Cinéma chinois, une sélection au sein de nos collections
Béhémoth - Le Dragon noir (2015 - 91 min) de Zhao Liang
Témoignage accablant sur le désastre écologique et humain qui frappe une région de la Chine, Béhémoth est aussi une création artistique d'une grande force dans laquelle le travail visuel de Zhao Liang, parcourant le vaste plateau de la Mongolie-Intérieure d’est en ouest, rejoint celui d'un photographe plasticien. [MR]
Still Life (2006 - 108 min) de Jia Zhangke
Fable désenchantée sur un monde en pleine mutation, Still Life est la déclinaison fictionnelle de Dong, un documentaire du même réalisateur tourné peu de temps auparavant sur le site du barrage des Trois-Gorges. [MA]
In the Mood for Love (2000 - 98 min) de Wong Kar-wai
Septième long métrage de Wong Kar-wai, peut-être son plus beau, où il substitue aux rues ternes de Hong Kong des couleurs saturées, voire irréelles. Il signe ici une tragédie amoureuse moderne et inoubliable. [MA]
Les Garçons de Fengkuei (1983 - 95 min) de Hou Hsiao-hsien
Cinéaste majeur de la nouvelle vague taïwanaise, Hou Hsiao-hsien a influencé avec son style contemplatif toute une génération de cinéastes. Avec ce film, le cinéaste entame un tournant dans sa carrière, passant du registre de la comédie légère à celui d’un cinéma plus abouti. [MA]
Terre jaune (1984 - 89 min) de Chen Kaige
Avec sa mise en scène fervente et tendre, Terre jaune pose un regard attentif sur la culture et les traditions du peuple chinois. [MA]
Les Trois sœurs du Yunnan (2012 - 147 min) de Wang Bing
À travers le quotidien de trois gamines de 10, 6 et 4 ans, presque toujours livrées à elles-mêmes, quand elles ne sont pas de corvée, Wang Bing y sonde, avec un sens profondément humain, la vie miséreuse que mène dans les montagnes du Yunnan une communauté de gens qui ne pourraient survivre s'ils ne s'agrégeaient en une vaste famille recomposée. [MR]
Le Sorgho rouge (1987 - 91 min) de Zhang Yimou
Avant de recevoir le Lion d’argent à Venise (en 1991 pour Épouses et concubines), Zhang Yimou adapte en 1987 Le Clan du sorgho qui narre les aventures de trois membres d’une même famille durant l’occupation japonaise en 1930. Avec cette fresque magistrale, le cinéaste remportera d’ailleurs l’Ours d’or à Berlin en 1988. [MA]
Pétition, la cour des plaignants (2009 - 124 min) de Zhao Liang
Photographe, vidéaste et documentariste, Zhao Liang fait partie de cette jeune génération d'artistes chinois qui ont pu apparaître sur nos écrans occidentaux à l’aube des années 2000. À travers des motifs récurrents (métropole en transformation, dysfonctionnement et abus d'une administration omniprésente, violence et désarroi du quotidien), son travail rend compte avec un œil aigu et critique de la difficile transition que vit son pays, entre communisme et démocratie.
C'est à la marge de la société chinoise que le cinéaste s'intéresse et c'est là qu'il trouve les personnages qu'il suit au plus près : un groupe de jeunes toxicomanes dans Paper Airplane, de jeunes gendarmes dans un poste-frontière entre la Chine et la Corée du Nord dans Crime et châtiment et enfin, dans Pétition, la cour des plaignants, une mère folle d'espoir et sa fille, parmi les pétitionnaires venus de toute la Chine à Pékin porter plainte contre la corruption des pouvoirs locaux. [MR]
Le Cerf-volant bleu (1992 - 138 min) de Tian Zhuangzhuang
Du mouvement de rectification à la révolution culturelle, Tian Zhuangzhuang dresse une peinture sobre et sensible du régime maoïste qui dirige tout et ôte à l’individu toute parcelle d’intimité. [MA]
Argent amer (2016 - 156 min) de Wang Bing
C'est dans la région du Yunnan que s'ouvre ce film, pour se pencher sur une migration intérieure : celle des ruraux des provinces les plus démunies vers les grands centres ouvriers qui en aspirent la main-d'œuvre. À la manière d’un « marabout bout de ficelle », le cinéaste suit plusieurs « personnages », montrant l’aliénation du travail et l’épuisement d’une classe ouvrière. [MR]
Sur le Yangzi (2007 - 93 min) de Yung Chang
Dans le cadre du plus ambitieux projet de construction mis en œuvre depuis la Grande Muraille, la Chine a entrepris d'aménager le Yangzi, mythique voie navigable que les Chinois appellent "le fleuve", par le barrage des Trois-Gorges. Ce barrage, le plus colossal au monde, est le symbole à la fois titanesque, et vivement contesté, du miracle économique chinois. Il constitue la toile de fond de ce long métrage documentaire, somptueux et inquiétant, sur la vie au cœur du rêve chinois du 21e siècle. [MR]
Salé, sucré (1994 - 123 min) de Ang Lee
Avant ses succès américains (Brokeback Mountain notamment), Ang Lee signait en 1994 une magnifique comédie douce-amère, un véritable régal, aussi bien cinématographique que gastronomique ! [MA]
Vive l'amour (1994 - 118 min) de Tsai Ming-liang
À travers l’histoire de ses trois personnages qui se perdent dans ce monde impitoyable, Tsai Ming-liang livre une critique de la société actuelle dans ses débordements et ses dysfonctionnements. [MA]
Useless (2007 - 82 min) de Jia Zhangke
D'une usine de textile à Canton à un petit village minier, ce film nous conduit dans le monde du vêtement, avec pour fil conducteur la styliste Ma Ke, qui a lancé la première marque chinoise, "Wu Yong", qui signifie "inutile". Sa réflexion de créatrice oppose à la fabrication industrielle de masse une vision spiritualiste du vêtement, qui intègre l'affectivité, la mémoire, la nature et la tradition. [MR]
Beijing Bicycle (2001 - 113 min) de Wang Xiaoshuai
Une référence claire au Voleur de bicyclette, le néo-réalisme italien restant une des sources d'inspiration du cinéma chinois de Pékin. Un film soigné qui interroge sur la dialectique entre tradition et progrès. [MA]
Blind Shaft (2003 - 92 min) de Li Yang
Tournée à la manière d'un documentaire, favorisant les plans fixes et filmée caméra à l'épaule, cette première fiction du réalisateur chinois nous plonge au plus profond de l'âme humaine, que la nécessité a réduite à l'état le plus sauvage. [MA]
Le Fossé (2010 - 109 min) de Wang Bing
Réalisé quelques années après Fengming, chronique d'une femme chinoise, Le Fossé se veut le pendant fictionnel de ce documentaire avec lequel il forme une sorte de diptyque axé sur les camps de "rééducation" sous la dictature de Mao. Wang Bing s'inspire d’un recueil de nouvelles pour réaliser un film sans esbroufe, un témoignage plein de courage dans sa description naturaliste des goulags chinois. [MA]
Marc Roesems et Michael Avenia
photo de bannière : Les Trois soeurs du Yunnan (Wang Bing)