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Stéphane Arcas, artiste invité de la saison Révolte !

Stéphane Arcas - Oeil
Stéphane Arcas fait partie de ces artisans de la contestation constructive et sincère. Même s’il n’a pas la réponse universelle que le secteur attend, il brandit inlassablement une hache de guerre iroquoise devant l’indifférence des mannequins sauteurs en chemises vichy.

Sommaire

Une société qui réécrit sans cesse les mêmes scénarios est une société sans réel imaginaire — Stéphane Arcas

Le metteur en scène Stéphane Arcas nous le disait franchement dans sa tribune du 18 mai dernier dans la Libre Belgique : « Les artistes ne sont pas les garants de la démocratie ». D’ailleurs, pourquoi le devraient-ils lorsque la démocratie les moleste, les range au banc de saltimbanques qui n’existent que parce qu’on veut bien leur donner de l’argent pour qu’ils nous amusent ? Voilà la réduction du discours politique qui force l’ensemble des artistes à continuellement se justifier sur leurs existences. Une situation pérenne ? Même s’ils représentent 5% du PIB en Belgique (et ce n’est pas rien) ce n’est pas pour autant que l’État les défend pour ce qu’ils sont. Les artistes sont toujours dans la même situation depuis des décennies, à devoir se justifier chaque année pour un statut barbare, sans sécurité et peu de reconnaissance. Le covid-19 les a mis à mal… et ô combien ! Ne serait-il pas temps de les défendre en repensant leurs conditions de manière fondamentale ?

Stéphane Arcas fait partie de ces artisans de la contestation constructive et sincère. Même s’il n’a pas la réponse universelle que le secteur attend, il brandit inlassablement une hache de guerre iroquoise devant l’indifférence des mannequins sauteurs en chemises vichy. Il se veut indépendant et n’entend pas se laisser brimer gratuitement. Sa créativité est incessante et apatride. Il lutte contre les idées convenues et condescendantes. Chez lui, aucune maladie de genre, de nationalité, de race, de sexualité ou même simplement de physiologie. Pas de gangrène à l’Abercrombie, ni de pandémie à la Hugo Boss. Pour lui ne compte que l’humain, ses conditions sociales, ses malheurs, que la société aime oublier, et surtout, le relais de ce si peu, … de ce si peu de bonheur continuel et fraternel. Ses spectacles parlent des gens d’en bas, des fils de la génération ouvrière, de cette génération X sacrifiée sur l’autel du capitalisme et des idéologies faisandées. Stéphane Arcas donne une voix à ces gens abimés dans leur chair par la vulgarité de la consommation courante, le libéralisme homicide et les intellectualités discriminantes. Il y a des hommes qui ont des choses à dire et des mots qui s’étranglent. D’autres parlent à vide devant les caméras de télévision. Devant autant de bruits tonitruants et de silences douloureux, tout semble aujourd’hui encore plus inégal qu’hier. On aurait aimé penser l’inverse à l’aurore du déconfinement. Mais non, c’est pire que tout. Le monde repart de plus belle, sous le même masque consumériste, sans prendre leçon de son passé. En faisant le point sur cette balance déséquilibrée, Stéphane Arcas est devenu l’illustrateur raisonné de notre saison, de cette « Révolte ! » qui nous tracasse. Maintenant il va scander et dépeindre, en images, le désir qui se dresse aujourd’hui de penser sociétalement autrement… si c’est encore possible ?

"Molotov" (c) Stéphane Arcas

"Molotov" - (c) Stéphane Arcas



Interview

- PointCulture : Pour paraphraser William Klein : « Qui êtes-vous, Stéphane Arcas ? »

Stéphane Arcas : Je suis le fils d’une famille ouvrière. Un fils d’immigrés italiens et espagnols, tombé dans la campagne aux environs de Toulouse par la fatalité, et qui a fait les Beaux-arts parce que ce n’était pas possible autrement. Après, j’ai fait mon bonhomme de chemin, Marseille et la Belgique, qui est mon pays aujourd’hui. Je ne suis de nulle part, je suis un truc qui se balade et j’aime être ici et ce que je suis.


- Artiste plasticien d
abord, scénographe ensuite, metteur en scène enfin. Un parcours atypique ?

