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Des femmes puissantes (II) et de celles en devenir, une sélection de films docs

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Une ciné-liste de films documentaires entrés récemment en collection (ces douze derniers mois), dont les portraits – collectifs ou singuliers – se concentrent sur des femmes ou jeunes filles (enfants ou adolescentes), puissantes ou modestes, parfois fragilisées mais toujours déterminées... Elles crèvent l'écran et elles ont entre 6 et 96 ans...

Sommaire

Honeyland – La Femme aux abeilles (Macédoine du Nord – 2020 – 85 min) de Ljubomir Stefanov et Tamara Kotevska + Projection du film

Hatidze est une des dernières personnes à récolter le miel de manière traditionnelle, dans les montagnes désertiques de Macédoine. Sans aucune protection et avec passion, elle communie avec les abeilles et prélève uniquement le miel nécessaire pour gagner modestement sa vie lorsqu’elle peut le vendre à la ville, très loin de son village.

Cependant, Honeyland n’est pas « que » le portrait d’une apicultrice hors du commun ; c’est aussi celui d’une femme courageuse, entièrement dévouée à sa mère mourante, dans ce qu’il reste d’un village reculé et complètement déserté de ses habitants (à l’exception des deux femmes) … jusqu’au jour où une famille nombreuse vient s’y installer : un couple et leurs cinq enfants – quelque peu turbulents et bruyants – qui ramènent un peu de vie dans ce lieu où ne régnait que le silence. Il y a de la curiosité de part et d’autre, voire un peu d’appréhension. On s’observe de loin, on communique un peu, on commence à échanger. La famille nombreuse, malgré quelques têtes de bétail, est tout aussi démunie que les deux femmes.

La mère s’est éteinte… Le film prend dès lors une autre tournure, celle d’un apprivoisement commun, d’une (très) petite société renaissante…


Billie (Royaume-Uni – 2019 – 93 min) de James Erskine

À la fin des années 1960, la journaliste Linda Lipnack Kuehl commence une biographie officielle de Billie Holiday, l’une des plus grandes voix du jazz et l’une des premières icônes de la protestation contre le racisme.

La journaliste a recueilli 200 heures de témoignages incroyables sur Billie Holiday, d’artistes et de personnes peu fréquentables : Charles Mingus, Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, des amants, des avocats, des proxénètes et même des agents du FBI...
Le livre de Linda Lipnack Kuehl n'a jamais été terminé et les bandes sont restées inédites... jusqu'à ce film, entièrement colorisé et à la bande-son restaurée.


Je vois rouge (France – 2018 – 84 min) de Bojina Panayotova

Après 25 ans passés en France, la réalisatrice retourne en Bulgarie avec un soupçon vertigineux : et si sa famille avait collaboré aux services secrets du régime communiste ? Caméra au poing, elle embarque ses parents dans une quête effrénée qui menace de tourner à la catastrophe. Dans son obstination à trouver la vérité, elle se voit dépassée par ses propres méthodes qui ressemblent étrangement à celles du passé.

Une odyssée tragi-comique qui mélange le film d'espionnage et le film de famille.


I Am Greta (Suède – 2020 – 97 min) de Nathan Grossman

Greta Thunberg, une lycéenne de 15 ans, ne supporte plus de rester les bras croisés face au dérèglement climatique. Elle entame, seule, une grève de l’école devant le Parlement suédois. Quelques personnes la rejoignent, puis des centaines, et bientôt des centaines de milliers d’autres. D'une détermination sans limite, elle interpelle les politiciens du monde entier et se bat contre la lâcheté de leurs décisions motivées par des enjeux économiques. En l’espace de quelques mois, Greta devient une icône planétaire et la porte-parole de millions de jeunes qui veulent faire de demain un monde meilleur.


Nous la mangerons, c’est la moindre des choses (Belgique/France – 2020 – 68 min) d’Elsa Maury

Nathalie, bergère dans le Piémont Cévenol, apprend à tuer ses bêtes. Le film suit les gestes d'une éleveuse qui aime et qui mange ses moutons avec attention. Elle est prise sans relâche dans une interrogation à propos des manières de bien mourir pour ces êtres qui nous font vivre. Quel goût a la tendresse ?


