène à Paris), les centaures (Le Monde de Narnia) ou Médusa (Le Choc des titans) qui vivent elles aussi à l’écart des humains, qui parfois créent leur perte ou, au contraire, sont leurs victimes.
L’hybride invite la créature double, à cheval sur deux mondes tel que les sorcières qui se muent en chat, en chauve-souris, en panthère, ou en fumée font ainsi l’expérience de ce monde mille-feuille. Les créatures-double posent le motif de la métamorphose. Le loup garou lutte contre sa transformation en loup mais est influencé par cette présence en lui. L’homme continue d’être guidé par son odorat de loup. Les hybrides permettent ainsi la multiplicité dans l’identité.
La métamorphose crée aussi des mutants. Depuis la guerre atomique en 1945, le cinéma américain développe une mythologie sur la mutation génétique et c’est la définition moderne du genre humain qui est menacée comme illustré dans X-men. La mutation crée le monstre qui questionne la place de l’altérité et de rapport à la norme (le super vilain « le pinguin » dans Batman). Le cinéma fait aussi naitre des créatures imaginaires (cafard humanoïde dans Mimic ; l’homme-poisson Abe Sapien dans Hellboy, le faune, entre arbre, chèvre et homme, du Labyrinthe de Pan, l’amphibien dans La Forme de l’eau, l’arbre humanisé Groot dans Guardians of the Galaxy). D’une manière générale, c’est surtout le genre horrifique qui s’est emparé de ce thème, signe de l’attirance mêlée d’épouvante que l’hybridation suscite (Mimic, The Thing, Jukaï). Le procédé d’anthropomorphisation, très ancien au cinéma (Walt Disney faisait déjà parler des arbres en 1932 : Des arbres et des fleurs) relève aussi de l’hybridation. Où l’humain cesse-t-il d’être ? Quand l’hybridité laisse-t-elle place à quelque chose d’autre ?
Avec les découvertes scientifiques et un regard nouveau porté sur le vivant, les catégories apparaissent comme désuètes et artificielles, témoins d’un ancien monde. De nombreux documentaires dévoilent par exemple les compétences en communication, orientation, adaptation, mensonge, la richesse de la vie affective et sociale, les constructions étonnantes, les capacités de soin, de transmission, d’expression de culture, d’entraide, etc. qu’il s’agisse de vaches, de fourmi, de pieuvre ou du petit mais très endurant traquet motteux (oiseau) ou encore du chêne ou du champignon vesse-de-loup. Au cinéma, la communication avec les végétaux est par exemple mise en scène avec humour et militantisme dans le film d’animation Tante Hilda : les fleurs dispersent dans l’air des signaux chimiques à la manière d’un langage pour restaurer une planète ravagée par les OGM.
Les hybrides, chimères ou créatures double, posent enfin la question du soi et du non-soi. Ils et elles autorisent la fluidité entre le dedans et le dehors, notamment avec le végétal. Dans Gaia, une forêt vengeresse colonise les corps à l’aide d’essaim de spores qui se couvrent alors peu à peu de mousses et fleurs. Les victimes finissent par littéralement faire corps avec la forêt. Dans Annihilation, une force extraterrestre agit comme un chaos qui fragmente tout le vivant, les esprits comme les corps, pour composer quelque chose d’autre dans une vision à la fois cauchemardesque et fantasmagorique où tout se mêle.
Voilà le trouble dans lequel nous plonge l’hybridation.
Playlist « documentaire » : des documentaires qui troublent les frontières
LA PIEUVRE – 12min - Jean Painlevé – 1927 à 1945 : Auteur de plus de deux cents films didactiques, Jean Painlevé tisse un lien unique entre des innovations technologiques en matière de cinéma scientifique et des envolées poétiques. Dans ce court film, les plans décrivent la biologie de l’animal, sa locomotion, sa peau, sa respiration et son œil ouvert, « très humain ». (TD7351/TD7352/TD7352D7353)
LA CROISSANCE DES VEGETAUX - 12 min - Jean Commandon – 1929. Un film scientifique qui, en accéléré, restitue la croissance de plantes, éclosion, floraison, etc. Ce film est représentatif d’un courant fasciné par l’intelligence et le mouvement chez les plantes. (TD7352)
FANTASTIC FUNGI – 90 min - Louie Schwartzberg - 2019 : Symboles de régénérescence et de résilience, les champignons constituent un règne du vivant à part, ni légume ni animal et montrent une grande diversité. Véritable appareil digestif de la planète, ils participent à la captation et au stockage du carbone. Ils font partie d’un vaste réseau invisible sous-terrain, le mycelium, qui soutient la vie et communique partout dans le monde via des signaux électriques.
