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Theremin [Leon Theremin]

Insolutherie, invention, musique électronique, ingénierie / recherche scientifique, geste

publié le par Marie-Emily Nolens

Sans doute unique dans l’histoire de l’organologie, le thérémin est un instrument avec lequel le musicien n’entre jamais en contact direct ! Les mélodies (ou sons) sont crées par le mouvement des mains qui modifient le champ électromagnétique à […]

Sans doute unique dans l’histoire de l’organologie, le thérémin est un instrument avec lequel le musicien n’entre jamais en contact direct ! Les mélodies (ou sons) sont crées par le mouvement des mains qui modifient le champ électromagnétique à proximité de deux antennes.

Le thérémin représente en effet un cas particulier dans l’immense inventaire des instruments de musique : il ne nécessite aucun contact physique. Un musicien se tient debout face à au corps de l’instrument constitué d’une  boîte dont sortent deux antennes, l’une verticale, l’autre horizontale. Par les mouvements de ses mains, restant à une certaine distance des antennes et donc sans jamais les toucher, il commande la hauteur du son et de son volume sonore. Le son émis dépend uniquement de la position des mains du musicien.

Son inventeur, Lev Thermen (ou Léon Thérémin), étudie la physique à l’université de Pétrograd (nom donné à Saint-Pétersbourg pendant la période s’étendant de 1914 à  1924) à la fin des années 1910. En 1919, il monte un laboratoire de recherche dans lequel il conçoit un instrument de musique d’abord baptisé Aetherphon, avant de le nommer thérémin (ou théréminvox). Il sera présenté au monde entier par son concepteur, dans un but de propagande. En effet, dans un premier temps, le thérémin n’a semble-t-il servi qu’à valoriser les trouvailles scientifiques soviétiques. Pour les démonstrations publiques, ce sont des œuvres romantiques très connues qui étaient jouées, comme le Cygne de Saint-Saëns ou la berceuse de Tchaïkovsky. Ce n’est que plus tard qu’un répertoire propre à l’instrument va réellement se constituer. Edgar Varèse proposera une première version avec thérémin de son œuvre Ecuatorial en 1934, avant de le transcrire pour les Ondes Martenot. Percy Grainger écrira sa pièce « Free Music n°1 » en 1936. Citons aussi la Fantaisie pour thérémin de Bohuslav Martinu.

Le timbre, proche d’une voix humaine lointaine et désincarnée a incité de nombreux compositeurs de musique de film à utiliser le thérémin pour traduire des atmosphères mystérieuses. Le générique de Midsomer Murders (Inspecteur Barnaby), la bande-son de « The Day the Earth Stood Still » (Le jour où la terre s’arrêta),  « Forbidden planet » (Planète interdite) et « Spellbound » (La maison du Docteur Edwards) en sont des exemples célèbres.

L’instrument a également séduit des musiciens d’autres sphères : music-hall, musique pop-rock, jazz, bande-sons pour jeux-vidéo… Parmi les musiciens les plus connus, épinglons the Beach Boys,  Bee Gees, le groupe Muse, Jean-Michel Jarre, The Rolling Stones, Zazie, Led Zeppelin et tant d’autres.

Certains musiciens se sont taillé une réputation dans le jeu de cet instrument d’un genre nouveau. Le plus renommé est sans conteste la lithuanienne Clara Rockmore. Son oreille absolue et une solide formation musicale lui ont permis d’exceller dans l’exercice de cet instrument. A l’occasion de sa collaboration avec Léon Thérémin, elle contribua aussi aux recherches de perfectionnement que celui-ci effectua sur son invention.

A sa suite, citons encore  Lydia Kavina, petite fille d’un cousin de Léon Thérémin, née en 1967, qui perpétue ainsi l’usage de cet instrument étrange.

Nathalie Ronvaux


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