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La Philharmonie à la demande: sélection du moment

Philharmonie_juin_2024
Pour la dernière sélection de la saison, PointCulture, Mondorama (notre carte interactive des musiques du monde) et la Philharmonie à la demande fusionnent pour un focus exclusif sur le Japon. Son incroyable culture et ses diverses traditions à travers six mises en évidence. Le chant des Aïnous, le rituel bouddhiste shômyô, la grâce de ses théâtres bunraku et nô, la cithare Koto et l’illustre compositeur Joe Hisaishi. Le tout accessible gratuitement via votre compte PointCulture.

Sommaire

Shômyô du temple Daigo : le chant des moines bouddhistes

Rituel bouddhiste, le shômyô est à l’origine tiré des traditions brahmaniques indiennes puis s’est développé en Chine avant d’être transmis au Japon par les missionnaires de l’époque Tang. Lorsque le bouddhisme a connu un déclin presque définitif en Chine, c’est la version japonaise de cette tradition qui a survécu seule et évolué en se détachant progressivement des modèles originaux.

Il existe deux styles principaux de shômyô, celui de la secte Tendaï et celui de la secte Shingon. Bien que compatibles à l’époque de leur création, les deux types se sont développés séparément jusqu’à rendre aujourd’hui impossible une célébration commune. Ce concert filmé le 24 juin 2006 à la Cité de la Musique présente les chants de moines du temple Daigo, situé à Kyoto, l’une des branches les plus puissantes de l’école Shingon. L’essentiel de la performance est vocal, avec un accent mis sur le contrôle de la respiration et de la voix. Quelques percussions ponctuent l’ensemble. (ASDS, d’après BD)

Le shômyô sur Mondorama


Le chant des Aïnous

Le Japon, contrairement aux apparences, ne possède pas une population homogène. Au nord, l’île d’Hokkaido est la terre des Aïnous, un peuple qui serait arrivé sur l’archipel depuis l’Extrême-Orient russe, avant les Japonais. Leur culture a toujours été transmise oralement et le chant prend donc une place importante dans leurs traditions. Les instruments sont peu nombreux : on peut citer la harpe buccale mukkuri, faite de bambou et de ficelle, et la cithare tonkori. Ils sont tous les deux présents dans le concert qu’a donné Oki Kano à la Cité de la Musique le 23 juin 2006. L’artiste y a présenté différentes facettes de la culture aïnoue, des chants traditionnels interprétés en compagnie du groupe Mare-Ure-U (aussi transcrit en Marewrew) et des compositions plus contemporaines, intégrant du dub. (ASDS)

Le chant des Aïnous sur Mondorama


Les marionnettes et le shamisen du bunraku

Le bunraku est une des trois formes de théâtre classique japonais, à côté du nô et du kabuki. C’est un spectacle de marionnettes dont le nom vient de son créateur, Uemura Bunrakuken (1737 – 1810). L’action de la pièce est expliquée par un chanteur-narrateur qui décrit les situations, les lieux et interprète le texte des personnages. Il est accompagné par un ou plusieurs joueurs de shamisen et le dialogue entre les cordes et la voix dynamise la performance, atteignant une certaine intensité dramatique dans les moments forts, qui sont souvent chantés avec passion. La particularité du bunraku est le choix qui a été fait de ne pas dissimuler les manipulateurs des poupées mais bien de les montrer sur scène, masqués et vêtus de noir, tout en laissant au spectateur la possibilité de les oublier dès que les marionnettes prennent vie. Cette vidéo présente deux extraits de pièces, La belle à la robe enflammée d’amour et Le miracle au temple de Tsubosaka, ainsi que les particularités des marionnettes et de leur manipulation. (ASDS, d’après BD)

Pour approfondir notre compréhension de cet art subtil, voici des entretiens qui nous éclairent sur les différentes disciplines impliquées dans le bunraku : l'art du récitant, du shamisen et du marionnettiste.

