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Do It Yourself (musique et cinéma)

bannière Do It Yourself - instruments des Hoquets - (c) Crammed
Treize titres, faisant la part belle aux artistes de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour défricher le terrain du « Fait maison » et du « Faire soi-même » en matière de musique et de cinéma : imaginer et construire ses propres instruments, enregistrer ou diffuser sa propre musique, voire filmer ses propres films de fiction.

Sommaire

Construire ses propres instruments

Pierre Berthet : Extended Loudspeakers (2009)

Né à Bruxelles, Pierre Berthet vit et travaille du côté de Liège depuis le mitan des années 1980. Après avoir délaissé progressivement l'improvisation pure pour tendre vers une expérimentation plus posée et méditative, il a, au fil des années, mis en place des pratiques créatives liées à une exploration minutieuse d'un espace sonore où les bruits du quotidien mais aussi l'environnement naturel s'entremêlent, tout en favorisant une écoute inédite de la matière sonore de ses installations dans lesquels il utilise toutes sortes de composants (plastique, acier, eau, feuilles d'arbres, moteurs, aspirateurs, etc. ). Ces subtils dispositifs sont mis en œuvre à partir de petits moteurs, de frottements, de coups ou plus simplement en laissant les éléments interagir... (DM)


DJP / Jean-Paul Domb : Massacre à la radio (2001)

Fabriqué de façon intuitive par son concepteur Jean-Paul Domb, le radiocaphone assemble les sonorités émises par une radio avec celles de deux oscillateurs et des enregistrements sur cassette joués à travers un ou plusieurs walkmans. Également membre aux côtés de Thomas Giry, Damien Magnette et Nicolas Gitto du groupe masqué et hors norme Why the Eye?, cet inventeur a su mettre ses talents créatifs au service de rituels scéniques proches de la transe grâce à la rencontre avec d'autres instruments créés par ses acolytes, dans un flot organique dissonant et ensorcelant. Une lutherie sauvage à l'inventivité sans limite partant d'éléments préexistants, les transformant et les baptisant de noms évocateurs comme hurgy, papillon ou encore castabignettes ! (DM)


Hoquets : Belgotronics (2011)

Dès 2004, le label bruxellois Crammed sort sous l’étiquette « Congotronics » une série de disques de groupes de Kinshasa (Konono n°1, Kasai All Stars, Staff Benda Bilili) proposant une musique congolaise urbaine, électrifiée et souvent jouée sur des instruments modifiés ou de lutherie sauvage. En 2011, le même label sort l’album Belgotronics de leurs cousins ou fils spirituels belges, les Hoquets. Un Bruxellois liégeois (Maxime Lê Hùng), un Bruxellois cherbourgeois (François Schulz) et un Bruxellois américain (McCloud Zicmuse) y chantent la Belgique (des couques de Dinant au stoemp, de Beni B à l’Abbaye d’Orval) au moyen d’un instrumentarium « fait maison » aussi beau qu’efficace. (PD)


Schroothoop : Macadam (2023)

Macadam est le deuxième album des Bruxellois de Schroothoop. Le nom du trio signifie dépotoir, décharge, et décrit leur instrumentarium, fabriqué de bric et de broc à partir de matériaux récupérés. Entièrement fait maison à partir de vieux métaux, de tuyaux de PVC, de bouts de bois, leurs flûtes, percussions, lamellophones, gongs, guitares, etc. , donnent une seconde vie à des objets échappant au recyclage. Aussi éclectique dans ses influences musicales que dans la construction de ses outils, le groupe mélange jazz new orleans, musique afro-cubaine, rythmes nord-africains et modes arabes. (BD)


Cleaning Women : Intersubjectivity (2019)

La pratique de l’upcycling était déjà au cœur de la démarche artistique de Cleaning Women bien avant que ce terme ne devienne un concept populaire de l’éco-conscience. Fondé en 1996, ce trio finlandais s’intéressa d’emblée aux sonorités susceptibles d’être tirées d’ustensiles de ménage au rebut. Fascinés par le potentiel sonore de ceux-ci, ils se sont mis à construire leurs propres instruments à partir de séchoirs, de tambours de lave-linge, etc. Mixé par Alexander Hacke, ce quatrième album est porté par une sensibilité plus rock qui rend leur pratique davantage accessible, voire jouissive. (SI)


Enregistrer et/ou diffuser soi-même sa musique

Buzzcocks : Time's up (compilé en 2017)

Cette anthologie du groupe de Manchester contient les quatre morceaux de leur premier 45t, « Spiral Scratch », sorti en 1977 sur leur propre label New Hormones. S’il n’est pas le premier groupe à autoproduire ses disques, et s’il ne s’agit pas, loin de là, du premier label indépendant, cet Ep est toutefois un moment important dans l’histoire du DIY. Il est également capital dans la transformation du mouvement punk, ainsi que dans sa maturation. Alors que ses prédécesseurs cherchaient à s’introduire dans l’industrie du disque, la nouvelle génération a choisi de s’en passer, et de fonctionner de manière autonome. (BD)


