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Pointculture_cms | playlist

La Collection | Migrer - Une sélection de 25 disques

Refugees for Refugees, Amina

musiques du monde, discographie, playlist, migration, immigration, exil, migrer

publié le par Anne-Sophie De Sutter

Les collections de PointCulture regorgent de médias sur les thèmes de la migration, de l'exil et des réfugiés. Voici une sélection de 25 titres, accompagnés d'un extrait musical.

Sommaire

Un disque phare: Refugees for Refugees, Amina

(Muziekpublique, 2019)

La salle de concerts et association bruxelloise Muziekpublique a rassemblé des musiciens réfugiés en Belgique et a soutenu la création du groupe Refugees For Refugees. Amina est déjà leur deuxième album, proposant un répertoire qui laisse la part belle aux rencontres, mariant traditions afghanes, syriennes, irakiennes, tibétaines, pakistanaises et turques.

Histoires anciennes | L’émigration aux États-Unis

Stranded in the USA. Early Songs of Emigration

(Trikont, 2004 – enregistrements de 1922-1959)

Cette fascinante collection de morceaux enregistrés en 78 tours entre 1922 et 1959 a été rassemblée pour le label Trikont par l’archiviste Christopher Wagner. Elle présente des musiciens originaires de diverses régions du monde qui ont émigré aux États-Unis et qui parlent de leurs espoirs et craintes quant à leur nouvelle vie dans ce pays inconnu, qui est alors en pleine construction.

To What Strange Place

(Tompkins Square, 2011 – enregistrements de 1916-1929)

Entre 1916 et 1929, des milliers de personnes issues de l’Empire ottoman ont émigré aux États-Unis, fuyant les troubles dans leur pays. Ian Nagoski présente sur ce triple disque des 78 tours de chansons et musiques de traditions juive, chrétienne, musulmane, anatolienne, arménienne et grecque qui nous dévoilent ce passé aux origines orientales.

Folksongs of Another America

(Dust To Digital, 2015 – enregistrements de 1937-1946)

Le passionnant label américain Dust To Digital a édité ce coffret composé de cinq disques et d’un film documentaire à propos des communautés immigrées du nord-est des États-Unis. Il présente des enregistrements de terrain réalisés pendant les années 1930 et 1940 par divers collecteurs de musique pour le compte de la Library of Congress (notamment Alan Lomax et Helene Stratman-Thomas).

Ballads & Corridos 1949-1975

(Arhoolie Records, 2010 – enregistrements de 1949-1975)

Parallèlement à l’immigration européenne, les États-Unis ont toujours connu des déplacements de population transfrontaliers, tout particulièrement depuis le Mexique. La tradition des ballades nommées corridos les a suivis. Elles racontent les histoires de la région du Rio Grande, les migrations, le trafic de drogue, la contrebande et d’autres sujets d’actualité.

Quitter l’Afrique | Rester en Afrique

Yes we can - Songs About Leaving Africa

(Out Here Recordings, 2010)

Cette compilation rassemble des chansons d’artistes africains qui parlent d’un sujet brûlant : pourquoi choisir de quitter l’Afrique pour rejoindre l’Europe, parfois au prix de sa vie ? Les textes, souvent scandés en mode hip-hop sur des rythmes locaux, expriment les espoirs et angoisses qui taraudent les Africains des grandes villes, de Dakar à Lagos.

Maryam MURSAL, The Journey

(Real World, 1998)

The Journey raconte l’histoire d’une migration, il décrit les sept mois que Maryam Mursal a passés sur les routes, avec ses cinq enfants, fuyant la Somalie. C'est au Danemark qu'elle aboutit, pays où elle enregistre ce disque avec des musiciens locaux. Produit par Simon Emmerson et Martin Russell d'Afro Celt Sound System, l'album est très rock et funk avec une voix qui évoque les styles traditionnels de Somalie.

SABA, Jidka (The Line)

(Riverboat Records, 2007)

Chanteuse née en Somalie de parents éthiopiens et italiens, Saba représente le mélange des cultures africaines et européennes, interprétant des chansons en dialecte somali parlant de ses origines et de l’émigration. Elles sont accompagnées de guitares acoustiques, koras et percussions africaines mais les sonorités sont modernes, très éloignées de la tradition.