Non, en rien. Je passe du théâtre à la peinture, de la peinture à la sculpture, de la sculpture au dessin, du dessin à l’écriture. Ce sont toutes des formes d’expression, c’est le lien. Lorsqu’on est artiste, le but est de trouver le meilleur moyen de se faire comprendre, le bon médium par rapport à son propos. Le tout est d’avoir quelque chose à dire, sinon ça n’a aucun intérêt. Je n’apprécie pas beaucoup les lieux communs, et les promenades sur des chemins balisés m’ennuient.


- Dans ton spectacle Bleu Bleu, tu abordais la désillusion des artistes de la génération Kurt Cobain et Bret Easton Ellis. Ensuite, tu adaptes sur scène lessai sociologique de Didier Eribon, Retour à Reims. La défense des identités culturelles et sociales est-elle toujours inhérente à ton travail ?

- Dans le cas de Bleu Bleu, je parlais de souvenirs de ma jeunesse dans les années nonante, dont le fil rouge est essentiellement une histoire romantique et comique traitant d’amitié et d’amour. Une comédie grunge, comme on l’avait définie au moment de sa création. C’était un hommage à la mémoire d’une petite amie morte trop jeune, mais rien de complaisant, car elle n’aurait pas aimé. Alors, en sous-texte, j’en ai profité pour évoquer abondamment la question sociale, la lutte des classes, la disparition de la sécurité sociale et des services publics en général, la menace d’un empire mondial du libéralisme que plus rien ne pourrait contrer après la chute du mur de Berlin, la naissance du numérique, qui commençait à remplacer l’analogique et qui menaçait de modifier les comportements de l’humanité, les liens entre les narcotrafiquants et la classe politique avec Escobar, Noriega, Bush, la CIA, etc., – toutes ces questions inquiétantes qu’on se posait à l’époque, et dont on est en train de subir les réponses. Les personnages de Bleu Bleu sont de jeunes artistes issus des classes populaires, alors que la pratique de l’art est majoritairement réservée aux enfants de la petite et moyenne bourgeoisie. Alors, pour sortir de l’impasse et pour financer leurs créations artistiques, ils décident de vendre de la drogue et de faire de cette vente de stupéfiants « une œuvre d’art en soi ». Une sorte de « readymade à la Marcel Duchamp », comme ils l’expliquent aux mafieux qui les fournissent. Ceux-ci commencent, par hybridation, à s’intéresser, à leur tour, à l’art contemporain… Dans Bleu Bleu, j’avais donc choisi l’humour pour témoigner d’une réalité cruelle, celle de la difficulté de l’accès à la culture pour les enfants issus de la classe populaire. C’était un moyen détourné pour partager des théories d’auteurs qui m’ont influencé, comme Pierre Bourdieu ou Michel Ragon.

J’ai voulu poursuivre cette expérience autobiographique et remonter plus loin dans mon histoire personnelle en racontant la saga prolétarienne de ma mère et de mon père, tous deux issus de l’immigration (italienne et espagnole), vue à travers mes yeux d’enfant. Ils ont survécu et réussi tant bien que mal à construire une famille pendant les trente glorieuses, et rapidement subi le retour de manivelle social du choc pétrolier de 1973. Mais, quand j’ai commencé à écrire, je passais mon temps à relire des passages de ce livre de Didier Eribon sur lequel j’avais flashé : Retour à Reims, une véritable claque, alliant autobiographie, sociologie et littérature. J’ai donc décidé de relever le défi et de monter un « livre de sociologie » à la scène.




Récemment, avec mes amis, le compositeur Baudouin de Jaer et le chef Martijn Dendievel, nous avons monté un opéra de chambre (notre deuxième) au Théâtre de la Balsamine. Pour nous, l’idée est de s’autoriser à créer des opéras même si, en théorie, cet exercice est réservé aux grosses institutions. A nos yeux, que cette pratique soit « confisquée » par l’élite nous paraissait trop triste et nous voulions contredire l’ordre établi. Mais, dans ce cas, le contenu de mon texte est plus existentiel et parle de la relation que les humains entretiennent avec la mort et donc le contenu socio-politique n’en est pas l’axe essentiel. L’engagement politique ici se situe plus dans les choix de production que dans le contenu artistique.