LE BLOB, UN GÉNIE SANS CERVEAU – 51 min - Jacques Mitsch – 2019 : Ni animal, ni plante, ni champignon, le blob est une cellule géante, quasi immortelle, à l'appétit dévorant, capable de résoudre des problèmes complexes et dotée de surprenantes capacités d'apprentissage. Cet incroyable organisme unicellulaire vieux de près d'un milliard d'années remet en cause tout ce que l'on croyait savoir sur l'intelligence du vivant. (TP1330).
L’INTELLIGENCE DES ARBRES - 80 min - Julia Dordel - Guido Tölke – 2017 : Un forestier allemand, auteur de "La Vie Secrète des Arbres", observe que les arbres communiquent entre eux et s'occupent de leur progéniture, de leurs anciens et des voisins malades. Le documentaire montre le travail minutieux et passionnant des scientifiques, nécessaire à la compréhension des interactions entre les arbres.
LE GENIE DES ARBRES- 91 min - Emmanuelle Nobécourt – 2020 : Depuis près de 400 millions d'années, les arbres ont développé d'exceptionnelles capacités d'adaptation à tous les climats. Le documentaire offre un voyage de l'échelle moléculaire à l'échelle planétaire, à la découverte des capacités de ces végétaux. Hypersensibles et ultra-connectés, en constante interaction avec leur environnement, les arbres sont un modèle de résilience, d'équilibre énergétique et de gestion des ressources. (TM4180)
MEDECINE ANIMALE – 52 min - Jacqueline Farmer – 2004 : Les sapajous s'enduisent le pelage de jus de fruits ou de sève, les macaques, des aras et les éléphants dévorent du sel, certaines femelles de lémuriens ingurgitent des plantes aux vertus contraceptives et enfin les chimpanzés éliminent leurs vers intestinaux à l'aide de feuilles abrasives. On a même observé des animaux sociaux comme les Capucins rouges qui ont appris, par imitation et au contact de l'homme, à intégrer à leur régime alimentaire des nouvelles denrées (comme le charbon de bois) afin d'équilibrer certains poisons produits par les figuiers dont ils raffolent. Ce film très documenté pose les questions sur le goût acquis, sur la conscience des notions de santé et sur la transmission d'un savoir médical. (TO0616)
MICROCOSMOS - Claude Nuridsany et Marie Pérennou – 75 min - 1996 : Le film mêle l’intention documentaire à la forme fictionnelle pour dramatiser le quotidien des invertébrés et faire émerger un parallèle entre le comportement des insectes et les émotions humaines. (TO4901)
LA CITADELLE ASSIEGEE – Philippe Caldéron - 82 min - 2006 : Cette fiction animalière, conçue comme un véritable film d'aventure tournée au Burkina Faso, en situation réelle, raconte une véritable guerre entre les termites, insatiables constructrices, et les fourmis magnans, insectes aux mandibules acérées. (TO1905)
LE MYSTERE DES PROFONDEURS MARINES – Les tentacules - 45 min - Danny Mauro – 2003 à 2004 : Le film propose une plongée sous-marine à la rencontre des céphalopodes dont le calamar, la pieuvre et la seiche. L’étude de leur comportement pose les questions de la possibilité de l’utilisation d’un langage et d’une intelligence complexe chez ces espèces. (TO5380)
MESSENGER, LE SILENCE DES OISEAUX – 90 min - Su Rynard – 2015 : Le film met magnifiquement en images les étonnantes capacités des oiseaux migrateurs. Les oiseaux apparaissent comme étant des messagers, dotés de capacités incroyables mais fragiles. Intimement liés à leur habitat, ils sont des sentinelles alertes quant à l’état des écosystèmes. (TM5440)
BOVINES, OU LA VRAIE VIE DES VACHES – 62 min - Emmanuel Gras – 2011 : Grosses bêtes placides que l'on croit connaître parce que ce sont des animaux d'élevage. Le réalisateur nous invite à passer un peu de temps au sein d’un troupeau de vaches charolaises. Il est au spectateur à la fois agréable et déstabilisant de se laisser aller à cette lenteur dont il a perdu au moins l’habitude sinon le goût. Le temps de l’observation seul pourtant permet de saisir ces subtiles attitudes et surprenantes aptitudes bovines. Quand la famille de l’éleveur apparait dans le champ, elle semble déranger. Dans cette tranquillité, on perçoit une tension, présente dès le début du film : une vache meugle. Elle est inquiète. Son petit vient de lui être enlevé, il est déjà viande. Il s’agit ici de rendre à la vache son statut d’animal à part entière, au-delà de l’unité de production auquel l’a réduit progressivement l’élevage industriel. (TO1410)
BECOMING ANIMAL : « Tant de choses s’éveillent la nuit », des animaux mais surtout nos sens, ceux qui sommeillent pendant le jour attendant le mystère de l’obscurité pour tisser des liens autres avec le monde, avec la « nature », ce mot qui une fois prononcé nous sépare d’elle. Le dispositif du film et du langage sont interrogés, eux qui ont participé à mettre à distance le monde autre qu’humain alors qu’au départ, ils étaient des outils pour entrer en contact avec lui. L’envie du film est au contraire de nous en rapprocher, par les sens, par la caméra. C’est ici par le regard et par la relation que l’on est vivant. « Mon corps est comme un circuit ouvert qui n’est complet qu’avec les être sur lesquels je pose mon regard ». Ici, il s’agit d’«Etre humain uniquement au contact du non-humain » et de repenser le vivant comme une vaste toile d’interaction.