Nuru KANE, Exile

(Riverboat Records, 2013)

Chanteur sénégalais arrivé en France en 1998, Nuru Kane est adepte de l’itinérance, vivant dans divers pays d’Europe. Son troisième album, Exile, met en avant son instrument fétiche, le guembri et mélange les styles, des musiques gnawa au flamenco. Il parle des migrations, de l’exil surtout, de ces Africains poussés à partir loin de chez eux pour des raisons économiques mais aussi politiques.

NNEKA, No Longer at Ease

(Yo Mama’s Records, 2008)

Née d’une mère allemande et d’un père nigérian, de l’ethnie Igbo, Nneka Egbuna vit aujourd’hui à Hambourg après avoir résidé de longues années au Nigéria. Sur son second album, No Longer at Ease, elle exprime ses pensées, parle de son identité fissurée et dénonce les conditions de vie et la situation politique du Nigéria, dans des chansons aux rythmes afrobeat, soul et hip-hop.

Dawda JOBARTEH, Transitional Times

(Sterns Africa, 2016)

Issu d’une famille de griots de Gambie, Dawda Jobarteh est un musicien atypique, jouant de la kora mais également de la batterie dans des groupes de jazz et de rock à Copenhague, où il vit. Sur son album Transitional Times, il s’inspire des traditions de son pays, parlant de thèmes actuels comme la polygamie, le trafic des diamants et l'immigration. Un très bel album entre traditions et modernité.

Sekou BAH, Soukabbè Mali

(Clermont Music, 2018)

Originaire de Bandiagara sur le plateau dogon au Mali, Sekou Bah est un guitariste et bassiste qui a notamment accompagné Salif Keita, Oumou Sangaré et Fatoumata Diawara. Sur son album Soukabbè Mali, il joue une musique malienne moderne, inspirée par les traditions des Peuhls et des Dogons. Les textes des chansons parlent des dangers de l'émigration et des préoccupations sociales des différentes ethnies maliennes.

TARTIT, Amankor / The Exile

(Riverboat Records, 2019)

Groupe touareg actif depuis plus de vingt ans, Tartit publie avec Amankor / The Exile un album engagé, abordant les thèmes de l’exil et du déracinement, parlant d’une culture menacée de toutes parts. Leur musique hypnotique, jouée à la guitare électrique, exprime une certaine nostalgie et transporte l’auditeur dans les grands espaces désertiques du Sahara.

Le point de vue italien | En première ligne

SANACORE, E la partenza

(Buda Musique, 2016)

Emues par l’arrivée de milliers d’immigrants en Italie, les quatre femmes du groupe Sanacore se sont inspirées de cette situation pour composer l’album, E la partenza. Plusieurs titres influencés par les chants populaires italiens parlent de l’émigration – la péninsule italienne a en effet toujours été un réservoir de main-d’œuvre pour d’autres pays. Elles évoquent également la multiplicité des communautés et des langues qui en découlent.

Stefano SALETTI & BANDA IKONA, Soundcity

(Finisterre, 2016)

Stefano Saletti et son groupe Banda Ikona se sont inspirés de l’arrivée des migrants en Italie pour composer cet album aux influences multiples et intégrant de nombreux paysages sonores. Leurs textes parlent de l’arrivée à Lampedusa, de la route des Balkans, des manières dont réagissent les divers pays de la Méditerranée et de la fermeture des frontières.

CANZONIERE GRECANICO SALENTINO, Quaranta

(Ponderosa Music, 2015)

Fondé en 1975, le groupe Canzoniere Greganico Salentino a contribué à la renaissance de la pizzaca taranta, un rituel de guérison accompagné d’une musique très rythmée et hypnotique. Sur cet album, les textes esquissent un portrait assez sombre de l’Italie actuelle, comparant notamment les Italiens du passé qui recherchaient une meilleure vie ailleurs, aux immigrants d’aujourd’hui qui traversent la Méditerranée.

