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Résidence d'automne au Botanique : 3 questions à Boris Gronemberger (River into Lake)

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Proposé dans le cadre des résidences d'automne du Botanique (concerts devant un public restreint mais diffusés en streaming en direct), Boris Gronemberger, dont le C.V. est lié de (très) près à tout un pan de ce que la pop noir/jaune/rouge a produit de plus classieux ces 20 dernières années, viendra à deux reprises défendre son nouveau bébé musical River into Lake dans la salle bruxelloise. On en a profité pour lui poser quelques questions.

- PointCulture : Doit-on envisager ton nouveau projet River into Lake comme une suite à V.O. c’est-à-dire une formation dont tu tiens les rennes, après des années de participation à des groupes (Castus, Girls In Hawaï…) en tant que « simple membre ». Par ailleurs, River into Lake était le titre du dernier disque de Raymondo en 2006. On y retrouve quelques musiciens/amis avec qui tu travailles de longue date. Quelles différences vois-tu entre ces multiples projets successifs (Raymondo, V.O., RiL) ?


J’envisage vraiment River into Lake comme une remise à plat, un nouveau départ, même si c’est un peu une suite. Le dernier album de V.O. est sorti en 2012 et, depuis, il y a pas mal d'eau qui a coulé sous les ponts. J’ai fait plein de musiques de spectacles, des musiques de films, j’ai joué plus de quatre ans avec Girls in Hawaii, on a sorti un album avec Castus, bref j’avais vraiment mis V.O. de côté, dans une malle. — Boris Gronemberger

Au moment de me remettre à l’écriture, je me suis d’abord retrouvé face à moi même et à mes angoisses de la page blanche. Je n’éprouvais plus de plaisir à composer avec une guitare, j’ai rassemblé des synthétiseurs, des boîtes à rythmes, et je me suis donné comme seule contrainte de m’amuser, d’explorer, de chercher un nouveau son. Il en résulte un album très synthétique, qui a peut-être surpris certaines personnes qui connaissaient mon travail, mais je pense que ça reste moi malgré tout.

Ce nouveau son et le fait qu’on voulait déjà changer de nom à l’époque de V.O. ont favorisé ce nouveau départ.

Après avoir cherché sans succès une nouvelle signification à ces deux lettres (V.O.), le nom de River into Lake s’est imposé assez rapidement car il correspond à ce que j’essaie d’instaurer dans ma vie. À savoir de faire des petites choses au quotidien, petit à petit et de construire quelque chose de plus grand, que ce soit à titre personnel ou d’un point de vue plus large.

C’est effectivement le nom du dernier album de Raymondo, dont faisaient partie Cédric Castus et Aurélie Muller, qui jouent avec moi dans River into Lake. Je pense que tous ces projets sont liés musicalement et se nourrissent les uns les autres. Leurs sons sont assez similaires, on s’est mis au service les uns des autres pour que chacun puisse en quelque sorte s’exprimer librement. Mais je ne pense pas qu’on pourrait se contenter d’un seul groupe, assez bizarrement ça ne fonctionnerait pas, on a tous de trop fortes personnalités artistiques.


- Tu sembles affectionner de travailler à la fois « sous ta propre gouverne » et en tant que membre de groupes formés avant que tu ne les rejoignes. Vois-tu cela comme une manière de ne jamais cesser de faire de la musique ou une façon de nourrir tes envies musicales et ta créativité ? Penses-tu, consciemment ou non, faire un tri entre des idées musicales que tu « réserves » à tes projets propres,et celles plutôt reprises au sein des groupes où tu officies en tant que musicien ?

- Boris Gronemberger : C’est un peu tout ça en même temps, je suis musicien, c’est ma vie et j’aime aussi me consacrer à d’autres projets (ce qui peut devenir un vrai casse-tête, point de vue agenda !), même si, en ce moment, ma priorité c’est River into Lake. J’ai souvent fait passer mon projet personnel au second plan, et ça ne pouvait plus continuer.


Mais j’aime découvrir d’autres personnes, leur manière de travailler, d’échanger nos expériences… Je me nourris de chaque projet auquel je participe en essayant d’apporter quelque chose de moi au delà du fait d’être instrumentiste. C’est d’ailleurs aussi grâce à cela que je peux expérimenter des choses, pour éventuellement les réutiliser ensuite dans mes morceaux. Et c’est vrai que parfois, ce qui passe à la trappe dans d’autres projets se retrouve dans mes disques… ou bien valse définitivement à la poubelle.


- Question « obligatoire » en ces temps de Covid-19 : comment s’est passée pour toi cette triste période « sans concert » depuis mars, et envisages-tu la scène de façon particulière pour vos prochains concerts « peu de (ou sans) public » / livestream ? Si oui, de quelles façons ?

Boris Gronemberger : Le début de la période a été très compliqué, l’année 2020 devait être une super année pour River into Lake, nous avions déjà fait une tournée en janvier en Allemagne et là j’étais en pleine tournée solo en première partie d’Agnes Obel. On était vraiment au tout début et je n’ai pu faire que cinq ou six dates sur la vingtaine initialement prévues. Le climat ambiant se dégradait au fur et à mesure de la dernière semaine, les dates s’annulaient les unes après les autres, les frontières se fermaient, le lockdown gagnait de plus en plus l’Europe, bref c’était assez anxiogène et je ne l’ai pas super bien vécu.


Puis les choses se sont un peu calmées au fur et à mesure du confinement, je me suis apaisé du fait de passer vraiment du temps avec ma famille et de revenir à des plaisirs basiques. Je suis resté un certain temps sans faire de musique et puis l’envie de faire quelque chose, de créer, m’est revenue et j’ai décidé d’aller au bout de ce qui était prévu pour le groupe, à savoir de sortir un EP pour la fin de l’année.


Je pense qu’il faut continuer quoi qu’il arrive, et maintenant que la machine se remet lentement en marche, je pense qu’on va pouvoir envisager la suite.

Nous avons déjà fait deux concerts en mode cabaret/salon, et c’était vraiment bon de retrouver le public et cette chaleur directe. Le streaming est devenu un média incontournable mais il ne pourra jamais procurer le même plaisir que le concert en direct, ça, je n’y crois pas. Du coup, peu m’importe la manière de faire les concerts, que ce soit en salle ou en appartement, l’important c’est de jouer devant des gens, d’échanger des regards et pas des émoticônes. — Boris Gronemberger

interview : Yannick Hustache
Crédit photo © Alice Khol


Agenda

Vendredi 25 septembre 2020 - River into Lake + strings - Bota live streaming

Dimanche 4 octobre - River into Lake + strings - Nuits Botanique - Orangerie

Samedi 4 décembre - sortie du EP 'The Crossing'

River into Lake : "Let The Beast Out" (label Humpty Dumpty)

Album :
Let the Beast Out (2019)
chez Humpty Dumpty.