Bernard Parmegiani
Sommaire
Virtuose de la prise de son et des manipulations en studio, Bernard Parmegiani (1927-2013) a marqué l'histoire de la musique concrète et acousmatique.
Il commence à travailler comme preneur de son à la RTF (Radio Télévision Française). En 1959, Pierre Schaeffer lui propose une place d'assistant opérateur au Groupe de Recherches Musicales (GRM) où il assistera Luc Ferrari et Iannis Xenakis. Très vite, Schaeffer l'encourage à passer les examens qui lui permettront l'accès au statut de compositeur au sein de l'institution. Il y travaillera jusqu'en 1992, avant de créer son propre studio.
Parmegiani a abordé de nombreux genres : création de bandes sonores pour des musiques de films, des films d'animation ou des indicatifs radio, musiques de scène et de mime, musique acousmatique...
Sa pensée musicale a sans nul doute été enrichie par son expérience de preneur de son ainsi que par sa pratique du mime, qui est, selon Marcel Marceau "le découpage de l'espace par le corps". Dans son œuvre musicale, Parmegiani sculpte le son, le découpe comme un orfèvre, le cisèle, le triture et lui donne un style inimitable.
Parmi ses nombreuses réalisations pour l'image figure le premier générique de l'émission sportive, Stade 2 (1975) :
Violostries (1964)
Cette œuvre pour violon solo et sons électroacoustiques est considérée par Bernard Parmegiani comme sa première véritable composition. Elle fut écrite en collaboration avec le violoniste Devy Erlih.
De cette composition naîtra quinze ans plus tard Stries, jouée avec trois synthétiseurs et réinterprétée pour la première fois depuis longtemps ce 28 mars au Senghor.
L’œil écoute (1970)
Huit ambiances se succèdent sans discontinuer. Nous sommes plongés dans une contemplation auditive faisant appel à notre imagination visuelle. "Peut-être qu'à trop regarder, l'homme finit par ne plus écouter. Et l’œil, devenu le "promeneur solitaire" n'a d'oreilles que pour ce qui l'agresse (...)." Bernard Parmegiani
L'enfer (Divine comédie) (1972)
La Divine Comédie est un triptyque écrit à quatre mains, en collaboration avec François Bayle, autre contributeur majeur du GRM. La composition de l'Enfer est dû à Bernard Parmegiani, le Purgatoire à François Bayle et le Paradis à leur créativité conjointe.
Dans cette première partie du triptyque, des bribes du texte de Dante parcourent l’œuvre sans jamais que la musique ne l'illustre. L'effet recherché est celui du contraste, non de la redite. La voix du narrateur, pour mieux l'isoler de son environnement musical est restée vierge de tout traitement.
De Natura sonorum (1975)
Suite de douze mouvements rassemblés en deux séries de six, De Natura sonorum est peut-être l’œuvre la plus aboutie de Parmegiani. C'est en tout cas une excellente porte d'entrée pour aborder sa technique et son style.
Les deux séries utilisent majoritairement des matériaux différents. La première marie surtout les sons électroniques et instrumentaux tandis que la seconde privilégie les couples de sons électroniques et concrets.
Dynamique de la résonance appartient à la première série et résulte d'une "exploration microphonique d'un seul corps sonore mis en résonance par différentes formes de percussion".
Entre-temps (1992)
Deuxième volet du triptyque "plain-temps", Entre-temps joue sur l'étirement du temps ponctué par les battements d'un pendule, des silences, des sons réalistes encadrés par des bourdonnements de source électronique, des bruits de pages tournées, de cris d'oiseau, de mine de crayon sur le papier... le temps s'étire et s'interroge.
Rêveries (2007)
Traversée de paysages sonores, Rêveries est aussi l'occasion pour Parmegiani de revenir sur ses œuvres antérieures, dans un résumé de toute une vie de recherche et d'invention.
Créée au Théâtre Marni en 2007 lors du festival "L'Espace du son" à l'occasion de ses 80 ans.
En disque, l'intégrale :