DIE UMWELT - Raphaël Girardot - 11 min - 2007 : un film d’animation amusant et didactique écrit avec Vinciane Despret et Vincent Gaullier qui retrace l’histoire de la recherche sur l’intelligence animale pour conclure sur le concept d’Umwelt : il n’y a pas d’espace unique mais des espaces subjectifs constitués selon des régimes de significations propres à chaque espèce. (TO0360)
DONNA HARAWAY : STORY TELLING FOR EARTHLY SURVIVAL - 83 min - Fabrizio Terranova – 2016 : Le film-portait de Donna Haraway réalisé en 2016 par Fabrizio Terranova, chez elle en Californie, mêle le récit de sa vie à celui de sa pensée foisonnante. La forme du documentaire épouse cette forme de pensée hybride qui brouille les frontières entre réel et imaginaire. Donna Haraway y aborde un grand nombre de thèmes. Elle rebondit de l‘un à l’autre, se laisse volontairement influencer par ce qui l’entoure, son environnement matériel et affectif, ses compagnons de vie. Et tout est lié pour elle. Il faut se laisser imprégner par le documentaire pour comprendre sa pensée qui s’inscrit dans un vaste travail d’émancipation des catégories. (TF3140)
Références citées « jeune public » :
LE PEUPLE LOUP (Tomm Moore et Ross Stewart, 123 min, 2021) ; LE LIVRE DE LA JUNGLE (Wolfgang Reitherman, 78 min, 1967) ; REBELLE (Mark Andrews, Steve Purcell, Brenda Chapman, 95 min, 2012) ; LA PETITE SIRENE (John Musker, Ron Clements, 83 min, 1989) ; LE MONDE DE NARNIA (Andrew Adamson, Michael Apted, Joe Johnston, 3 x 90 min, 2005 à 2010) ; DES ARBRES ET DES FLEURS (Walt Disney, 8 min, 1932) ; TANTE HILDA (Jacques-Rémy Girerd, Benoît Chieux, 89 min, 2014)
Références citées « adolescents et adultes » :
ANT-MAN (Peyton Reed, 120 min, 2018) ; SPIDER-MAN (Sam Raimi, 120 min, 1962) ; TWILIGHT (Catherine Hardwicke, Bill Condon, Chris Weitz, David Slade, 5 x 180 min, 2008 à 2012) ; LE LOUP GAROU DE LONDRES (John Landis, 90 min, 1981) ; THE BATMAN (Tim Burton, 126 min, 1989) ; WOLF (Mike Nichols, 135 min, 1994) ; WOLF (Nathalie Biancheri, 98 min, 2021) ; TANK GIRL (Rachel Talalay, 104 min, 1995) ; CATWOMAN (Pitof, 104 min, 2004) ; LA MOUCHE (David Cronenberg, 95 min, 1986) ; L’ILE DU DOCTEUR MOREAU (Don Taylor, 99min, 1977) ; GREYSTOKE, LA LEGENDE DE TARZAN (Hugh Hudson, 130 min, 1984) ; LA FELINE (Jacques Tourneur, 72 min, 1942) ; SPLICE (Vincenzo Natali, 104 min, 2010) ; CATWOMAN OF THE MOON (Arthur Hilton, 64 min, 1953) ; LA BELLE ET LA BETE (Jean Cocteau, 96 min, 1946) ; PIRATES DES CARAIBES (Joachim Rønning, Espen Sandberg, Rob Marshall, Gore Verbinski, 5 x 150 min, 2003 – 2017) ; UNE SIRENE A PARIS (Mathias Malzieu, 110 min, 2019) ; LE CHOC DES TITANS (Desmond Davis, 130 min, 1981) ; X-MEN (Bryan Singer, 110 min, 2000) ; MIMIC (Guillermo del Toro, 110 min, 1997) ; Hellboy (Guillermo del Toro, 122min, 2004) ; LE LABYRINTHE DE PAN (Guillermo del Toro, 120 min, 2006) ; LA FORME DE L’EAU (Guillermo del Toro, 123 min, 2017) ; GUARDIANS OF THE GALAXY (James Gunn, 122 min, 2014) ; GAIA (Jaco Bouwer, 96 min, 2021) ; ANNIHILATION (Alex Garland, 120 min, 2018) ; JUKAÏ (Takashi Shimizu, 117 min, 2021) ; LAMB (Valdimar Jóhannsson, 106 min, 2021).
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