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Le racisme dans toute sa diversité

Médiagraphie racisme
Afin de célébrer la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, la Bibliothèque centrale pour la Région de Bruxelles-Capitale et PointCulture ont collaboré à la réalisation d'un livret, lequel croise œuvres cinématographiques, littéraires et graphiques. Le panel propose une multitude d’approches sur différentes formes de racisme, tantôt ordinaire, tantôt caractérisé par le refus des principes fondamentaux d’égalité, pouvant aller jusqu’à la haine raciale la plus génocidaire. En attendant sa parution, la présente médiagraphie vous propose une sélection de films de fiction et documentaires sur le sujet.

Sommaire

VOLET FICTION

Le Sel de la Terre (1954) de Herbert J. Biberman

Au Nouveau-Mexique à l’orée des années 1950, des mineurs, pour la plupart Mexicains, réclament l’égalité de salaire avec leurs homologues américains. Les femmes se saisissent de la grève comme d’une tribune pour leurs propres revendications. Leurs exigences ne sont du reste pas étrangères à celles des hommes. D’un côté comme de l’autre, on parle de conditions de travail intenables sous un régime de discrimination. A travers le regard de ces militantes improvisées, le racisme s’inscrit dans une analyse qui place l’intime au cœur des rapports de domination. La présence de Rosaura Revueltas, formidable, entourée d’acteurs mexicains non professionnels, participe à la cohérence entre la forme et les idées. Tourné clandestinement par une équipe mise sur liste noire par la commission MacCarthy, Le Sel de la terre s’érige à la gloire du collectif montrant que seul un élan de solidarité et d’entraide générale peut dénouer les chaines de l’exploitation. (CDP)

Devine qui vient dîner (1967) de Stanley Kramer

Get out (2017) de Jordan Peele

Une jeune fille embarque son fiancé pour un week-end chez ses parents. Grands bourgeois annoncés comme étant ouverts et progressistes, ceux-ci ignorent que le jeune homme qu’on va leur présenter n’est pas blanc comme eux. A cinquante ans d’écart, cette situation de malaise sera l’amorce de deux films ambitionnant de dresser un état des lieux du racisme. En 1967, le premier, signé Stanley Kramer, s’intéresse au bon père de famille démocrate. Est-il aussi tolérant qu’il le prétend ? Il faut dire que le « nègre » comme on l’appelle encore à cette époque, sous les traits de Sydney Poitier, a tout du gendre un peu trop idéal. En 2017, dans ce même registre, Daniel Kaluuya offre une présence nettement moins lisse. Toute la violence que Stanley Kramer croyait pouvoir résoudre par des discussions de salon, Jordan Peele la déterre et l’exhibe, montrant que loin d’avoir déserté la scène, le racisme a, simplement et souterrainement, évolué avec la technique ! (CDP)

Dupont Lajoie (1975) de Yves Boisset

Un film sur la « banalité du mal ». Ce racisme bon teint, au quotidien dans la France « tranquille » du début des années 1970. Georges Lajoie est un bistrotier parisien qui, chaque année, passe ses vacances dans le même camping du Midi où il retrouve sa bande de vieux copains. Franchouillard vieillissant, il n’aime pas trop les contraintes légales et les faciès qui ne lui ressemblent pas. Et quand il tue la fille de ses voisins de caravane après l’avoir violée, Lajoie prend part avec ses amis campeurs à une ratonade nocturne vengeresse contre un foyer d’Algériens « forcément coupables » ! Deux immigrés laissés sur le carreau ne pèseront pas lourd face au tourisme et à la peur d’une réaction sociale en chaîne : l’enquête est donc rapidement enterrée. Et Lajoie de revenir sûr de son bon droit de citoyen dans ses pénates… du moins le croit-il. Cinquante ans plus tard, le film fait toujours tristement froid dans le dos. (YH)

