Descendant comme le Grime du UK-Garage des années nonante, le Dubstep a débuté comme genre purement londonien avant de conquérir le reste de l’Angleterre, puis de s’exporter. Basé à l’origine sur les mêmes rythmiques que le 2-step, le Dubstep y ajoute des éléments hérités du Dub, de la Drum’n’bass et du Hiphop. Il est aujourd’hui le genre qui encourage le plus les mutations, passant par une succession ininterrompue de métamorphoses, de variations, qui le rendent difficile à caractériser de manière définitive. Le seul élément permanent est un travail sur les fréquences basses de la musique, réclamant l’utilisation de sub-bass pour être apprécié, et une grande liberté rythmique posée par-dessus. Au-delà de cette structure drum+bass, toutes les variantes sont possibles, déclenchant une série de sous-genres et d’écoles. Certaines intègrent des vocaux empruntés au Ragga, au Hiphop ou au Grime, d’autres prônent l’aspect instrumental. Certaines conservent une orientation vers le dancefloor, d’autres placent l’aspect dansant des rythmiques au second plan des climats, et se dirigent vers plus d’abstraction, modifiant ainsi les conditions idéales d‘écoute, les déplaçant du club à une écoute plus solitaire. Célébré depuis le milieu des années deux mille par la presse britannique comme la nouvelle musique urbaine britannique, le mouvement tente néanmoins de garder un aspect underground, et se débat pour garantir son authenticité. (Benoit Deuxant)