Sorcières-Camarades (France – 1971 – 28 min) de Danielle Jaeggi

Réalisé en 1971 par une réalisatrice pionnière du cinéma d'essai féministe français, Sorcières-Camarades est un manifeste qui appelle les femmes à retrouver du pouvoir sur le regard qu'elles portent sur elles-mêmes, sur leur corps, leur sexualité, sur le rôle qu'on lui assigne. La sorcière est ici présente comme un espoir d'émancipation et trouve un prolongement dans une pratique expérimentale du cinéma documentaire.


Bigger Than Us (France – 2021 – 96 min) de Flore Vasseur

Melati, 18 ans, combat la pollution plastique qui ravage son pays, l'Indonésie. Comme elle, une génération se lève pour réparer le monde. Partout, adolescents et jeunes adultes luttent contre la crise migratoire, démocratique ou climatique, et toute forme d'injustice. Seuls contre tous, parfois au péril de leur vie et sécurité, ils et elles protègent, dénoncent, soignent les autres. Ils changent tout.


L’État du Texas contre Melissa (USA/France – 2020 – 98 min) de Sabrina Van Tassel

Melissa Elizabeth Lucio est la première femme hispano-américaine condamnée à mort au Texas. Accusée d'avoir tué sa fille de deux ans, cette mère pauvre et droguée coche toutes les cases de la coupable idéale. Pourtant, son histoire qui regorge de zones d'ombre, va se révéler bien plus complexe qu'elle n'y paraît...


Les Enfants d’Isadora (France – 2019 – 84 min) de Damien Manivel

Isadora Duncan (1877-1927) est une danseuse américaine mythique, qui fut à l'origine de la danse moderne. Le 19 avril 1913, la voiture qui transporte ses deux enfants de 4 et 6 ans bascule accidentellement dans la Seine (Paris). Les deux enfants se noient. Leur mère ne s'en remettra jamais.

Le récit mêlant scènes de fiction, documentaires et création artistique, écrit par Damien Manivel (le réalisateur) et Julien Dieudonné, est librement inspiré du solo "La Mère" (1921) d'Isadora Duncan sur une musique d'Alexandre Scriabine, Étude Opus 2 N°1.


9 jours à Raqqa (France – 2021 – 89 min) de Xavier de Lauzanne

Leïla Mustapha, 30 ans, ingénieure en génie civil, trois fois major de sa promotion, est la jeune maire de Raqqa, l'ancienne capitale autoproclamée de l'État islamique en Syrie. Plongée dans un monde d'hommes, elle a pour mission de reconstruire sa ville en ruines après la guerre, de réconcilier et d'y instaurer la démocratie. Une mission hors normes.

Une écrivaine française a eu l’envie de la découvrir et d’écrire un livre avec elle. Elle ne sait pas si elle a raison, ni ce qu’elle va vivre… Débarquée à Erbil (Kurdistan irakien), Marine de Tilly, accompagnée d’un ami photographe (Jean-Matthieu Gaultier), traverse le nord de l'Irak, le fleuve Tigre et passe en Syrie pour venir à la rencontre de la maire de Raqqa. Dans cette ville encore dangereuse, ils ne resteront pas longtemps. L’écrivaine n’a que 9 jours pour vivre avec Leïla Mustapha et découvrir son histoire, 9 jours pour écrire un livre, 9 jours à Raqqa...


Première campagne (France – 2019 – 67 min) d’Audrey Gordon

Fraîchement débarquée au service politique de France 2, Astrid Mezmorian doit suivre le plus jeune candidat à la présidentielle pour son baptême de campagne électorale. Deux mois de marathon pour deux novices... L'occasion pour l'une d'une réflexion inédite sur son métier et pour l'autre (Emmanuel Macron) de conquérir l'Elysée.


Petites danseuses (France – 2020 – 90 min) d’Anne-Claire Dolivet

Dès la première image, le film nous plonge dans son propos : une porte entrouverte (barrant la partie gauche de l’écran) nous laisse entrevoir les exercices d’une petite danseuse (dans la partie droite). Une scène d’ouverture mêlant intimité (la caméra ne lâche pratiquement jamais les jeunes danseuses de son viseur) et persévérance (le travail et la passion côtoyant une somme de sacrifices invisibles aux profanes de la danse… que seule une percée dans leur intimité peut laisser entrevoir).

