Hard-bop
Sommaire
MONK, électron libre
Musicien atypique et quelque peu inclassable, le pianiste Thelonious Monk n'en reste pas moins un musicien très influent. Adoubé par l'ensemble de ses pairs il composera nombre de morceaux qui deviendront des standards tel ce 'Round Midnight inaugurant un style charnière entre bebop et hard-bop.
ART BLAKEY, batteur bop (be- et hard-)
Art Blakey emmène dans le sillage de son style puissant et fougueux l'une des formations les plus influente de la fin des années 50 et du début des années 60, les Jazz Messengers. L'ensemble verra passer de nombreux musiciens, le trompettiste Lee Morgan, le pianiste Bobby Timmons et le tromboniste Curtis Fuller entre autres...
WAYNE SHORTER, cheville ouvrière des Jazz Messengers
C'est au sein des Jazz Messengers que le saxophoniste Wayne Shorter se révèlera comme musicien-compositeur de premier ordre, directeur
musical du groupe entre 1959 et 1964, il en marquera durablement les esprits. Il écrit quelques incontournables du groupe, le mettant sur la nouvelle voix de la New Thing avec le morceau Children Of The Night flirtant même avec le free jazz naissant dont le morceau Free For All influencera un certain John Coltrane.
SONNY ROLLINS, constance et longévité
L’histoire des saxophonistes de jazz est ponctuée de destinées furtives (Charlie Parker, John Coltrane…) et de longévités exceptionnelles (Archie Shepp, Ornette Coleman…). Sonny Rollins appartient au deuxième cas de figure (en 2014, il arpente toujours les scènes des festivals internationaux). S’il est passé par différentes humeurs parfois ébranlées par les courants émergeants, le jeu de Sonny Rollins au saxophone ténor affiche sur sa longueur une certaine constance. La clarté de son phrasé, tant au niveau du découpage rythmique de ses phrases que de sa sonorité, n’en est pas moins composite. Sonny Rollins a émergé dans l’élan bebop des années 1940, s’est affirmé la décennie suivante dans la synergie et le métissage hard bop – notamment avec le morceau St Thomas.
Joué sur un rythme calypso (style antillais), St.Thomas s’inscrit dans ce mouvement de réunification de la communauté afro jadis dispersée sur le continent et dans l’Archipel des Caraïbes. L’usage de rythmes afro-cubains n’est pas nouveau – Duke Ellington et Dizzy Gillespie les avaient déjà intégré à leur musique – mais tend à devenir une composante récurrente du jazz dans les années 1950. Le jeu de Sonny Rollins y est brillant de puissance de clarté et de richesse harmonique. (Hugues Warin)
Playlist réalisée par Bertrand Backeland (conseiller jazz PointCulture).
Image de la bannière : pochette de l'album The Jazz Messenger At Café Bohemia vol.1 UB5204