Chocolat (1988) de Claire Denis

Chocolat est l’histoire d’une famille française au Cameroun à l’aube de l’indépendance. Le colonialisme y est vu à travers les yeux de France, âgée de 5 ans. Avec un père officier colonial convaincu de l’humanisme de sa mission, une mère qui a de plus en plus de mal à dissimuler son attirance pour le boy, Protée – lequel souffre en silence de la condition de son peuple – et Luc, l’aventurier, qui comprend l’Afrique mieux que quiconque mais accepte mal la rivalité avec l’homme africain. L’élément central du film est l’amitié et le respect mutuels entre Protée et France, la fille des maîtres blancs qui, de retour au Cameroun trente ans plus tard, ne trouve plus sa place dans un pays qui a ses propres racines. La rareté des dialogues met en exergue les relations entre les intervenants. Une grande force pour un film qui, sans être engagé politiquement, permet un regard juste et posé sur un racisme ordinaire, presque inconscient. (HG)

Do The Right Thing (1989) de Spike Lee

Le quartier de Bed-Stuy est habité par de nombreuses communautés qui toutes le considèrent comme leur territoire. Les Noirs et les Portoricains s’en disputent la plus grande partie, quelques Blancs y sont en minorité et les Asiatiques y sont considérés comme des intrus. Spike Lee présente une tranche de ce quartier. Mookie travaille dans la pizzeria de Sal et de ses fils, en face de l’épicerie coréenne, et est pris entre deux feux : le racisme de Pino, l’ainé de Sal, et les reproches de ses amis noirs. En une journée, les tensions vont se radicaliser. Un à un, chaque personnage va dire sa haine de l’autre : Mookie celle des Italiens, Pino des Noirs, les policiers des Latinos, les Latinos des Coréens, et les Coréens des Juifs. Il suffit d’une étincelle pour basculer dans la tragédie. Spike Lee interroge les mécanismes de la violence et des conflits raciaux. Personne n’y est épargné, chacun a sa part dans le drame. (BD)

Hotel Rwanda (2004) de Terry George

Rompu à la scénarisation de drames historiques, Terry George se mue en réalisateur pour Hotel Rwanda. Inspirée par l’action de Paul Rusesabagia, un directeur d’hôtel devenu célèbre pour avoir accueilli plus de 1200 réfugiés Tutsis et Hutus au sein de son établissement de luxe, l’œuvre entretient un parallèle de fond avec La Liste de Schindler, quoiqu’elle adopte au surplus un regard macroscopique sur le génocide rwandais. Exercice périlleux que de mettre en scène un événement national hors norme, composite par la multiplicité de ses acteurs et dont la cohérence interne serait à chercher du côté d’un eugénisme dont le nazisme n’aurait rien à envier ! En ce sens, le film incrimine le colonisateur belge, dépeint comme le chef d’orchestre d’une sélection arbitraire des individus sur base d’attributs physiques, creuset artificiel d’un conflit davantage politique que factuellement ethnique. (SD)

Gran Torino (2008) de Clint Eastwood

Vétéran de la guerre de Corée résidant dans une anonyme banlieue du Midwest, Walt Kowalski vient de perdre sa femme. Pas particulièrement proche de ses enfants et petits-enfants, il n’aime rien tant qu’on lui fiche la paix et se méfie de ses nouveaux et intrusifs voisins, des Américains issus de la communauté Hmong, originaire d'Asie du Sud-Est. Mais dans ce quartier en déshérence depuis la fermeture des usines automobiles, des gangs ethniques tentent d’imposer leur loi. Une violence quotidienne qui fait se rapprocher Walt de ses deux jeunes voisins. Dans Gran Torino, Eastwood filme une banlieue étasunienne où le sens de la famille et de la communauté (et même le rapport à la foi) se sont délités. Et même si la rédemption semble être la seule issue morale pour son personnage toujours armé, Eastwood continue d’envisager la possibilité d’un vivre-ensemble qui transcende les clivages, générations et origines. (YH)