Divers artistes : Messthetics Greatest Hits: The Sound Of UK D.I.Y. 1977-80

Instaurées par le collectionneur américain Chuck Warner, les compilations Messthetics (du nom d'une chanson de Scritti Politti) se focalisent sur les productions discographiques issues de la pratique du « Do it yourself » dans la scène post-punk du Royaume-Uni. Ces anthologies peuvent être comparées au travail effectué par le guitariste Lenny Kaye pour les compilations Nuggets, qui rendent compte de la scène garage et psychédélique américaine des années 1960. Chaque disque est dédié à la scène musicale d'une ville britannique, voire même d'un quartier précis. C'est le cas de Londres qui, au vu de sa superficie et de sa diversité, nécessite pas moins de trois volumes pour être le plus complet possible sur la période allant de 1977 à 1981. (DM)


Jeff Feuerzeig : The Devil and Daniel Johnston (2005)

Le cinéaste a passé dix ans à rassembler d’incroyables documents audiovisuels en vue de dresser le portrait du songwriter texan Daniel Johnston (précurseur et figure tutélaire du mouvement lo-fi – low fidelity en opposition à high fidelity et qui préférait l’émotion musicale à la perfection sonore). Spatialement, le parcours du musicien prend sa source dans sa chambre, lieu matriciel de sa création et capharnaüm symbolique où s’entassent piano, disques, dessins, comics, photos des Beatles et où, de 1981 à 1988, il enregistre une douzaine de cassettes qu’il commence par offrir gratuitement dans les rues d’Austin, avant qu’un label local n’en assure aussi l’écoulement. (PD)


Dodes’ka-den : Underwhere Everywear (1997)

À l’articulation des années 1980 et 1990, Phil Vandresse, ancien chanteur du groupe post-punk Typhus, enregistre une centaine de chansons en solitaire sur son homestudio quatre pistes à cassettes dans sa mansarde bruxelloise. Quelques années plus tard, le label lo-fi saint-gillois Ubik publie (dans une pochette sérigraphiée, pliée et collée à la main) une vingtaine de ces morceaux où pointent ponctuellement des bribes des influences de Dodes’ka-den (XTC, Andy Partridge, les Monty Python, etc.) mais où se déploient surtout son univers propre, son inventivité, la singularité de ses chansons qui évoquent la pluviométrie du Royaume ou le mystère des morceaux de sucre qui disparaissent dans la tasse de café… (PD)


Jem Cohen : Fugazi – Instrument (1999)

Ce documentaire suit le quotidien du groupe Fugazi durant dix ans. Grâce à son approche non narrative du film, on se retrouve au centre de la philosophie et de l’engagement social du groupe. On découvre aussi leur intégrité dans le secteur musical et leur volonté d’exister à travers le DIY (entre autres en sortant leurs disques sur leur propre label Dischord et en les dotant d’un prix de vente maximal). Le réalisateur Jem Cohen se révèle être un cinéaste à la hauteur des musiciens qu'il filme. La puissance brute de ses images fait de ce film un geste aussi rageur et singulier que la musique de Fugazi. (JDL)


Tourner ses propres films


Nejib Belkadhi : VHS Kahloucha (2000)

Moncef Kahloucha est peintre en bâtiment pour gagner sa vie mais, dans sa ville natale de Sousse (Tunisie), il est beaucoup plus que ce modeste ouvrier. C'est « Le Cinéaste » ! Et en plus de manier la caméra, il est aussi acteur, décorateur, producteur, distributeur et exploitant de ses propres films ! Tournés avec joie et une passion totales, ses westerns, ses films de gangsters, son Frankenstein interdit aux moins de 30 ans et son Tarzan des Arabes font le bonheur de ses concitoyens. Ils trouvent dans ce cinéma, fait avec eux et chez eux, un bonheur communicatif que ce documentaire tente de faire partager. (MR)


Michel Gondry : Soyez sympas, rembobinez [Be Kind Rewind] (2008)

Be Kind Rewind se déroule dans un vidéoclub de Passaic, une petite ville du New Jersey. La totalité des VHS de la boutique est involontairement effacée par Jerry (Jack Black), un ami de l’employé (Mos Def), qui a été magnétisé en tentant de saboter une centrale électrique. Ensemble, ils décident de recréer eux-mêmes les films pour les clients. Cette démarche artisanale crée une ambiance particulière et rassemble la communauté locale. Le film explore l'amour du cinéma ainsi que la créativité tout en rendant hommage aux vidéoclubs de quartier et au cinéma populaire. (IK)


Crystal Moselle : The Wolfpack (2015)

Les six frères Angulo ont passé toute leur vie isolés de la société, enfermés avec leurs parents dans leur appartement du Lower East Side à Manhattan. Surnommés « The Wolfpack » (« la meute de loups »), ils ne connaissent personne hormis leur famille et n'ont pratiquement jamais quitté leur logement. Tout ce qu'ils savent du monde extérieur, ils l'ont appris dans les films qu'ils regardent de manière obsessionnelle et qu'ils recréent méticuleusement en fabriquant eux-mêmes accessoires et costumes. S’ils n’avaient eu cette passion du cinéma (Reservoir Dogs, Batman, Citizen Kane, etc.), ils n’auraient jamais pu tenir le coup… Jusqu’au jour où l’un d’eux échappe à l’emprise du père… (MR)


Une médiagraphie réalisée par Jean De Lacoste, Philippe Delvosalle, Benoit Deuxant, Sylvain Isaac, Igor Karagozian, David Mennessier et Marc Roesems pour la Bibliothèque d’Evere.

image de bannière : instruments des Hoquets sur la pochette de leur disque - (c) Crammed Discs