Réflexions sur le "droit" à l'humour - Droits des médias.
La satire: réflexions
sur le «droit à l’humour»
par Marc Isgour, avocat, assistant à l’U.L.B.
PDF : http://www.berenboom.be/pdf/Satire.pdf
Extrait :
Si l’ambition de faire rire devrait plus facilement incliner au pardon, le genre satirique n’exonère pas son auteur de sa responsabilité civile.
La jurisprudence effectue pour ce type d’écrit, comme pour les autres d’ailleurs, une pondération entre la liberté de la presse et les atteintes aux droits de personnes tournées en ridicule ou dont on se moque. Cependant, contrairement à la Cour européenne des droits de l’Homme, la jurisprudence belge semble avoir tendance à privilégier la protection du droit à l’honneur et à la réputation au détriment de la liberté d’expression. Outre «ce droit à l’humour» garanti indirectement par le principe de la liberté d’expression, il existe également, en droit d’auteur, une reconnaissance légale de ce droit sous la forme de l’exception de parodie et de caricature.
QU’ELLE SOIT PERSONNELLE OU POLITIQUE, religieuse ou artistique, littéraire ou audiovisuelle
la satire offre une grande diversité de formes. Ces formes ont en outre évolué avec les époques et ont connu des développements différents selon les pays. Il n’est guère facile d’étudier les implications juridiques de la satire sans tenter de circonscrire de manière plus précise ce qu’elle englobe aujourd’hui.
Le dictionnaire Larousse définit la satire (lat.satira, var. de satura, farce) comme étant la «pièce de vers où l’auteur attaque les vices et les ridicules de son temps - Par ext. Pamphlet, discours, écrit qui s’attaque aux mœurs publiques ou privées, ou qui tourne quelqu’un ou quelque chose en ridicule».
Le Petit Robert dans sa définition de la satire moderne indique qu’il s’agit d’un «écrit, discours qui s’attaque à quelque chose, à quelqu’un, en s’en moquant. - Critique moqueuse». Mais jusqu’où peut-on se moquer de quelqu’un ou de quelque chose? À quel point peut-on tourner cette personne ou cette chose en ridicule? Peut-on rire de tout et de tout le monde? Existe-t-il un «droit à l’humour»?
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