Rituels de printemps au festival BRuMM 2020
Sommaire
Fête de printemps et chants calendaires en Bulgarie
Pays encore très rural, la Bulgarie connaît des traditions très anciennes de chants liés à la vie quotidienne et au rythme des saisons. Chaque moment de la vie est une occasion pour chanter : les évènements rituels du cycle de la vie (mariage, baptême), les fêtes religieuses, le travail… Pour s’assurer de bonnes récoltes et une vie prospère, il existait de nombreux rites, souvent associés à des chants et de la musique. Ceux-ci ont survécu même si leur côté magique et surnaturel a disparu.
Le printemps marque un moment important dans l’année, il signifie le renouveau et l’éveil de la nature. Chaque année, le premier mars, les Bulgares marquent ce passage en se parant d’un petit bracelet rouge et blanc qui symbolise la réunification du Fils céleste à la Déesse-Mère. Grâce à ce rituel millénaire, la nature peut se réveiller, les premières fleurs vont éclore, les oiseaux vont revenir de leurs migrations lointaines. Il existe tout un répertoire de chants calendaires accompagnant ces rituels. Ils sont interprétés en général par les femmes, parfois de manière très simple, parfois en incluant une polyphonie vocale très compliquée. [ASDS]
Le pansori en Corée
Le pansori est un chant récitatif traditionnel coréen, accompagné au tambour. Son nom signifie « le chant de la place du marché » et s’explique par ses origines. Le genre est apparu au XVIIème siècle au sein des classes populaires et était interprété par des chamanes ou des musiciens itinérants sur les places publiques des villages. Le pansori décrit des scènes réalistes, paysages, scènes de genre, vies de personnages célèbres. Un pansori complet peut durer jusqu’à six heures, et l’interprète incarne tour à tour tous les personnages, d’une voix gutturale au vibrato expressif. Le genre avait quasiment disparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale mais a connu une renaissance surprenante auprès de la jeunesse après 1993 grâce à la sortie des films La Chanteuse de pansori et Le Chant de la fidèle Chunhyang, du réalisateur Im Kwon-taek. [BD]
(retrouvez également le pansori sur Mondorama)
Le Norouz et la nouvelle année persane
Fête traditionnelle d’origine iranienne, le Norouz célèbre la nouvelle année persane, c’est-à-dire le premier jour du printemps. Il est célébré en Afghanistan, Kurdistan, Iran, Turquie, Pakistan, Irak et en Inde, et porte de nombreux noms différents selon les pays : norouz, navrouz, nevruz, navreh. Elle remonterait à plus de 3000 ans et puise dans les rituels du zoroastrisme. Fête très populaire, elle a étonnamment survécu à tous les bouleversements politiques et religieux de la région et est la seule célébration de ce type qui ait continué à être célébrée officiellement depuis l’empire perse jusqu’à la république islamique d’Iran. Fête du renouveau, il est accompagné de plusieurs coutumes qui vont du nettoyage de printemps à l’adoption de vêtements neufs en passant par l’échange de nourritures, généralement des sucreries et des pâtisseries, mais également des plats traditionnels spécifiques à chaque région. C’est aussi l’occasion de visiter les amis et la famille. [BD]
Benoit Deuxant et Anne-Sophie De Sutter
photo de bandeau : festival BRuMM / Le Senghor (Etterbeek)
festival BRuMM - Bruxelles musiques migrantes
4e édition : « Printemps des rituels »
Du jeudi 12 mars au dimanche 22 mars 2020
Centre bruxellois d'action interculturelle (CBAI) / Centre culturel La Villa (Ganshoren) / PointCulture Bruxelles / Maison de la création (site Neder-Over-Heembeek) / Centre culturel Le Senghor (Etterbeek)