TABERNA MYLAENSIS, Semu tutti emigranti

(Pan Records, 2015)

Fondé en 1975, le groupe sicilien Taberna Mylaensis a enregistré de nombreux disques transmettant les traditions locales de l’île. Semu tutti emigranti traite d’un sujet très contemporain pour l’Italie : il raconte l’histoire de Mohammed, un émigrant tunisien, qui a failli mourir en traversant la Méditerranée sur un bateau de fortune.

Migrer aujourd’hui | Histoires récentes

Kyriakos KALAITZIDIS, Exil-Exile

(Buda Musique, 2019)

Joueur d’oud et directeur artistique de l’ensemble En Chordais, Kyriakos Kalaitzidis a toujours joué une musique enracinée dans les traditions de Grèce et d’Asie Mineure, et plus largement du bassin méditerranéen. Sur cet album, il a composé des mélodies sur le thème de l’exil, évoquant les problèmes que la région vit aujourd’hui par l’intermédiaire de morceaux instrumentaux.

Anoushka SHANKAR, Land of Gold

(Deutsche Grammophon, 2016)

Fille de Ravi Shankar, Anoushka joue comme son père du sitar mais d’une manière assez éloignée des ragas traditionnels et beaucoup plus contemporaine. Sur Land of Gold, elle aborde le thème de l’immigration et des crises humanitaires qui touchent le monde actuel. Ses compositions, très poétiques, veulent transmettre un message d’espoir et reconnecter des peuples divisés par la haine et la peur.

Lila DOWNS, Border

(Narada World, 2001)

D’héritage mixte, née d’une mère indienne mixtèque et d’un père américain, la chanteuse Lila Downs a toujours été fascinée par la culture de la frontière américano-mexicaine. Sur cet album de 2001, elle transmet cet héritage en interprétant des chansons aux multiples influences traditionnelles et contemporaines, parlant notamment de l’immigration et du passage souvent difficile de la frontière.

Eric BIBB, Migration Blues

(Dixiefrog Records, 2017)

Le bluesman américain Eric Bibb s’est intéressé à la question des migrations sur son album Migration Blues. C’est un disque très personnel avec des compositions humanistes et positives, nous invitant à prendre conscience du problème de déracinement que vivent les réfugiés. Il compare la situation actuelle avec celle de l’esclavage et de la ségrégation.

La Belgique | Terre d’accueil

NAWARIS, Bach à Bagdad

(Home Records, 2019)

Projet initié par le joueur d’oud irakien Hussein Rassim, réfugié en Belgique, Nawaris réunit quatre musiciens d’origines et cultures différentes (Irak, France et Belgique). Ce second album associe les sonorités orientales de l’oud à du violoncelle, du saxophone et des percussions, créant une nouvelle musique traditionnelle riche et hybride, aux sonorités jazz et classiques.

Mustafa AVSAR, Bu sehir - Deze stad

(Wild Boar Music, 2011) – MY8306

Le chanteur et joueur de baglama turc Mustafa Avsar est arrivé en Belgique, à Gand, lorsqu’il était encore enfant. Il interprète des morceaux en turc et néerlandais dans le but de créer des échanges et de faire fondre les distances entre les cultures et les gens. Il a été soutenu dans son projet par le chanteur flamand Willem Vermandere, qui a composé certains textes.

ABDELLI, Destiny

(Music & Words, 2011)

D’origine kabyle et algérienne, Abdelli s’est installé en Belgique dans le milieu des années 1980. Il a enregistré l’album Destiny dans plusieurs pays, au Pakistan, au Québec, en Belgique, au gré des rencontres. Il s’est inspiré du thème de l’exil, de la tristesse et des difficultés qu’il engendre, et a composé des chansons mélancoliques aux sonorités jazz et blues mais aussi du monde.

BLINDNOTE, Blindnote

(Muziekpublique, 2010)

Le projet Blindnote, initié par Muziekpublique au profit d’une ONG œuvrant pour guérir les maladies des yeux en Afrique, rassemble des musiciens de diverses nationalités vivant en Belgique. Ces artistes originaires du Sénégal, de Madagascar, d’Arménie, de Turquie, du Mexique et de Belgique jouaient sur scène, les yeux bandés, une musique aux influences diverses, créant un spectacle mettant en avant les sensations auditives.


Sélection et textes: Anne-Sophie De Sutter