Le bunraku sur Mondorama


La cithare koto

Le koto japonais appartient à la famille des cithares asiatiques, qui comprend également le zheng chinois, le gayageum coréen et le đàn tranh vietnamien. Il a été introduit au Japon à partir du 6e siècle. Il se présente comme une cithare couchée, mesurant environ 180 centimètres de long, et est fabriqué en bois de paulownia. Le type de koto le plus courant comporte treize cordes tendues sur des chevalets mobiles utilisés pour l'accordage. Il existe aussi des kotos à dix-sept cordes jouant le rôle de basse dans les ensembles. Autrefois utilisé principalement dans la musique de cour japonaise, et notamment dans les orchestres de gagaku, l’instrument est progressivement devenu populaire auprès des classes aisées. Il a été modernisé au fil du temps et il existe de nombreuses compositions contemporaines, écrites autant par des Japonais que des Occidentaux. (ASDS, d’après BD)

Le koto sur Mondorama


Goldberg Nô

Quelle idée d’accoupler un monument occidental comme les Variations Goldberg avec le théâtre nô, emblème de la tradition la plus sophistiquée du Japon ! Et pourtant… Sous les doigts du claveciniste belge Frédérick Haas et sous les pas du performer Masato Matsuura, nous assistons à la naissance d’un spectacle sensuel et mystérieux qui ne pourra laisser personne indifférent. Plus que tout autre, le théâtre nô est le lieu de la poésie, de la grâce, de l’évocation. La danse et la musique y sont des éléments fondamentaux. Et tout comme l’auditeur qui se plonge dans la musique de Jean-Sébastien Bach doit faire appel à son imagination, le spectateur est invité à créer l’intrigue au départ des suggestions du danseur.

Agissant en miroir, l’œuvre musicale, écrite en deux cahiers, apporte une trame rythmique et continue à la danse et à la gestuelle de Matsuura. Le spectacle est décliné en triptyque : sur les douze premières variations des Goldberg, la chorégraphie reprend les aspects traditionnels du nô, avec ses accessoires – dont le précieux éventail – ses masques, ses costumes… Ensuite, Matsuura crée un interlude pendant lequel il danse et interprète sans accompagnement une chanson du Moyen Âge. Pour le second volet du spectacle, il adopte un ton résolument moderne et débridé. Frédérick Haas joue sur un clavecin merveilleusement sonore, dont le timbre chaud s’accorde à merveille avec l’éclairage aux bougies de la scène. Laissons-nous aller au rêve… (NR)


Joe Hisaishi

Il fallait bien consacrer plusieurs moments dans le majestueux décor de la Philharmonie pour tenter de nous imprégner du complexe et multiple savoir-faire de Joe Hisaishi.

Le premier lors d’une captivante rencontre en 2019 ou le compositeur/ pianiste/chef d’orchestre invite le public présent en masse à découvrir l’exigence de son travail. Il développe durant cet entretien la richesse de ses musiques, l’importance de ses influences, la rigueur de ses méthodes pour trouver un équilibre de vie à travers ses nombreuses compétences. Et surtout il confirme le respect immuable qu’il porte envers son public.

Le second, en 2022, à l’occasion d’un week-end mettant à l’honneur son talent d’orchestrateur. Accompagné de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, ils interprètent différentes compositions. On y retrouve notamment Princesse Mononoké et le voyage de Chihiro, musique des films d’animation de Hayao Miyazaki du Studio Ghibli, avec lequel il forme un binôme parfait depuis près de quarante ans. Mais nous rentrons aussi dans des compositions plus personnelles comme sa Symphonie n°2 et Woman. Une invitation à tendre différemment l’oreille afin de se rendre compte que, d’un univers à l’autre, sa musique n’en est pas moins savante. (StS)

Ont participé à cette sélection : Anne-Sophie De Sutter (avec l'aide précieuse de Benoit Deuxant), Nathalie Ronvaux et Stanis Starzinski

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