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La Philharmonie à la demande: sélection mars 2024

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La sélection de mars est arrivée, morceaux choisis glanés dans la bibliothèque numérique de La Philharmonie, disponible gratuitement via votre compte PointCulture. Six choix variés. Gustav Mahler, Unsuk Chin, un monsieur crocodile qui a beaucoup faim, Michael Kiwanuka, De La soul et l’univers de la harpe, majestueusement représentée par Joanna Newsom et Mary Lattimore. Bonnes découvertes.

Sommaire

Gustav Mahler (1860-1911)

La Philharmonie consacre tout un dossier au compositeur autrichien, auteur de la Symphonie des Mille et du Chant de la Terre. De nombreuses ressources y sont rassemblées, qui parcourent toutes les facettes de ce que Mahler nous a légué. Baignons-nous dans sa musique grâce aux diverses captations de concerts qui lui ont été consacrés. Des podcasts “Les clés du classique” analysent cinq de ses symphonies. Une retransmission d’un colloque de 2021 met l’accent sur le “Mahler interprète”, donnant un éclairage sur ses dispositions de chef d’orchestre, sur son rôle dans la transmission d’une tradition, sur sa vision de l’interprétation du monde et des œuvres d’autres compositeurs.  Un copieux portrait biographique complète le dossier. Une abondante discographie est également disponible dans nos collections. (NR)

Unsuk Chin : Gougalon

Pianiste et compositrice, la Sud-Coréenne Unsuk Chin s’est fait une place remarquée dans le paysage de la musique d’aujourd’hui. L’hommage qui lui était rendu l’année dernière au Festival Présences en atteste. Son goût prononcé pour les mathématiques et pour la virtuosité imprègne fortement son œuvre, dans laquelle elle a développé un style très personnel, renouvelé à chacun de ses projets. Ceux-ci sont le plus souvent élaborés autour d’une contrainte particulière, d’une structure inédite, d’un procédé d’écriture singulier qui rendent sont travail à la fois prospectif mais aussi ludique, et ce sans jamais en négliger l’aspect esthétique. L’idée de base de sa composition Gougalon est le théâtre, celui de la rue, celui des forains, des charlatans et des diseurs de bonne-aventure. Ecrite pour petit orchestre, l’œuvre est une suite de mouvements atmosphériques dans lesquels chaque groupe instrumental apporte son expression et ses couleurs. Le travail sur le timbre est délicat et s’appuie sur l’utilisation d’instruments inédits, comme ces xylophones faits de clochettes de vache, de bouteilles en verre ou de cannettes, ou par l’usage de la contrebasse de manière percussive ou d’un piano préparé. Cette composition a été présentée en dernière partie du concert ‘Grand soir’, interprété par l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Duncan Ward. On lira avec intérêt le portrait d’Unsuk Chin ainsi que l’introduction à l’œuvre. Superbe découverte!(NR)

Monsieur Crocodile a beaucoup faim

Capté en avril 2021 dans le cadre des concerts en famille et en temps scolaire, le conte musical Monsieur Crocodile a beaucoup faim a pour lui beaucoup d’atouts. Tiré de la BD de Joann Sfar, dont certaines planches défilent pendant le spectacle, l’histoire abonde de rebondissements relatés sur un ton impertinent, humoristique, non dénué d’une pointe de cruauté, et souligne les contradictions de nos sentiments comme celles de notre société. Loin d’être infantile, le texte est construit avec un vocabulaire riche, optant pour la cohabitation équilibrée entre langage soigné et familier. Les limites entre le bien et le mal sont floues et laissent aux enfants comme aux plus grands la possibilité de laisser émerger des réflexions nuancées sur le monde.

