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Adolescence et choix difficiles | 5 courts métrages

2023 03 laplateforme cycle choix adolescents bannière
La confrontation à des choix difficiles n’est pas le seul fait de l’adolescence mais les réponses apportées par des jeunes en questionnement face à un problème trop lourd pour leurs épaules, peuvent quelquefois s’avérer radicales, voire irrévocables, pour leur vie présente et future, ainsi que pour celles de leurs proches.

Sommaire

Que la résolution de « leur problème » soit extrême ou se fasse en douceur, toutes et tous ont dû, à un moment, se faire violence pour surmonter l’épreuve.

Ce cycle non exhaustif de difficultés rencontrées par des jeunes, de leurs tiraillements ou des solutions envisagées par elles et eux, présente cinq courts métrages de fiction qui abordent, avec une certaine élégance, des thèmes liés à la scolarité, au suicide, au coming out, à l’avortement ou à la survie. Cinq courts de la Fédération Wallonie-Bruxelles.


laplateforme.be

Le site laplateforme.be est la vitrine de promotion des films de la fédération Wallonie-Bruxelles à destination des enseignants et des opérateurs du secteur socio-culturel.


Kasia d’Elisabet Llado (2008 – 9 min)

Elisabet Llado - Kasia

(c) Elisabet Llado / Médiadiffusion - Atelier de Production de l'IAD

Kasia est une jeune adolescente de 13 ans, plutôt ordinaire, qui veut s’en sortir. Elle se dit « bosseuse et veut aller loin » malgré un environnement qui ne lui permet pas vraiment de s’épanouir au vu de ses ambitions : des barres d’immeubles qu’on imagine être des logements sociaux, un pote plutôt glandeur, à la limite du décrochage scolaire, qu’elle voit parfois dans un terrain vague, une mère polonaise qui ne parle ni ne lit le français et à qui la jeune fille doit traduire des documents administratifs… dont une convocation de l’école (que Kasia se garde bien de montrer !).

Dans un entretien, le directeur d’école, qui manifestement ne la connaît pas, souhaite la réorienter et estime qu’elle serait plus à sa place en section technique (plutôt que dans l’enseignement général). Le choix de son orientation scolaire (et de son futur) lui appartient-il encore lorsqu’à une réunion de parents, le corps professoral « sent qu’elle a des capacités mais qu’elle n’arrive pas à les mettre en pratique… » ? Kasia sait ce qu’elle ne veut pas… et continue d’étudier, encore, dans la perspective « d’aller loin ». [MR]


La Quadrature du cercle de Guillaume Senez (2006 – 21 min)

Guillaume Senez - La Quadrature du cercle

(c) Guillaume Senez / Iota Production

Laurent est un ado de 15 ans qui mène, selon toutes les apparences, une vie sans problème. Pourtant, il s’appelle Laurent et n’a pas choisi de s’appeler comme ça. À l’ordinateur, il écrit : « Ainsi, pour combler cette erreur, je donnerai fin à mes jours dans un mois. »

A-t-il vraiment le choix ? Même s’il a une relation amoureuse et des amis, Laurent flotte dans un malaise… et nous n’en saurons pas davantage malgré quelques pistes ambigües. Ce flottement est renforcé par une caméra jouant sur le flou, les distances de focales, dans une lumière crépusculaire… de même que la chronologie des faits semble incertaine, voire arrêtée, à l’image de la première scène. Le film s’ouvre sur un travelling ; des personnes venues assister à un enterrement sont comme figées dans le temps et l’espace. La caméra les parcourt, puis, lorsque celle-ci se fixe sur Laurent et son amoureuse – apparemment peu ou pas concernés par l’événement –, la colonne de personnes se remet en mouvement.

Les clés de ce court métrage quelque peu énigmatique pourraient se trouver dans le titre, au début et à la toute fin du film… [MR]


Matriochkas de Bérangère McNeese (2019 – 24 min)

Anna (jouée par l’actrice Héloïse Volle) a une quinzaine d’années, des tresses, des « créoles » aux oreilles, de grands yeux ouverts sur le monde. Dans les environs de Marseille où elle grandit, son parcours se décline en une série de lieux importants où elle découvre la vie : sa maison, sa chambre, l’école, les parkings abandonnés, les abribus, une piscine de démonstration dans un zoning industriel… Anna vit avec sa mère Rebecca (Victoire Du Bois), jeune trentenaire fêtarde, rock’n roll et croqueuse d’hommes… Quand Anna découvre qu’elle est enceinte se pose pour elle le choix de savoir si elle va reproduire quasiment à l’identique le destin de sa mère qui lui a donné naissance et l’a élevée seule à l’adolescence.