Dans d’autres projets précédents, je parlais aussi essentiellement de l’Humain et de la Nature, mais pas forcément d’un point de vue socio-politico-culturel.

On pourrait alors presque dire que n’importe quel projet que je fasse est politique à cause de mes origines sociales, mais ce serait exagéré. Le fait d’être issu d’une minorité ne fait pas de moi un meilleur artiste. Ce serait exclusif. J’adore des artistes comme Bret Easton Ellis (que tu citais), Luchino Visconti ou Françoise Sagan, qui sont issus et qui parlent de la classe dominante.

Je ne suis pas exclusif et surtout je suis tout sauf une victime.

Je suis un artiste, pas un professeur, un éducateur ou un prêtre.

Je ne veux convertir personne. Je raconte des histoires.

Si des fois, souvent, ma route sur le terrain de l’art croise celle du militantisme et de l’engagement, je veux rester libre et je ne veux rien devoir ni au pouvoir politique, ni à la nature ni à Dieu (s’il existe). Je suis égoïste artistiquement, c’est ce qui garantit ma liberté, mon indépendance.

Je ne fais pas de l’art pour faire la leçon, la morale à qui que ce soit. Je me revendique même comme étant un faiseur de mensonge. Je définirais même l’art comme ça : un mensonge qui éclaire. Mon utilité n’est que purement accidentelle. Méfiez-vous des artistes qui vous livrent la vérité !

Faire du théâtre socio-politique ne fait pas des artistes des philanthropes.

C’est même devenu une mode… il y a là un truc qui me gêne même dans cette idée d’un entertainment socio-politique. Tout ça pour dire que je ne sais pas si je suis aussi engagé que tu le dis.

Stéphane Arcas - autoportrait (c) Stéphane Arcas

autoportrait - (c) Stéphane Arcas

- Dans ta tribune dans la Libre Belgique, tu as réagi, sans ambages, à la situation des artistes pendant la pandémie. En réalité, le coronavirus na-t-il fait que montrer du doigt les faiblesses dun système où lartiste na pas de place ?

- Je pourrais tout simplement te répondre: « oui ! »

Mais je vais citer un exemple : ce qui m’a le plus déçu, c’est le coup des avions. Pendant que la classe politique, empêtrée dans son incompétence, gérait une crise en enfermant la planète chez elle et en communiquant du vide…, que se serait-il passé sans l’art ? Si les gens n’avaient pas eu de films, de vidéos, d’images, de textes ? Seraient-ils restés dociles comme ils l’ont été ? Si les réseaux sociaux étaient vidés de contenus artistiques, s’il ne restait plus que les chaines d’informations et de météo sur la TV, que se serait-il passé ? A ce moment-là, personne ne contestait l’utilité des artistes. Mais, après coup, les gouvernants rechignent à donner des miettes à la Culture (environ 15 millions grosso modo pour toute la Culture – cinéma, musées, centre culturels, théâtres, etc. – en FWB), et on nous somme d’économiser à l’avenir. Par contre, on donne sans hésiter 250 millions à Lufthansa, une entreprise privée !?! Mais, pourtant, personne ne m’a jamais dit « Wow, ça m’a manqué, pendant le confinement, ces traînées de kérosène qui lacèrent l’azur au dessus de la Belgique ! ». Et ça, je trouve que c’est une preuve de ce mépris et de cette injustice presque institutionnalisée envers les artistes. Il y a tellement d’autres exemples que je pourrais citer, mais le problème qui me semble le plus alarmant, c’est qu’actuellement cette attitude du pouvoir à l’encontre des artistes est en train de s’étendre à tout le secteur public (le mépris des soignants, des enseignants, etc.) et ça, c’est un symptôme d’épidémie politique.


- Penses-tu que la culture peut encore se concevoir sans être revendicative ?

- Oui, heureusement !

- Cette situation de mise en demeure perpétuelle du monde artistique nest-elle pas le synonyme dune société qui a perdu son discours?

- En se cachant derrière des discours du type « la culture pour tous », il semblerait qu’une grande partie du monde politique veuille dire « mettons la barre de l’exigence artistique plus bas, ces gens sont idiots et c’est très bien ainsi, ne développons pas leur imaginaire ».

