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Buenos Aires au cinéma

Nosotros - 1 - Diego Martinez Vignatti
Une poignée de films des vingt dernières années (1997-2011) en guise de portrait multi-facettes d'une ville-port, ouverte sur le monde et nourrie des mouvements, migrations et voyages des hommes.

Sommaire

Tango (Carlos Saura, 1998)

D’apparence Tango est un film hommage à la célèbre danse argentine. Mais derrière cet argument de façade, Carlos Saura dresse un constat brutal sur la ville de Buenos Aires (qui a vu naitre le tango), sur son histoire faite de révoltes et de révolutions, sur la dictature. Le spectacle dansé devient alors objet de contestation, politique ou non, et renvoie par la même occasion à la filmographie antérieure de Saura où le cinéma s’apparente à un exercice d’exorcisme des fantômes du passé.  [MA]


Nosotros (Diego Martinez Vignatti, 2002)

Pour ce très beau film documentaire, le cinéaste et directeur de la photo né en Argentine mais formé à l’Insas à Bruxelles retourne filmer la ville de ses aïeux : « En 1930 mon grand-père débarque à Buenos Aires parmi des millions de désespérés, d’affamés, d’analphabètes. » À partir d’une vue surplombante depuis les toits d’un building, filmant la circulation des voitures et des taxis, le cinéaste zoome, se rapproche de la foule et descend à hauteur d’hommes et de femmes pour filmer quelques habitants d’une ville réunis – au-delà de leurs différences d’âge et de personnalité – par une même passion, les mêmes pas, une même vibration : le tango. Loin des clichés, la musique se pose ici presque comme une philosophie, un mode de vie ou une raison d’être (« Le tango, ce n’est pas qu’un ensemble de mouvements. (…) Le tango, c’est Buenos Aires. C’est le peuple, les traditions, l’honneur. (Même s’il y a aussi un côté compétitif horrible) » nous dit la jeune danseuse Eugenia). Enfin, le tango apparaît clairement comme une musique liée à l’exil, à ceux qui vont et viennent et qui subissent les crises économiques.  [PhD]

Nosotros - 2 - Diego Martinez Vignatti

Nous perdons chaque jour un combat, c’est vrai. Mais la guerre, grand-père, c’est toi qui l’a gagnée. Nous n’avons pas hérité de la terre, mais nous avons reçu quelque chose de plus beau, de plus important, nous avons reçu une ville, une musique, une danse, une façon de marcher et d’aimer. Une façon de vibrer dans le monde. — Diego Martinez Vignatti

Happy Together (Wong Kar Wai, 1997)

Deux hommes s'entredéchirent, alternant sensualité extrême et disputes violentes. Totalement déracinés, ces deux Cantonais interprétés par Leslie Cheung et Tony Leung survivent à Buenos Aires, coincés dans des petits boulots et un appartement miteux. Wong Kar Wai, mais surtout son directeur de la photographie Christopher Doyle, évoquent essentiellement la ville de nuit, dans des nuances de noir et blanc ou des couleurs sursaturées, violentes, primaires. Parfois les images sont floues, saccadées; elles semblent volées, montrant furtivement un des acteurs. Un objet, cette lampe représentant les chutes d'Iguazú, joue le rôle de fil conducteur, d'endroit inaccessible mais désiré, symbole d'une histoire d'amour ratée qui se déroule au rythme du tango d'Astor Piazzolla ou des chansons de Frank Zappa.  [ASDS]


Le Nuage (Fernando Solanas, 1998)

Alors âgé de soixante ans, le réalisateur de L’Heure des brasiers (1968), Tango, l’exil de Gardel (1985) et de Sud (1988) ouvre son film par une sorte « d’envers du cliché » par des images bleues-grises d’une ville de Buenos Aires délavée par la pluie où les voitures roulent en marche arrière tandis que les humains, tant bien que mal, continuent à avancer. Dans cette fable surréaliste très sombre et pessimiste, un nuage immobile et menaçant plane au-dessus de la cité et la trempe en permanence tandis qu’un vieux théâtre indépendant des années 1970 s’essouffle – quand il n’est pas carrément menacé de destruction. « L’assistance culturelle, c’est terminé » déclare un bureaucrate (urbaniste ? fonctionnaire de la culture ?) au-dessus d’une maquette du nouveau quartier du port. Les sentiments de vieillissement, d’épuisement et de désillusion d’une génération (celle de Solanas) et la prise du pouvoir par les financiers et technocrates s’incarnent dans la ville, dans ses immeubles, son architecture, ses plans de réaménagement.  [PhD]



Medianeras (Gustavo Taretto, 2011)

Parmi les trois millions d’habitants que compte Buenos Aires intra muros il y a Mariana et Martin. Ils habitent le même quartier, se croisent mais pourtant ne se connaissent pas. Hasards, coïncidences, comment se rencontrer parmi cette foule d’inconnus ? À travers cette comédie sentimentale d’apparence assez simple, Gustavo Taretto dresse le portrait d’une ville, Buenos Aires, son architecture à l’européenne, son foisonnement, mais aussi son cloisonnement. Chaotique, paradoxale, imprévisible, elle rassemble autant qu’elle ne sépare ses habitants. Ainsi Medianeras s’expose tel un conte urbain moderne et pose un regard décalé, parfois drôle et questionnant sur le quotidien des grandes métropoles.  [MA]

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Une playlist réalisée par Philippe Delvosalle, Michael Avenia et Anne-Sophie De Sutter.

photo de bannière:
Nosotros, Diego Martinez Vignatti

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