District 9 (2009) de Neill Blomkamp

30 ans après l’apartheid, l’Afrique du sud reste le pays le plus inégalitaire au monde : les discriminations qui y ont cours dépendent encore de la couleur de la peau. Depuis la colonisation, le racisme fait partie du fondement même du système sud-africain, un fait constaté par la Commission des droits de l’homme et de nombreux artistes issus du pays (Roger Ballen, Die Antwoord…). Neill Blomkamp n’échappe pas à la règle. Glisser un thème de société dans un bon gros film de SF, c’est son truc et le refus de l’autre y est dévoilé sans compromis. District 9 reflète la crise des migrants. Les aliens sont mis à l’écart sans que l’on cherche à savoir pourquoi ils se sont échoués là. On leur donne des sobriquets et, si les camps débordent, on les déplace de force. Le tout derrière un discours humanitaire. Une chose est sûre : si le pays va mal, ça ne peut être que de leur faute. (HG)

Le Fils de Saul (2015) de László Nemes

Il n’est jamais suffisamment souligné à quel point l’économie concentrationnaire nazie a reposé sur ses Sonderkommandos, ces unités de travail des camps composés pour une large de part de juifs chargés de conduire leurs congénères à la mort. Réalisé par László Nemes, Le Fils de Saul règle sa focale sur le personnage de Saul Ausländer, juif hongrois déporté à Auschwitz, littéralement ballotté selon les caprices des différentes autorités qui régissent le camp et spolié de tout libre-arbitre du fait de son atavisme ethno-religieux. Résultante de la déliquescence d’un sentiment d’appartenance à une commune humanité, ce racisme décomplexé est retranscrit par une réalisation sciemment décousue, caméra à l’épaule, en adéquation avec le parti pris formel : non pas montrer crument, mais plutôt suggérer ce délitement par le biais du hors champ et de la cacophonie de l’environnement sonore. (SD)

Josep (2020) de Aurel

Tout se résume à un simple croquis. Le portrait d’un homme, ébauché à la hâte mais non sans adresse, ultime artefact d’un individu depuis longtemps disparu : Josep Bartoli, artiste et homme politique espagnol. Dès avant l’établissement du régime de Vichy, lui et les siens tombaient déjà sous la politique concentrationnaire en vigueur en France, à l’aube de l’entrée du pays dans un second conflit mondial. Fuyant la dictature de Francisco Franco, ces exilés ne trouvèrent chez leurs voisins que la faim, le froid et la maladie en lieu et place de la liberté, l’égalité et la fraternité, valeurs pourtant érigées en principes constitutionnels par la République. C’est d’un pan peu flatteur de l’histoire du présumé « pays des Lumières » qu’Aurel, dessinateur de presse et de bande dessinée, entreprend de raviver la mémoire à travers un premier long métrage d’animation baptisé Josep. (SD)


VOLET DOCUMENTAIRE

Les Statues meurent aussi (1953) d'Alain Resnais et Chris Marker

Lors de la sortie de Les Statues meurent aussi, la France ne sait pas encore qu’un vent d’indépendance souffle sur les pays colonisés, et les considérations propres à l’homme blanc sur la culture africaine battent leur plein. Fidèles à l’envie de réinventer le cinéma et de le replacer au centre des débats politiques, Resnais et Marker répondent à une commande et réalisent un film qui tente de déjouer les stéréotypes liés à la vision occidentale de « l’art nègre », à une époque où l’on considère l’Afrique comme un continent sans Histoire précoloniale. Bien que masques et statues croupissant dans des musées d’Histoire naturelle prouvent le contraire. Le caractère anticolonial du film lui vaudra d’être censuré intégralement, puis partiellement, avant d’être projeté dans son montage d’origine en 1968. (HG)

La Pyramide Humaine (1961) de Jean Rouch

Au sein d’une école supérieure d’Abidjan, dans une Côte d’Ivoire tout juste libérée de la colonisation française, Jean Rouch tente une « expérience d’ethno-fiction ». Il aux étudiants blancs et noirs de jouer leur propre rôle, en cherchant à savoir pourquoi les deux groupes ne se fréquentent pas en dehors des cours. Il incite quelques-uns d’entre eux à accentuer les aspects racistes de leur discours, afin de susciter les débats. Les Blancs respectent-ils leurs camarades « évolués » ? Les Noirs ont-ils envie de faire partie de la « bonne société » blanche ? Le dispositif alterne interviews et scènes improvisées, et le mélange de fiction et de documentaire démontre rapidement les tensions et les limites de la cohabitation entre ex-colonisés et ex-colonisateurs. Acclamé par la critique, le film a toutefois été interdit à travers toute l’Afrique francophone. (BD)