Sur scène, le récitant Benoît Marchand se transforme sans cesse : en crocodile, en cochon, en petite fille, toujours avec justesse. Composée par Marc-Olivier Dupin, la partition musicale est inventive, rythmée, élégante et dépasse de loin un rôle d’accompagnement. Le personnage de Monsieur Crocodile y est judicieusement incarné par le saxophone. Un conte pour les enfants à partir de 7 ans. (NR)

Festival Days Off. : Michael Kiwanuka

Le 5 juillet 2017, Michael Kiwanuka, en pleine promotion de son deuxième album « Love & Hate », propage ses enivrantes sonorités à travers les oreilles réceptives et attentives présentes ce soir-là à la Philharmonie de Paris. Britannique d’origine Ougandaise, le guitariste, qui ne quitte plus son instrument depuis l’âge de ses 12 ans, donne vie à son répertoire, affine ses arrangements et confirme le sentiment qu’à à peine 30 ans, il est déjà une référence de la néo soul. Mais pas seulement, car les nombreuses influences de cet artiste engagé fier de ses origines se nomment entre autres Otis Redding, Bob Marley et Bob Dylan. Des empreintes majeures, des portes d’accès à un parcours qui s’est étoffé depuis (Kiwanuka en 2019). Un garde à qui on a confié une transmission, une immortalité. De quoi par exemple rendre jaloux le protagoniste du film « Yesterday » de Dany Boyle qui « reproduit » l’œuvre des Beatles. Long métrage dans lequel Michael Kiwanuka joue son propre rôle dans une brève apparition.

Et enfin, certains reconnaîtront le premier titre du concert ‘Cold little heart’ qui sert de générique à la série Big Little Lies. (StS)

Jazz à la Villette : De La Soul, 20 Years High and Rising

Le concert n’est pas récent mais il n’est jamais trop tard pour rendre hommage à De La Soul, groupe qui a marqué la scène hip hop des années 80 et 90. Et plus particulièrement à leur premier opus « Three feet high and rising », référence absolue, célébré lors de cette tournée en 2009 du trio new-yorkais pour les 20 ans de sa sortie.

Moment scénique qui prend une tournure poignante depuis le décès il y a un peu plus d’un an de David Jude Jolicoeur, membre fondateur du tiercé gagnant en compagnie de Vincent Mason (Maseo) et Kelvin Mercer (Posdnuos) en 1987.

De La Soul c’est l’antithèse du gangsta rap, qui allait phagocyter le mouvement durant cette période, ainsi que la rivalité entre le rap de la « Côte Est » et celui de la « Côte Ouest » des États-Unis. Agressivité et antagonisme que De La Soul dissipe avec des textes beaucoup plus positifs mais en restant collectivement exigeant et impliqué, accompagné de leurs comparses Jungle Brothers et A Tribe Called Quest, avec qui ils fonderont entre autres collaborations le collectif « Native Tongue ».

9 albums et 37 ans plus tard, ils sont toujours actifs.

Il y a encore tellement à écrire sur eux. Mais le plus simple est d’aller se replonger directement dans ce concert « best of » qui salue, indépendamment de leur premier album, le parcours et l’évolution de cet incroyable groupe. (StS)

Histoires d’instruments : La harpe

Grâce au musée des instruments du site de La Philharmonie, PointCulture vous propose de partir à la découverte de ceux-ci au gré de leurs histoires et à travers des artistes ou œuvres qui les mettent en avant. Cette fois-ci, on pince la corde avec la harpe, considérée comme un des plus anciens instruments, par deux artistes qui l’affectionnent.

Aujourd’hui basée à Los Angeles en Californie, Mary Lattimore a grandi en Caroline du Nord où, sur l’impulsion de sa mère – elle-même harpiste – elle apprend à jouer de l’instrument. Depuis le début des années 2010, elle est une des harpistes-clé de la scène indie rock et expérimentale nord-américaine, à la fois via une dizaine d’albums en solo ou en duo, sous son propre nom ou en tant qu’invitée ponctuelle les disques de Steve Gunn, Ed Askew, Meg Baird ou Thurston Moore.

La musicienne américaine Joanna Newsom a appris la harpe durant son enfance pour en faire son instrument de prédilection durant sa carrière musicale. On a pu la découvrir en 2004 avec son premier album «The Milk-Eyed Mender»  sur lequel elle étend la base de son univers folk et onirique. Par la suite, les arrangements musicaux de ses albums deviennent plus orchestrés et complexes, on quitte le format pop pour aller vers des compositions longues et épiques. Sans oublier sa voix si particulière qui nous berce dans son univers enchanté. (JDL)

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