Avec son troisième film – récompensé par le Magritte du meilleur court métrage en 2020 – l’actrice et réalisatrice Bérangère McNeese répond à merveille à son souhait de porter à l’écran de beaux rôles féminins qui ne soient pas juste la « femme de », la « copine de », des faire-valoir des personnages masculins. Elle capte particulièrement bien les questionnements et les moments de frottements entre sentiments contradictoires qui sont inhérents à l’adolescence : Anna est en attente et en colère, pleine de doutes et affirmative, perdue et curieuse… Ce beau récit fragmenté traversé d’ellipses offre aussi un beau second rôle masculin à Guillaume Duhesme, motard et amant de Rebecca – donc forcément de passage, mais étonnament présent aux côtés de la jeune fille à ce moment charnière de son existence. [PD]


Sparte de Noëmie Nicolas (2016 – 27 min)

Une femme, sa fille adolescente et son fils plus jeune dorment sous un pont en béton ou marchent sur une route désertée. Une menace est palpable en permanence et ponctuellement explicite (deux bouts de corps ensanglantés dans l’ouverture d’une porte). Au premier abord, cette mise en fiction très maitrisée (cadrages, mise en scène, costumes) d’une histoire de guerre (non-dite), de fuite et d’exil interpelle : n’y a-t-il pas un risque d’esthétisation arty à styliser ainsi dans les codes du cinéma d’art et d’essai ces bouts de destins bien réels (syriens, afghans, somaliens, ukrainiens, etc.) qu’on a plus l’habitude de voir du côté du documentaire ? Pourtant, si on accepte son postulat de départ, le film atteint à la fois à une sorte d’universalité (ancrée, entre mythe et histoire, dans la Sparte antique) et à un ancrage local qui nous fait envisager la possibilité du pire pour une fois dans nos propres territoires.

Le quatrième court métrage de Noëmie Nicolas séduit par le jeu de ses actrices (Sandrine Blancke et Valentine Cadic), la musique de Loup Mormont et la photographie toute en camaïeu de verts, de bruns, de bleus et de gris d’Adrien Lecouturier. Sparte impressionne par sa manière virtuose d’inscrire sa narration dans les paysages – naturels ou construits. Chaque plan pourrait être une photographie plasticienne (Noëmie Nicolas a étudié la photo avant le cinéma).

Comme Matriochkas, Sparte s’articule autour de la relation d’une adolescente à sa mère, mais ici leur interaction se délite, la complicité semble révolue, un éloignement salvateur devra peut-être être choisi… [PD]


We Can Be Heroes de Camille Caroli (2018 – 18 min)

Camille Caroli - We Can Be Heroes

(c) Camille Caroli / Les Apach

Dans ce court, les deux interprètes principales – Mara Taquin et Elsa Tarlton – sont de jeunes adultes. Cependant, les personnages qu’elles campent, tout comme l’environnement dans lequel elles évoluent, ne permettent pas de définir un âge précis. Les situations ou les personnes avec lesquelles elles dialoguent, pourraient être celles rencontrées par des adolescent·e·s ou par de jeunes adultes. De même, le choix difficile auquel l’une d’elles est confrontée pourrait se poser à n’importe quel âge de la vie.

Jade vit une relation cachée avec Alice et n’est pas encore prête à se dévoiler, malgré les discrètes invitations de celle-ci, comme se tenir la main en rue… Lorsque des amis semblent se douter de quelque chose, Jade doit faire un choix : affronter le regard des autres et dépasser l’image qu’elle pense renvoyer d’elle-même si elle veut vivre pleinement son amour… ou peut-être le perdre si elle renonce.

Bien que les doutes et les tiraillements de notre héroïne ne soient nullement esquivés, le film s’apparente plutôt à un feel good movie. À l’occasion d’une soirée entre amis, Jade embrasse Alice… [MR]


Un cycle de Philippe Delvosalle et Marc Roesems - PointCulture

image de bannière - (c) Médiadiffusion - Atelier de Production de l'IAD / Iota production / Hélicotronc / Wrong Men / Les Apach


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La fête du court métrage - édition 2023

Du 15 au 21 mars 2023

Dans les salles, en ligne et en télévision
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