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Femmancipation 3 !

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S’affirmer en tant que femme à l’âge où elle aime s’identifier à des modèles et se sentir intégrée dans un groupe est difficile pour une adolescente, qui déjà s’interroge sur sa place dans le monde, à l’école, en famille, avec ses amis et ses amies. Les films pour ados et les Teen Movies se sont emparés de ces nouvelles aspirations féministes, et pas seulement pour augmenter les recettes.

Sommaire

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Le teen movie, créé aux États-Unis juste après la guerre pour occuper la jeunesse, a pris un nouvel élan dans les années 1980, avec des comédies sentimentales ciblées sur les jeunes, où les filles étaient rangées dans les stéréotypes masculins de l’époque : des gentilles étudiantes émotives, un peu naïves, en quête de leur prince charmant et vite effrayées dans les séries d’épouvante. Ces Teen Chick flicks, "films pour gonzesses", présentaient des modèles auxquels les adolescentes s’identifiaient de moins en moins.

Avec l’évolution de la société, la reconnaissance des genres et les revendications féministes, l’image de la femme, et donc des adolescentes de 12-19 ans, a évolué positivement, bien que ce changement soit encore timide et limité à quelques films.

On voit donc des jeunes filles plus affirmées, plus responsables, qui n’existent plus dans le seul regard des garçons, qui ne pensent pas qu’aux amourettes ou à leur look, mais qui entretiennent avec les autres des rapports de confiance. Elles affrontent les difficultés et se font une place au sein de l’école ou de leur famille, parfois durement. Les films ne sont plus interprétés uniquement par des jeunes beautés blanches, hétéros, minces et attirantes mais par des formes plus nuancées de l’image féminine, où l’orientation sexuelle, le genre, la couleur de peau et l’apparence physique sont multiples.

On n’a pas atteint encore cette représentation diversifiée de l’adolescente dans les Teen Movies e et dans les films sur les ados. Les navets cinématographiques sont encore légion dans de ce type de films. Peut-être des films comme Moxie, Skater Girl, … pourraient être regardés et débattus dans les classes afin d’éveiller le jeune public à des productions plus différenciées et plus intelligentes. Sans délaisser le plaisir bien sûr…


Moxie (2021 – 111 min) - de Amy POEHLER

Adapté du roman de Jennifer Mathieu (2015)

Vivian, introvertie et timide, est écœurée par l’attitude machiste et harceleuse des garçons du collège. Ceux-ci envoient par smartphone un classement des filles sur base de critères sexistes : les sœurs les plus « bonnes », la plus baisable, la sainte nitouche, le plus beau cul, … Pour Vivian, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Elle crée secrètement un journal, inspiré des fanzines féministes que sa mère publiait dans sa jeunesse. La publication, Moxie (courage et détermination en argot), fait l’effet d’une bombe et provoque une réaction positive auprès de toutes les adolescentes, qui s’organisent et prennent le chemin de la révolte.

— "Si vous ne faites rien, vous faites partie du problème" — .

Ce film pour ados présenté sur Netflix sort quelque peu des codes habituels du genre en offrant un vent de fraîcheur et d’énergie à une démonstration assez rigoureuse de l’éveil féministe au cœur d’un collège ordinaire du Texas. Amy Poehler concentre tout son film sur la dynamique et le caractère collectif de la révolte, plaçant adroitement le reste au second plan (la relation mère-fille et l’aventure amoureuse).

Avec des jeunes interprètes convaincantes et attachantes, ce long-métrage à message a le mérite de questionner l’engagement féministe dès l’adolescence. Peut-être Moxie pourrait-il susciter d’autres Teen-Movies engagés dans la cause féministe… Power to the young people !

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Bliss (2009 – 111 min) - de Drew BARRYMORE

Bliss a dix-sept ans et s’ennuie dans sa petite ville paumée du Texas, entre son boulot de serveuse dans un fast-food et les aspirations de sa mère à faire d’elle une Miss pour les concours locaux. Un jour, par hasard, elle croise des rolleuses et décide d’assister à un match. C’est le déclic : elle intègre le club et se passionne pour ce sport dur et physique où elle s’épanouit tout en apprenant sur elle-même et sur les autres.

Cette comédie reprend les éléments du teen movie (amourette, amitié, intégration dans un groupe, relation parents-ados, …) et ceux du coming-of-age : Bliss vit en effet un moment clé de sa croissance entre adolescence et âge adulte, prenons pour exemple son attitude vis-à-vis de ses parents qui évolue tout au long du récit. Et si, grâce au roller-derby, elle extériorise sa colère et libère son énergie, elle arrive progressivement à contrôler son émotion, à se comprendre et à prendre ses responsabilités.

— "J'en ai assez que tu m'imposes sans arrêt cette vision tordue de la féminité qui remonte au début des années 1950" — .

Ce film discrètement féministe va à l’encontre des idées reçues sur les femmes et le sport plus physique, entre autres en opposant les valeurs féminines attribuées tantôt aux concours de beauté, tantôt au roller derby, mais aussi en s’attachant à la personnalité de Bliss. Elliot Page y joue admirablement son rôle d’adolescente, oscillant entre charme et volonté. Il est secondé par des personnages secondaires truculents et dynamiques, dont la réalisatrice Drew Barrymore.