L’idée de n’avoir plus qu’une seule culture de masse, formatée et divertissante, semble être le but recherché. Alors, si d’un côté il y a un progrès et qu’on calcule des quotas de minorités représentées dans les castings, par contre, malheureusement, la diversité en ce qui concerne le point de vue culturel, ça on n’en veut pas.

On nous sert une soupe mainstream qui endort les foules. Mais, comme on n’a pas trop d’imagination, on se retrouve souvent avec les mêmes archétypes réchauffés. Un exemple : les scénarios des Star Wars ou les Harry Potter et leur structure messianique qui justifie que le héros auquel on doit s’identifier – nous en quelque sorte donc –, est un élu, qu’il a un don inné qui sommeille et qui se révèlera. Il est bon par naissance, il est bon quoi qu’il en soit, c’est son destin.

Une société qui réécrit sans cesse les mêmes scénarios et qui ne soigne pas son esthétique est une société sans réel imaginaire. Et, sans imagination, comment projeter autre chose que de persister dans la même voie, comment inventer des projets.

Les artistes doivent justifier de leur efficacité à travers des critères de taux d’audience, de taux de fréquentation, etc., tout cela soi-disant pour vérifier leur utilité et éviter l’élitisme. Mais quel élitisme ? Celui de ces jeunes artistes qui exposent dans des appartements pour pas un balle ? Celui des performers, des compagnies de danse qui se produisent dans des squats ? Tout ça parce que leur art n’est pas basé sur du mainstream, du divertissement, mais qu’ils ont une exigence ?

Et si on considérait que c’est Jeff Koons et Dany Boon qui sont l’élite. Celle qui s’enrichit, qui considère « son » public comme idiot et qui lui vend un produit facilement identifiable et vide de sens. Si ça rassure les gens de reconnaitre du premier regard ce qui leur est livré, ça ne développe pas leur imaginaire. Un Art qui nous sort de notre cadre, qui nous étonne et nous fait découvrir de nouveaux espaces de pensée et d’émotion, c’est ce que le public mérite et devrait recevoir.

Sans entrer dans le détail, je sais d’expérience que le regard sur l’art des personnes se développe, s’épanouit et s’émancipe assez rapidement au contact de la culture, pour peu qu’il ait de la matière qui prête à penser.

"Cherokee" (c) Stéphane Arcas

Cherokee - (c) Stéphane Arcas

- Vu la conjoncture, l’évolution du libéralisme mondial, la reprise du consumérisme à la sortie de la pandémie, comment, aujourd’hui, proposer une marche arrière ? Serait-ce encore possible de le faire consciemment, intelligemment et sans heurt ? Revenir aux essentiels, est-ce possible ?

- Évidemment ! Je suis râleur mais je crois en l’humain.

Et je pense qu’il va trouver une alternative à cette morosité.

Par contre, il semble qu’aucune leçon n’ait été tirée par la classe politique de ce qui vient de se passer avec cette pandémie. Encore une fois, elle tente de réécrire le même scénario et c’est tout simplement pour cela qu’on revivra vraisemblablement la même expérience. Renforçons-nous les services publics ? Achetons-nous vraiment des masques ? Sommes-nous prêts pour des tests massifs ? Avons-nous profité de ces mois derniers pour repenser notre plan de vie ?

Si ce n’est pas le cas, alors, comme avec les enfants qui n’ont pas compris, il faudra sans doute recommencer pour apprendre la leçon.

La population civile, elle, par contre, a développé son imaginaire par la force des choses. Elle a vu ce monde arrêté, son esthétique. Elle s’est retrouvée face à son image dans le miroir et elle a produit de la pensée. Que cette pensée soit belle dans son entier, je ne crois pas, qu’elle soit rebelle je n’en suis pas certain, mais j’espère qu’elle y a trouvé un peu de liberté ou du moins de goût pour la liberté.

Un jour, le fruit de cette réflexion mènera à un changement. Et ça fait peur car on ne sait pas de quel bois sera faite cette renaissance. De droite, de gauche ? Modérée ou extrême ? Violente ou raisonnée ? D’ici ou de là-bas ?

