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Thérèse Malengreau - Concert commenté à La Vénerie

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piano, La Vénerie, Thérèse Malengreau, Alfred Kubin, Hans Erich Apostel

publié le par Nathalie Ronvaux

Ce mardi 15 octobre 2019, la pianiste illustrera l'art du portrait musical par le biais d'œuvres de Debussy et Apostel confrontées à leurs sources picturales. Croiser les genres artistiques, questionner les esthétiques, c'est la marque de cette musicienne hors du commun.

Sommaire

Prélude

Thérèse Malengreau cumule de précieuses compétences : pianiste et chambriste renommée, titulaire d'une maîtrise en philologie romane, elle s'est aussi spécialisée en esthétique comparée. Toutes ces qualités l’ont amenée à concevoir des programmes de concerts et d’enregistrements d’une grande originalité. Ses questionnements sur les rapports entre les divers modes d’expression en art, sur les différentes pratiques musicales, sur les liens avec le monde de la littérature et de la philosophie donnent lieu à des projets qui incitent à la réflexion.

Partant de ses répertoires de prédilection, de la fin du XIXème siècle à aujourd'hui, la musicienne interroge le monde pour notre plus grand plaisir. Nous vous proposons de la découvrir par quelques-uns de ses enregistrements.

Promenade discographique

Parade, clowns et bouffons

Cette anthologie rassemble un florilège de courtes pièces dédiées au monde du cirque. Erik Satie, Claude Debussy, Henri Sauguet, Joaquin Turina et bien d’autres ont écrit des pièces autour de la figure du clown, de l’acrobate ou du saltimbanque. Sous les doigts de Thérèse Malengreau, l’ironie côtoie la trivialité, le rire succède aux larmes. L’agilité des trapézistes, l’allure maladroite du clown ridicule, l’atmosphère de magie induite par les équilibristes et l’euphorie des entrées en fanfare, toutes ces scènes ont trouvé leur traduction musicale : rythmes bancals, dissonances, airs de kermesse, mélodies éthérées rendent compte du délicat équilibre de ce « spectacle populaire authentique » (Albert Gleizes).

Belgium. Musical Visions

Sous ce titre évocateur, la pianiste a créé une galerie d’œuvres musicales représentant les différents courants stylistiques dans la musique belge de 1830 à nos jours.

Dans ce paysage varié, Thérèse Malengreau a tiré des fils rouges, des axes qu’elle développe dans le copieux livret qui accompagne les enregistrements. Comme dans un musée, nous passons de salle en salle pour y découvrir le fantasque et l’étrange, la lumière et les ténèbres, les légendes et la grande Histoire. Nous voyageons du passé au présent, du romantisme à la modernité et voyons convoqués la sensualité, le sacré ou la dérision au fil des découvertes des pièces de Marcel Poot, de Jean-Marie Simonis, d’Henri Pousseur, de Joseph Ryelandt, etc. Un programme riche qui nous rappelle que la Belgique est une mosaïque de sensibilités avec des points de convergence qu’il s’agirait de ne pas oublier.

Pierre Vellones – Pièces enfantines pour piano (1998)

Thérèse Malengreau interprète ici des pièces pour piano destinées aux enfants. De ces recueils dédiés aux pianistes en herbe se dégage une infinie poésie. Au jardin des bêtes sauvages égrène des tableaux tendres et évocateurs qui dépeignent des animaux oubliés, par Camille Saint-Saëns : le pou de mer, la bête à bon Dieu, la méduse, ou encore les vers luisants, peuplent ce cycle charmant. Vellones a pris soin d’accompagner chaque animal d’un texte de sa main.

Précédant de trois ans l’Histoire de Babar de Francis Poulenc, Une aventure de Babar a été écrite pour le Théâtre de l’Oncle Sébastien, théâtre réputé pour enfants créé dans les années 1930 par Léon Chancerel en vue de fonder un art dramatique scout. Nous l'entendons ici dans une version pour deux pianos, tout comme l'Invitation à la Musique, destinée à une audition donnée par des élèves de l'École Marguerite Long pour l'Exposition universelle de Paris en 1937. L’œuvre est à l'origine accompagnée d'un texte – hélas absent du livret – relatant la naissance de la musique de manière imagée. Le programme se clôture par le Théâtre des Marionnettes, une série de portraits très colorés de personnages anciens et contemporains. Un album à découvrir, de 7 à 77 ans...

Hans Erich Apostel - Kubiniana, 60 Schemen et 10 Variationen (2019)

Notre promenade nous ramène à Apostel, cet élève et ami d'Alban Berg et proche d'Alfred Kubin, Apostel que nous présentera Thérèse Malengreau ce 15 octobre à La Vénerie, en lien avec les œuvres picturales dont il s'est inspiré. Partant des peintures de Kokoschka (Variationen) et de Kubin (Schemen, Kubiniana), il s'inscrit dans la mouvance musicale expressionniste aux côtés de Schoenberg, Berg ou Hindemith.

Kubin

Alfred Kubin: "The Lady on the Horse" (1901)

Son langage, dans la droite ligne du dodécaphonisme, conserve cependant une grande liberté, usant d'autres ficelles comme la dissonance ou le chromatisme pour exprimer les tensions, mais faisant appel aussi au lyrisme et à la tonalité pour adoucir les angles. Une musique peu, très peu jouée, qui méritait bien qu'on lui prête enfin attention.

À propos de cet enregistrement, Thérèse Malengreau a été reçue par Camille De Rijk sur Musiq'3:ici.

Mardi 15 octobre à La Vénerie dans le cycle Échos - Musique & pensées

Le cycle de cette année propose une réflexion – voire une méditation – sur les relations entre la musique et la peinture. Y a-t-il des résonances entre les arts du temps et ceux de l’espace ? L’esthétique musicale et celle des formes visuelles sont-elles du même ordre ? Une synthèse des arts est-elle possible ? A-t-elle un sens ?

Voir le programme de la saison: ici.

Nathalie Ronvaux