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L'amitié représentée au cinéma

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Famille, adolescence, Jeune, Amitié

publié le par Christophe Duchesne

L'amitié, thème intemporel au cinéma, transcende les écrans et touche nos cœurs. Cette médiagraphie présente des films emblématiques qui ont su capturer la magie de ces liens indéfectibles. Qu’elle soit liée à l’enfance, à l’adolescence ou lors de chemins croisés dans nos parcours d’adultes, l’amitié procure à chacun une raison de pouvoir s’ouvrir aux autres même quand le chemin pour y arriver est semé d’embûches. Cette médiagraphie a été réalisée pour la projection du film "Les huit montagnes" à la bibliothèque communale de Neufchâteau dans le cadre du festival "Du roman à l'écran" le jeudi 15 février à 20h.

Sommaire

La véritable amitié sait être lucide quand il faut, aveugle quand elle doit. — Francis Blanche

Boris Barnet : Au bord de la mer bleue [U samogo sinego morya] (1936)

Au sud de la Caspienne, en Azerbaïdjan soviétique, deux naufragés sont recueillis sur une île – une sorte d’utopie matriarcale-, un kolkhoze où les femmes ont pris la place des jeunes hommes partis à l’armée. Aliocha le blond et Youssouf le brun tombent amoureux d’une même femme, Macha éprise quant à elle d’un de ces marins partis au loin. Mais cette rivalité nouvelle ne semble pas mettre à mal l’amitié des deux hommes. Entre poésie et burlesque, Barnet, ancien boxeur et acteur devenu cinéaste, tourne une œuvre à la fois légère et lyrique mais aussi profonde, touchant aux fondements de la relation des hommes à la nature et des hommes et des femmes entre eux. (PD)

Jean-François Stévenin : Passe montagne (1978)

Devenu acteur (chez Truffaut, Rivette, Vecchiali… ) et ayant appris le cinéma par l’assistanat, la technique sur les tournages et étant attiré par un certain cinéma américain (Hellman, Cassavettes), Stévenin réalise Passe montagne dans son Jura natal en 1978. Au début du film, alors qu’il dépanne un architecte parisien tombé en panne (Jacques Villeret), le garagiste qu’interprète l’acteur-cinéaste quitte l’autoroute en catimini par une servitude de maintenance. Comme une métaphore de ce cinéma de contrebandier, loin des normes du cinéma français, le réalisateur filme la naissance d’une amitié improbable faite de bouffes, de boissons, du pur plaisir de la tchatche, de marche dans le paysage et de rêves d’envol venus tout droit de l’enfance. (PD)

Lukas Dhont : Close (2022)

Léo et Rémy, 13 ans, se connaissent depuis toujours. Leurs jeux ne ressemblent pas à ceux des autres garçons. La compétition, les défis qu'on se lance pour dire qui est le plus fort, ça ne les intéresse pas. Ce qu'ils aiment, dans les aventures qu'ils imaginent, c'est se soutenir, s'encourager, traverser les épreuves ensemble. A l’école, leur façon d’être ensemble ne passe pas inaperçue. Soudain mise en question, leur amitié cède à un sentiment de honte qui finit par les éloigner l’un de l’autre. Véritable drame initiatique, Close saisit le caractère décisif que revêt le jugement social face au flou que sont les relations au cap de la puberté. (CDP)

Saverio Costanzo : L’Amie prodigieuse (L'Amica geniale) (2018- )

Peu traitée et mal traitée dans la fiction où elle pâtit des représentations liées au genre, l’amitié entre femmes est le fil rouge de cette chronique sociale qui se déroule en Italie durant la seconde moitié du XXème siècle. Fidèle adaptation des romans d’Elena Ferrante, la série adosse l’identité de ses deux héroïnes à leur rejet conjoint de la pauvreté, de l’inculture et de l’autorité des hommes. Mais comment s’arracher à sa condition sans soi-même faire les frais des déterminismes ? Avec son dispositif en miroir, le récit fait de l’amitié un écran de projection sur lequel des parcours d’émancipation contrastés dialoguent, se critiquent et s’émulent. (CDP)

Stephen Chbosky : Le Monde de Charlie (2012)

Auteur du roman éponyme, Stephen Chbosky réalise également l’adaptation cinématographique du Monde de Charlie. L’intrigue puise sa matière dans une lettre que le protagoniste adresse à un ami anonyme à la veille d’une rentrée scolaire. Par-là, l’écrivain-cinéaste dépeint à gros traits une sociologie du lycée étatsunien, sommairement partagé entre consensuels et marginaux. Atteint d’un trouble de stress post-traumatique, Charlie trouve davantage un écho à sa bizarrerie chez les seconds, caractérisés par une bienveillance qui, si elle s’avère parfois mièvre, agit tel un contrepoids salutaire face à la mesquinerie ambiante. (SD)

Kelly Reichardt : Old Joy (2006)

