La Philharmonie à la demande: sélection janvier 2024
Sommaire
En ce début d’année, on parlera de la guitare basse Rickenbacker, de l’historienne française Annette Wieviorka, d'une symphonie célébrant le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie sous la baguette de Zahia Ziouani, de Dominique A en toute latitude, de Christian « l’ultrascore » Chassol pénétrant l’univers de Jean-Michel Basquiat. Et pour clôturer en beauté cette sélection, un retour sur le maestro Leonard Bernstein.
Bonnes découvertes et on se donne rendez-vous en février !
Guitare Basse Électrique Model 4001 - Rickenbacker
Grâce au musée des instruments du site de la Philharmonie, PointCulture vous propose de partir à la découverte de ceux-ci au gré de leurs histoires et à travers des artistes ou œuvres qui les mettent en avant. Commençons fort avec la guitare basse Rickenbacker. Un des modèles de basse le plus connu dans le monde du Heavy Metal. Grâce notamment au groupe Motörhead. En effet Lemmy Kilmister (1945-2015) musicien d’origine Britannique et symbole à lui tout seul du “sex drugs and rock'n'roll”, en a fait son instrument de prédilection en mettant en place un jeu brut de décoffrage. Pour renforcer un son particulier, sa basse était branchée sur un ampli guitare Marshall. “I just turn it up really loud and hit it really hard!” (Je monte le volume très fort et je la tape très fort).
Durant toute sa carrière il n’a jamais quitté la marque Rickenbacker et il a même eu droit à son modèle signature (modèle créé entre un musicien et une marque d’instrument).
Pour découvrir le son et la force du groupe, plongez-vous sur leur album mythique Ace of Spades (JDL)
Annette Wieviorka - Ce que la chanson dit de l'histoire
Conférence enregistrée à la Philharmonie de Paris (Salle de conférence - Philharmonie) le 06 février 2023.
Avec sa voix grave et rocailleuse, l’historienne française Annette Wieviorka, grande spécialiste de la Shoah et de l’histoire des Juifs au XXe siècle, évoque les répertoires musicaux qui ont fait le lien entre les générations de sa famille. « Je ne suis pas mélomane » semble-t-elle s’excuser en guise d’introduction.
Aidée dans cet exercice nouveau par son fils Nicolas (auteur d’un blog qui analyse le contenu de divers répertoires musicaux), elle nous emmène, avec beaucoup d’émotion, dans la valse de ses souvenirs : le générique de fin du film La Passante du sans-souci, en passant par les années trente avec le succès de Georges Milton C'est pour mon papa (souvent chanté par sa maman) ou encore des chansons yiddish, et en particulier celles de son amie Talila. Sans oublier les chants révolutionnaires, les chansons de la guerre d'Espagne, et celles des films de l'occupation comme Le premier rendez-vous.
Loin des représentations souvent véhiculées, ces répertoires familiaux se font l’écho de ces destins d’hommes et de femmes, ivres de bonheur et de liberté malgré la pauvreté et l’exil, mais bientôt confrontés à l’impensable. Après-guerre, peu d’artistes vont revendiquer leurs origines juives. L’histoire se dira en chansons, mais de façon allusive. Le regard croisé de l’intime et du sociétal, de la mère historienne et du fils musicien constitue la richesse de cette conférence. (EB)
Symphonie pour 2012
Dans le courant du mois de septembre 2012 et dans le cadre des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, la Philharmonie de Paris a animé un cycle de concerts, de films et autres évènements visant au rapprochement culturel et plus spécifiquement musical de la France et de son ancienne colonie. Le concert « Symphonie pour 2012 » a été conçu dans le but de marier les cultures algériennes et françaises, autour du courant orientaliste du XIXe siècle et du début XXe (Saint-Saëns, Salvador Daniel), de musiques traditionnelles algériennes ainsi que de compositions contemporaines venant des deux rives de la Méditerranée. Sous la baguette de Zahia Ziouani , enfant de Seine-Saint-Denis et d’origine algérienne, et dont le parcours édifiant fit l’objet du film Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar, la phalange Divertimento et l’Orchestre Symphonique National d’Algérie ont offert une prestation réjouissante. Un beau programme sous-tendu par un idéal de fraternité. (NR)
Dominique A
En avril 2018, la Philharmonie consacre un week-end à Dominique A, dont ce concert, dans la grande salle Pierre Boulez. Quelques semaines après la sortie de son onzième album Toute latitude et quelques mois avant le douzième La fragilité. L’année d’un diptyque, entre album électrique, colérique et album solo, fragile, dépouillé. Deux facettes d’un auteur dont la sève créatrice parfume et éclaire la scène musicale française depuis plus de trente ans. Entre la beauté et l’univers épuré de La fossette sorti en 1992 et la combinaison orchestrale et poétique du monde réel en 2022, dernière création du chanteur, du musicien, de l’interprète, du poète, de l’écrivain, …
Autant de rôles cohérents et complexes qui continuent d’inspirer toute une génération d’artistes.