The Murder Of Fred Hampton (1971) de Howard Alk et Mike Gray

En 1969, Fred vient de fonder avec Bobby Rush l’aile de Chicago des Black Panthers. Son charisme lui attire l’affection des foules, parmi lesquelles Noirs et Blancs coexistent. Le parti appelle à la révolution et au renversement du complexe militaro-industriel blanc, et veut compenser les inégalités par des distributions de vivres, ainsi que des services légaux. Howard Alk et Mike Gray ont choisi de documenter leur époque : les manifestations contre la guerre au Vietnam, les mouvements étudiants et le combat des Black Panthers. Ils filment leurs réunions, donnant la parole à un discours censuré par les médias. En décembre 69, Fred Hampton est tué lors d’une descente de police. Gray et Alk sont contactés par les Panthers pour filmer les lieux de ce qu’ils considèrent comme un assassinat politique, mais que la police tente de masquer en fusillade déclenchée par les principaux intéressés. (BD)

Mais nous sommes tous antiracistes (1983) de Thierry Odeyn

Ce documentaire tire son titre d’une petite phrase « hypocrite » de Roger Nols (1922-2004), bourgmestre populiste et xénophobe de la commune de Schaerbeek. Profitant de la campagne électorale des élections communales de 1982 et de l’émission radiophonique Du sel sur la queue (à laquelle participe Roger Nols), Thierry Odeyn entrecroise les discours et témoignages d’intervenants divers – auditeurs, hommes de la rue, hommes politiques – auxquels répondent en écho de faux débats « à la Simonet » (Henri Simonet, ministre d’État et bourgmestre de la commune d’Anderlecht, passé du socialisme au libéralisme et très critiqué pour ses propos sur l’immigration). « L’immigré », s’il n’est pratiquement jamais présent à l’image, est au cœur du débat entre Blancs et dans la bouche de chacun·e. Le film rend compte d’un certain état d’esprit en Belgique dans ces années-là. (MR)

Frantz Fanon, Peau Noire Masque Blanc (1996) de Isaac Julien

Le cinéaste et documentariste britannique Isaac Julien brosse, dans ce film-collage, un portrait de l’écrivain Frantz Fanon. Né en Martinique, Fanon s’engage très tôt dans la dénonciation du racisme et du colonialisme. Il est tour à tour soldat en France durant la guerre, psychiatre en Algérie et en Tunisie, militant du FLN, puis ambassadeur du Gouvernement Provisoire algérien. Ami de Sartre et de Simone de Beauvoir, il attire rapidement la controverse, par ses écrits, et on l’accuse d’appeler à la violence anticoloniale. Ses livres seront une source d’inspiration pour les mouvements révolutionnaires Tiers-mondistes et les Black Panthers. Isaac Julien retrace la vie de Fanon en mêlant interviews, documents d’archives et reconstitution, soulignant la complexité de sa pensée et les contradictions d’un homme tiraillé entre sa peau noire et son « masque blanc ». (BD)

Soleil noir / Schwarze Sonne (1997) de Rüdiger Sünner

Dans cette passionnante enquête, richement documentée, le cinéaste montre qu’en Allemagne, bien avant 1933, des intellectuels ont préparé le terrain à l’avènement d’un guide messianique censé défendre la lumière aryenne contre la pénombre judéo-bolchévique. Ces pseudo-scientifiques – tous antisémites et racistes – participèrent à l’élaboration d’un nouveau fil narratif pour une grande Germanie et influencèrent nombre de personnes briguant le pouvoir, à commencer par Adolf Hitler qui en fréquenta quelques-unes. Leur « interprétation » (lorsqu’il ne s’agissait pas de charlatanerie) des mythes nordiques, de littératures ésotériques, de symboles runiques et de lieux de culte deviendra une source essentielle des fantasmes nationaux populistes durant la période agitée de l’entre-deux-guerres… Les symboles et les célébrations nazis ont été déterminants dans l'adhésion des Allemands à l'idéologie du IIIe Reich. (MR)