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Skater Girl (2021 – 107 min) - de Manjari MAKIJANY

Basé sur l’histoire de la skateuse Asha Gond et d’Ulrike Reinhard

La jeune Prerna vit dans un petit village reculé du Rajasthan. Elle regarde les autres élèves aller à l’école, elle dont la famille pauvre ne peut lui payer des manuels ou même un uniforme. Et son avenir sera lié au mariage forcé qu’on lui promet… Un jour, Jessica, une Anglaise, la remarque en train de tirer un skateboard monté de bric et de broc. Elle choisit d’aider les enfants et les ados à pratiquer ce sport en invitant un ami à les entraîner. Prerna prend goût au skate, en cachette et contre la volonté de ses parents. Jusqu’au jour où un skatepark se construit dans le village et qu’on lui demande de participer à un concours…

Sur les traces de Bliss, ce coming-of-age sportif met en scène une jeune fille qui porte tous les malheurs sur son dos : trop femme pour s’affranchir d’une société patriarcale séculaire, trop pauvre pour se payer des études et un skateboard, avec un père borné et une mère compréhensive mais soumise. L’émancipation de Prerna se met en place en même temps que sa passion pour le skate.

Dans ce premier long métrage de la réalisatrice Manjari Makijany, on pourrait reprocher le maternalisme occidental (la riche Européenne qui aide les petits pauvres) ou la fin attendue en happy end. Cependant, cette comédie familiale, riche en émotion, a le mérite de soulever les questions de féminisme, de pauvreté et de géographie sociale auprès d’un public jeune.

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Spin (2021 – 94 min) - de Manjari MAKIJANY

Indo-américaine, Rhea sert au restaurant familial en compagnie de son jeune frère, son père et sa grand-mère Nani. Passionnée de musique — elle constitue des playlist pour le resto—, elle s’allie avec un camarade pour produire de la musique DJ en vue du festival des couleurs prochain. Mais elle souhaite prendre son envol, malgré l’amertume qu’elle éprouve quand son copain attire la gloire à lui seul et malgré les exigences de son père qui veut qu’elle travaille au restaurant. Avec ses amies et Nani, elle va tout mettre en œuvre pour essayer de gagner le concours des DJ en herbe.

Alors que la réalisatrice Manjari Makijany adressait Skater Girl à un public adolescent et adulte, elle destine clairement son film suivant Spin à un public plus jeune (enfants et préados), en témoigne sa diffusion sur Disney Channel. Riche en émotion, surtout à la fin du film, l’histoire permet à l’adolescente de s’affirmer par le biais du DJing, une émancipation dans un domaine où les femmes sont encore sous-représentées.

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Mes copines (2005 – 90 min) - de Sylvie AYME

Manon, Aurore et Marie rêvent de gagner le Défi danse, un concours de danse et de hip-hop interscolaire. Elles arrivent à impliquer Djena beaucoup plus douée pour la danse. Afin que leur danse soit plus sensuelle et ait des chances de remporter le défi, cette dernière leur fait comprendre qu’elles doivent avoir connu le plaisir féminin pour mieux faire correspondre leur corps à la musique…

Ce teen movie sociétal et féministe à la française aborde d’une manière frontale le sexe et l’orgasme féminin chez les adolescentes. Basé sur un argument pourtant assez improbable (pour mieux danser, il faut avoir connu le plaisir sexuel), il peut constituer un bon point de départ pour une approche du féminisme et du plaisir féminin chez les ados. L’humour y est présent et les actrices (surtout SoKo) arrivent à le rendre drôle et attachant.

— (En regardant les images du Kamasutra) " Pour une fois qu'un livre de cul pense aux filles ! " — .

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Ginny & Georgia (2021 – série télévisée) - de Sarah LAMPERT

Georgia, jeune veuve de 30 ans et sa fille Ginny, jeune métisse introvertie de 15 ans, débarquent dans le Massachussetts avec Austin, le deuxième enfant de Georgia, pour y mener une nouvelle vie. Ginny tente de s’intégrer auprès de ses amies et de trouver l’amour sans savoir vraiment comment s’y prendre. Alors qu’elle se pose beaucoup de questions et semble assez mature, Georgia, blonde à la silhouette fine, paraît superficielle et légère, si ce n’est qu’au fil des épisodes, on se rend compte de son passé douloureux et de la bataille qu’elle mène pour garder sa famille en un morceau, quitte à manipuler le monde autour d’elle.

— "Le sexe. C’est ça que les hommes veulent. Pour eux, c’est quelque chose qu’on leur doit" — .

Les dialogues féministes sont omniprésents. A contrario, le scénario évoque des moments où la femme (mère ou fille) doit se battre pour gagner le respect et la considération des autres. La série aborde aussi des sujets difficiles comme le racisme, l’homosexualité, la violence conjugale, l’inceste,… Ni teen drama, ni comédie sociale, elle permet de se poser des questions, de s’interroger sur les sujets abordés, à condition qu’on pousse sur la touche « pause » tant le rythme des événements est rapide.

— « Il y a seize œuvres au programme de cette année… Mais quatorze sont écrites par des hommes, quinze sont les œuvres d’écrivains blancs… » — .

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