Le film suit quatre petites filles, de 6 à 10 ans, qui rêvent et vivent la danse classique. Leur passion est quotidienne, dans leur tête et dans leur corps, à l’académie bien sûr et aussi à la maison, à l’école ou ailleurs… Mais comment grandir dans un monde de travail intensif, d’exigence et de compétitions (des concours organisés un peu partout en France) quand on est encore une enfant ?
Muriel, la professeure de danse, est ferme et bienveillante à la fois. Elle ne lâche pas son affaire et sait trouver les mots qui entreront en résonance chez ces petites filles.

Une plongée dans l'univers de la danse classique, filmée à hauteur d'enfants, qui capture les espoirs et les sacrifices de ces petites danseuses.

Note : un podcast créé par KMBO, éditeur et distributeur, permet d’en apprendre davantage sur la conception du film et les questions plus larges qu’il soulève : comment filmer à hauteur d’enfant des préoccupations habituellement réservées aux adultes ? Quel regard porter sur notre société et les choix que doivent faire de si jeunes enfants ?

Le lien vers le podcast

Parmi les intervenants : la réalisatrice Anne-Claire Dolivet et Mathias Théry, réalisateur et co-auteur du film.

Sur cette page se trouve également un dossier pédagogique réalisé par Laetitia Scherier (format PDF).


Les Sorcières de l’Orient (France – 2021 – 96 min) de Julien Faraut

En 1964, la ville de Tokyo, en pleine reconstruction, signe son grand retour sur la scène internationale en organisant les Jeux Olympiques. Le volley fait partie des sports qui y sont pour la première fois représentés.

Depuis quelques années déjà, une équipe de volley féminin, composé de jeunes ouvrières, se démarque du lot par son jeu exemplaire et sa ténacité. Après le travail, elles s’entraînent dans les conditions les plus rudes sous la poigne de leur coach masculin des plus intransigeants (souvent jusqu’à minuit, voire plus tard, jusqu’à épuisement) pour se hisser au sommet du volley mondial. Après avoir remporté avec autorité tous les titres du Japon, l’équipe de l’usine textile Nichibo Kaizuka est choisie par la Fédération japonaise de volleyball pour représenter leur pays aux championnats du monde de Rio de Janeiro (1960). À l’étranger, au regard de toutes leurs victoires, on les surnomme bientôt les « Sorcières de l’Orient ». Elles deviennent un des symboles du miracle japonais – en plein essor économique et technologique durant les années 1960 – et remportent la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo de 1964.

Leur histoire nourrira la culture populaire, notamment au travers de mangas (livres et animés) durant des générations.

Le film alterne le témoignage de cinq joueuses qui reviennent – humblement – sur leur parcours plus de cinquante ans après leurs exploits, des archives TV, de larges extraits d’un film documentaire des années 1960, superbement filmé, montrant leurs conditions de vie et d’entraînement, et des extraits de Attack No.1 (traduit en français par Les Attaquantes), un manga animé de 1969 mettant en scène ces jeunes héroïnes au fil de leurs victoires dans des compétitions internationales (les opposant à l’équipe de l’URSS, notamment, comme dans la vraie vie).


Chichinette, ma vie d’espionne (Allemagne/France – 2019 – 85 min) de Nicola Alice Hens

Née à Metz en 1920, Marthe Hoffnung est évacuée en 1939 dans la Vienne. Après la libération de Paris, elle s'engage dans l'armée française, qui la verse dans le renseignement en raison de sa parfaite connaissance de l'allemand. Et c'est ainsi qu'en avril 1945, cette jeune juive de Lorraine connue sous le nom de "Chichinette, la petite casse-pieds" se retrouve derrière les lignes ennemies, en Allemagne nazie, d'où elle délivre de précieux renseignements militaires aux Alliés. Après la guerre, elle épouse un médecin militaire américain dont elle adoptera la nationalité. Depuis, elle a parcouru le monde pour raconter son histoire. Un film fort, à l'image de sa protagoniste, qui a célébré le 13 avril 2020 son 100e anniversaire.


Génération Greta (France – 2020 – 53 min) de Simon Kessler et Johan Boulanger

Des jeunes filles, âgées de douze à vingt-quatre ans, depuis les quatre coins du monde, militent pour le climat (Afrique, Amérique latine, Argentine, Inde, Indonésie, France, Pays-Bas, Philippines et États-Unis). Elles racontent leur lutte pour dessiner à plusieurs mains le portrait d'une génération consciente, créative et multiple.


Image de bannière © Damien Bertic (KMBO)

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