Concerning Violence (2014) de Göran Hugo Olsson

Le film se base sur des extraits du célèbre livre de Frantz Fanon, les damnés de la Terre, et particulièrement sur les passages concernant la violence. Souvent hypocritement considéré comme une apologie de l’usage de la force, le livre de l’essayiste et psychiatre martiniquais analyse les ressources des peuples colonisés dans leur lutte contre l’oppression. Selon lui il s’agit d’un dernier recours, notamment « parce qu’il n’y a pas d’autre réponse possible à une absence absolue de réponse et à un exercice absolu de la violence érigée en loi de la part des colons ». Le film est divisé en neuf parties traitant chacune d’un pays d’Afrique et de son approche de l’autodéfense anti-impérialiste. Construit sur base d’images d’archives, il est illustré par la voix de la chanteuse Lauren Hill qui interprète le texte de Fanon. (BD)

I Am Not Your Negro (2017) de Raoul Peck

Dès 1979, James Baldwin se met en devoir de réviser l’histoire des Afro-Aaméricains, laquelle bat en brèche les vertus fantasmées de l’American Way of Life. Réalisé par Raoul Peck, ce documentaire ravive la pensée de l’auteur sur un racisme structurel, inhérent à la construction des Etats-Unis en tant que nation matériellement prospère. Au-delà de son classicisme dans l’emploi d’une voix off étayée d’archives, le film a la particularité de mobiliser un corpus de fictions cinématographiques dont l’intérêt réside dans ce qu’il donne à voir de la représentation des rapports entre Noirs et Blancs. Ce dispositif est mis au service d’une démonstration singulière, celle d’un homme qui, au contraire de ses amis martyres, M. L. King et Malcolm X, s’est moins tenu du côté des acteurs que des témoins. Un parti pris moralement complexe à assumer, mais néanmoins nécessaire dans une optique de transmission. (SD)

Le procès contre Mandela et les autres (2019) de Nicolas Champeaux et Gilles Porte

En 1964, après un procès dont il n’existe aucune image, un tribunal sud-africain condamne Nelson Mandela et huit de ses compagnons à la prison à perpétuité. Le régime blanc qui a instauré l’apartheid depuis 1948 entend présenter l’organisation clandestine ANC (African National Congress) – qui promeut un modèle de société démocratique et multiculturel – comme un groupe terroriste et, par-là, gagner en légitimité auprès de la communauté internationale. Basé sur les archives sonores restaurées et une animation dynamique en noir et blanc, le film retrace l’historique du procès sur fond d’images d’actualités de l’époque. Presque 60 ans plus tard, la tension dans les échanges demeure palpable entre un procureur virulent et des prévenus qui tentent de maintenir le débat sur le plan de l’action politique. (YH)

Ku Klux Klan, Une histoire américaine (2020) de David Korn-Brzoza

Dans ce film en deux parties, le cinéaste retrace la naissance du Klan à la fin de la guerre civile, son évolution vers une force politique dans le Sud, puis sa radicalisation et sa condamnation comme mouvement terroriste, jusqu’à sa récente renaissance et son alliance avec les mouvements néo-nazis soutenant, et soutenus par le Parti Républicain de Donald Trump. Le dispositif – basé sur des images d’archives et des interviews avec des historiens et des témoins de l’époque, militants des droits civiques, forces de l’ordre et anciens membres repentis – rappelle les films de Ken Burns. Il montre la violence et l’abjection de ce mouvement criminel basé sur la haine de l’autre - noir, jaune, juif, catholique, etc., mais aussi la puissance toxique de l’idéologie du « pouvoir blanc » dans les Etats-Unis de toujours. (BD)


Une médiagraphie réalisée par Catherine De Poortere, Benoit Deuxant, Henri Gonay, Yannick Hustache, Marc Roesems et Simon Delwart, à la demande de la Bibliothèque Centrale pour la Région de Bruxelles-Capitale.

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