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New York (1) - URBNclassique #10

Ecole de New-York

publié le par Nathalie Ronvaux

Color painting, minimalisme et monochromes, matières à méditer

Loin de tout psychodrame

Un texte de Jacques Ledune

Dès les années quarante, en réaction contre un art trop savant ou trop lyrique, certains artistes vont se tourner vers la simplicité et plaider pour un art de la sérénité. Même des peintres associés à l’Ecole de New York, comme Barnett Newman et Marc Rothko veulent rompre avec l’expressionnisme abstrait. Ils éludent les torrents émotionnels et par de grands aplats de couleurs, maintiennent l’émotion davantage chevillée à la perception. Cette technique baptisée « color painting » bannit la dimension psychodramatique en faveur d’une atmosphère de paix où le spectateur, le tableau et aussi la salle d’exposition sont impliqués. Le principe du roll over hérité de l’expressionnisme abstrait garde ici toute sa pertinence. Des compositeurs comme John Cage ou Morton Feldman pourraient avoir influencé les peintres. Depuis un certain temps, leur musique se montre en phase avec une approche plus dépouillée, marquée par les philosophies orientales. Barnett Newman combine l’intensité chromatique avec des variations subtiles de la perception. D’une manière analogue, Morton Feldman, dans Intermission 5, laisse s’épanouir tout le potentiel sonore de chaque note.

Barnett Newman, Ornement 3 (1949) :

Barnett Newman


Rothko Chapel (Houston 1971):

Rothko Chapel


Rothko Chapel

Rotko Chapel

Sur les traces de Malevitch, Ad Reinhardt revendique une abstraction épurée, annonciatrice de l’art minimal. Au même moment, le compositeur italien Giacinto Scelsi oriente la création musicale vers un nouvel horizon esthétique: il ne s’agit plus de structurer ou combiner les notes mais de focaliser l’attention autour d’une seule hauteur de fréquence et d’en explorer les subtiles variations et couleurs.

Ad Reinhardt - Abstract Painting No. 5 (1962) :

Reinhardt

Lorsqu’en 1949, Yves klein compose sa « Symphonie Monoton », version musicale du monochrome pictural, il adopte également le principe de la note continue, soutenue, sans en explorer les variations et les niveaux de perceptions comme l’aurait fait Scelsi. Yves Klein se veut plus conceptuel et renvoie à une immatérialité de l’art.

Yves Klein - Big Blue Anthropometry (Tribute to Tennessee Williams) (1960) :

Yves Kein Big Glue

Yves Klein, IKB 191 (1962) :

Yves Klein IKB 191

A la fin des années cinquante, les “black paintings” de Frank Stella relèvent d’une toute autre intention; l’œuvre peinte est ici traitée comme un objet. Cette nouvelle approche marque le début du minimalisme. Frank Stella combine la forme simplifiée à des rythmes répétitifs, deux caractéristiques que l’on retrouve dans le minimalisme musical.

Frank Stella - "The Marriage of Reason and Squalor, II," (1959) :

Frank Stella

Frank Stella, "Gran Cairo" (1962)

Frank Stella

Jacques Ledune

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