Revivez donc ce moment, cette sélection de titres, ces arrangements de morceaux à chaque fois différents d’un concert à l’autre. Ce qui rend systématiquement ces instants uniques. (StS)
En 2012, Dominique A sortait un livre dans lequel il revenait sur son enfance, sa découverte de la musique et son rapport amour-haine avec les lieux de son enfance, la ville médiévale de Provins. Le sujet du livre est d’ailleurs défini comme ceci par son auteur : « dans quelle mesure le paysage dans lequel on évolue est-il le miroir de ce qu’on est ? ». En 2013, il parcourt les scènes pour une lecture musicale d’extraits de son ouvrage. Une lecture qu’il accompagne de sa guitare et de boucles sonores. Ses mots seront ponctués d’une reprise de Brel (« la Fanette ») et de morceaux de sa discographie en écho à ses souvenirs : « Gisor », qui évoque un chanteur français new-wave du début des années 80 à la voix singulière, « Un mauvais ami », « Retour au quartier lointain », « Tout sera comme avant » et deux de ses morceaux les plus autobiographiques ; « Les terres brunes » et le bouleversant « Rue des Marais ». (JH)
Chassol joue Basquiat
Dans son travail, Christophe Chassol, musicien et vidéaste, a toujours été passionné par le croisement de différentes disciplines. Il compose à peu près avec tout ce qui le fascine. Captations sonores, bruits de la nature, images, musiques, … Un métissage d’éléments avec lesquels il va fonder le concept Ultrascore. Il l’expliquera dans un article du Soir en 2022 : « Le score, c’est une musique de film et ultra, c’est pour dire que c’est hyper objectif. C’est une musique de film qui se crée par les sons de la vidéo elle-même. En gros, j’harmonise des sons concrets, la prose, par exemple. Je filme les gens qui parlent, je répète les images et ça me donne des mélodies. ». PointCulture possède quelques compositions de Christophe Chassol dans ses collections, Indiamore et Big sun notamment.
En avril 2023, il est invité par la Philharmonie de Paris pour entrer en résonnance avec l’exposition ‘Basquiat soundtracks’ qu’elle consacre à l’artiste peintre américain. Christophe Chassol va lui dédier un titre « I’m not a real person ». Et c’est accompagné du batteur Mathieu Edouard, qu’il performera sur scène. Replongez dans cette fiévreuse connexion entre la peinture et la musique. (StS)
Portrait de Leonard Bernstein
La sortie du film Maestro, récemment nominé aux Golden Globes, rappelle avec bonheur Leonard Bernstein à notre bon souvenir. Nous avons sélectionné une page du site de La Philharmonie qui aborde chaque pan de son extraordinaire carrière musicale : pianiste, pédagogue, chef d’orchestre et bien sûr compositeur. Nous vous invitons également à la (re)découverte de deux œuvres scéniques qui ont concouru à sa renommée : West Side Story et Candide. (NR)