Dans ce beau film de déambulation forestière, deux vieux amis se retrouvent pour quelques jours en Oregon. Au programme, camping, longues marches sans but et quelques simples paroles échangées au détour de somptueux paysages. Pourtant, entre Mark (Daniel London) et Kurt (Will Oldham), les choses ont changé. Le premier, marié, parait bien à l’aise dans sa vie d’adulte tandis que le second semble toujours ce grand bambin presque taiseux qu’un rien amuse. Des retrouvailles sincères qui jamais ne s’abiment dans de futiles conflits ni bavardages sur le sens de la vie et de l’amitié. Serein et infiniment tendre. (YH)

Rob Reiner: Stand By Me (1986)

L’action se déroule en 1959 dans l’Oregon. Quatre garçons d'une douzaine d'années partent à la recherche du corps d'un ado de leur âge disparu trois jours auparavant, en espérant passer dans les journaux grâce à leur découverte macabre. Adapté d’une nouvelle de Stephen King, le film nous plonge dans une aventure où l'amitié devient le fil conducteur de la découverte de soi. Les performances remarquables des acteurs (notamment River Phoenix et Wil Wheaton) capturent avec finesse l'essence de l'adolescence. Au-delà de l'aventure, le film explore des notions telles que la perte d'innocence, le passage à l’âge adulte, ainsi que la profondeur et l’importance des liens de la fraternité. Stand by Me demeure un véritable classique intemporel, évoquant les souvenirs d'été, d'aventure et d'amitié éternelle. (IK)

John Lasseter : Toy story (1995)

"Toy Story" est un film d'animation novateur où l'amitié naît entre Woody et Buzz, deux jouets rivaux confrontés à des péripéties pour retrouver leur place auprès d'Andy. Leur rivalité initiale évolue vers une belle entente alors qu'ils affrontent ensemble des dangers et apprennent l'importance de la solidarité. Le film célèbre la valeur de l'amitié à travers la loyauté et la camaraderie, démontrant que les différences peuvent être surmontées pour forger des liens solides, même entre des jouets, soulignant ainsi l'importance universelle des relations sincères. (CD)

Peter Weir : Le cercle des poètes disparus (1989)

L’histoire se passe dans un pensionnat conservateur en 1959. Le professeur de littérature, M. Keating, interprété par Robin Williams, incite ses élèves à exprimer leur individualité et à défier les conventions sociales à travers la littérature. L'amitié entre les étudiants se renforce à mesure qu'ils se réunissent clandestinement pour explorer la poésie et remettre en question les normes établies. Ils forment un cercle où l'amitié, la liberté d'expression et la passion pour la littérature se mêlent, mais font face aussi à des obstacles lorsque les pressions sociales et familiales interfèrent. La tragédie frappe, mettant en lumière la puissance de la fraternité dans les cas où il faut défier les conventions et rester fidèle à soi-même. (CD)

Bruce Beresford : Miss Daisy et son Chauffeur (1989)

Le film retrace l'évolution de l'amitié entre Daisy Werthan, une femme âgée de l'Atlanta des années 1950, et son chauffeur afro-américain. Au début, Daisy, veuve têtue et indépendante, rejette l'idée d'avoir unchauffeur, mais au fil du temps, une relation chaleureuse et profonde se développe entre eux. Malgré leurs différences de race, de statut social et de personnalité, leur amitié grandit au fil des années. Ils traversent ensemble des moments difficiles, comme les changements sociaux et les défis personnels. Le film illustre la manière dont leur amitié résiste aux préjugés et aux barrières sociales, devenant un exemple puissant de respect mutuel et de soutien inconditionnel. Oscar du meilleur film en 1990. (CD)

Céline Sciamma : Bande de filles (2014)

L'histoire suit Marieme, une adolescente vivant dans une cité parisienne, cherchant son identité et son émancipation. Elle rejoint une bande, menée par Lady, et y découvre un sentiment d'appartenance et de liberté. Malgré les difficultés sociales, ces filles partagent des liens profonds d'amitié et de solidarité. Ensemble, elles affrontent les défis de la vie quotidienne, cherchant à échapper aux stéréotypes et à l'oppression. Le film met en lumière la force de l'amitié féminine, offrant un récit vibrant sur l'importance de l'unité, de l'entraide et de la résilience dans un environnement difficile. (CD)

Hazelight Studios : It takes Two (2021)

"It Takes Two" est un jeu vidéo d'aventure et de plateforme développé par Hazelight Studios. L'histoire tourne autour de Cody et May, un couple sur le point de divorcer. Leurs esprits sont transférés dans les corps de deux poupées issues de l'imagination de leur fille, Rose. Conscients de leur situation, ils doivent coopérer pour traverser divers mondes fantastiques et résoudre des énigmes afin de restaurer leur relation.

Le jeu, qui se joue uniquement à deux, mise fortement sur la coopération en écran partagé, invitant les joueurs à travailler ensemble pour surmonter des obstacles, élucider des énigmes, et affronter des ennemis. L'intrigue explore les thèmes de l'amour, de la communication et de la compréhension mutuelle. (TM)

À l'initiative de la Bibliothèque de Neufchâteau, cette médiagraphie a été réalisée par PointCulture avec le concours de : Manu Bollen, Catherine De Poortere, Philippe Delvosalle, Simon Delwart, Yannick Hustache, Igor Karagozian, Thierry Moutoy et Christophe Duchesne

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