Le système actuel ne tient qu’à cause de notre peur de la forme que revêtira ce changement. Mais le système actuel détruit la planète et les humains, donc il ne tiendra pas. Nous le savons tous. Nous savons que, sous nos pieds, où que l’on se situe sur cette Terre, il y a de la lave en fusion qui bouillonne en attendant patiemment le jour où elle se libèrera.

Alors, il vaudrait peut-être mieux accepter la mort de ce système et imaginer une nouvelle forme de vie où l’on rechercherait le bien-être de la planète et, accessoirement, celui de l’humanité. Une alternative avant l’éruption…

Interview : Jean-Jacques Goffinon


Une exposition itinérante dans les PointCulture

En ouvrant la réflexion, Stéphane Arcas va illustrer toute notre saison avec bon nombre de clichés originaux pour apporter, de page en page dans notre Magazine, une variation filée de notre thématique, mais pas que…

À travers les différents PointCulture – ULB, Namur, Liège, Charleroi, Louvain-la-Neuve et Bruxelles –, il construit pour nous une exposition itinérante de son travail de plasticien. Une première date à na pas manquer : le jeudi 8 octobre pour un vernissage à l’ULB.

À suivre : le calendrier des dates sur notre site


Playlist commentée (musique et cinéma)

Pour conclure, et pour notre plus grand plaisir, l’artiste revient sur ses influences musicales et cinématographiques. Enjoy !

MUSIQUE

Notre silence - Michel Cloup Duo

Ex-Diabologum, ex-Expérience, Michel Cloup Duo, cette nouvelle formation (chant, guitare, batterie) a trouvé un format qui lui convient à merveille. À la fois émouvant et rock, avec ce premier album, il se lance dans une série de disques tout aussi forts, interrogeant l’intime et le politique Un Art droit et direct, à l’échelle 1/1.

Green Mind - Dinosaur Jr

Quand ma petite amie de l’époque m’avait offert ce disque pour mon anniversaire, j’ai reçu une telle gifle en l’écoutant que j’ai eu honte de ne pas l’avoir écouté avant. J’ai adopté une posture du type « Mouais, pas mal mais ça vaut pas Sonic Youth ». Alors que je savais bien que si ! Et dès que les gens ont quitté la soirée, je me suis mis à l’écouter en boucle.

77 - Talking Heads

Et pas que pour « Psycho Killer », ce disque est une bombe. Même si sa date est écrite sur la pochette, il est intemporel.

Il n’y a plus rien - Léo Ferré

Quand le monde me semble horrible, que je déborde d’idées noires, j’écoute ce disque. Léo descend tellement profond en apnée dans la ténébreuse condition humaine qu’à la fin on ne peut que refaire surface, tout envoyer bouler et rire de la situation de ces pauvres mortels.

The Director’s Cut - Fantômas

Mike Patton explore ici les bandes originales de chefs d’œuvre du cinéma d’une manière assez inattendue. Il ne se contente pas de rejouer des ritournelles célèbres, il plonge au plus profond de l’esprit des films, quitte à remanier les originaux à la dynamite.

FILMS

1991: The Year Punk Broke - Dave Markey

Documentaire déjanté sur les groupes cultes du grunge en Europe.


Le Droit du plus fort - Rainer Werner Fassbinder

Ce film de Fassbinder, dans lequel il joue, frise la comédie autour d’une critique grinçante sur les rapports de classes.

Guet-apens - Sam Peckinpah

Les personnages de Peckinpah sont hyper réalistes, dans le sens ou ce sont des idiots déboussolés, contradictoires et violents. Dans ce road movie déjanté, on voit Steve McQueen trébucher en public, se vexer, et, dans la foulée, se fâcher sur sa compagne injustement.

Le Roi de l’évasion - Alain Guiraudie

Un cinéma direct, simple et rural, plein d’humour et de magie. Des champignons hallucinogènes, de la sexualité non hollywoodienne, de l’amour, de l'amitié et une course-poursuite effrénée pour fuir les gendarmes.

Violence et Passion - Luchino Visconti

La confrontation du classique et du contemporain. Un notable pensionné austère se voit envahi par ses nouveaux locataires ainsi que les nouveaux sentiments et désirs que ceux-ci amènent dans sa demeure.