L'écologie vue à travers des films de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Sommaire
Donna Haraway: Story Telling for Earthly Survival
de Fabrizio Terranova (2016 – 83 min)
Donna Haraway (née en 1944), éminente philosophe, primatologue et féministe, a bousculé les sciences sociales et la philosophie contemporaine en tissant des liens sinueux entre la théorie et la fiction.
Fabrizio Terranova l’a rencontrée, chez elle, en Californie. À partir de discussions complices sur ses recherches et sa pensée foisonnante, le cinéaste a construit un portrait cinématographique singulier qui immerge le spectateur dans un monde où la frontière entre la science-fiction et la réalité se trouble. Le film tente de déceler une pensée en mouvement, mêlant récits, images d'archives et fabulation dans la forêt californienne.
La Bataille de l'Eau Noire
de Benjamin Hennot (2015 – 74 min)
En 1978, le Ministre des Travaux publics projette un immense barrage dans la vallée de l'Eau Noire, en amont de la petite ville de Couvin (province de Namur). Mais les habitants se transforment en de fiers irréductibles et livrent une flamboyante guérilla, allant de simples tracts à des actes de sabotage...
Pour raconter les faits et les gestes, le cinéaste Benjamin Hennot a rencontré les témoins et les acteurs de cette aventure de résistance citoyenne et a rassemblé une somme d’archives incroyables : émissions radio « pirates » (radio libre de Couvin), photos, coupures de presse, reportages TV et films super-8. [MR]
Le Chant de la Fleur
de Jacques Dochamps et José Gualinga (2013 – 61 min)
Le peuple amazonien de Sarayaku, qui représente 1.200 personnes, résiste depuis plus de 30 ans aux tentatives d’intrusion de compagnies pétrolières. Au moment où ce film est tourné, ces compagnies sont présentes à moins de 35km de leur territoire ancestral, dans la province de Paztaza, en république d’Équateur. Face à la menace de son extinction, le peuple partage sa légende et, inspiré par ses chamanes, s'engage dans un défi inouï : la Frontière de Vie. Au cœur du projet, un chant de guérison de plus de 500 ans appelé Cissa (la Fleur) prend soudain une portée universelle… [MR]
Quand le vent est au blé
de Marie Devuyst (2016 – 71 min)
Ces dernières années, sur les terres de Wallonie, on a vu réapparaître des variétés oubliées de céréales paysannes : les blés anciens.
Au fil des saisons, les graines se multiplient, se répandent et se transforment. Les gens se rassemblent, le travail s'organise. Un petit réseau prend forme. C'est alors que l'acte de produire la semence et le pain devient pour chacun·e une expérience, guidée avant tout par la recherche du goût et le respect de la terre.
Du champ au moulin, de la cuisine à la boulangerie, ce film choral raconte les parcours croisés d'un agriculteur, d'une agronome, d'un paysan boulanger et de deux meuniers.
Les Liberterres – Des histoires de rébellion contre les dérives de l’industrie
de Jean-Christophe Lamy et Paul-Jean Vranken (2016 – 82 min)
Ce film suit la démarche de quatre paysans qui ont tourné le dos aux méthodes de l'agriculture conventionnelle. En contrepoint, des archives nous font voyager en noir et blanc dans une époque où la science, croyait-on, allait définitivement sauver le monde de la faim et de la malnutrition.
Remi Schiffeleers est éleveur de chèvres en Flandre belge. Il forme aussi de jeunes agriculteurs africains aux méthodes d'élevage et d'agriculture durables.
En Sicile, Giuseppe Li Rosi, producteur de variétés de blé anciennes et biologiques, dénonce les manipulations génétiques du blé et la pression de l'industrie semencière en Italie.
Olga Voglauer habite en Autriche, à la frontière slovène. Le lait de ses vaches est vendu en filière courte. Elle refuse d'agrandir son cheptel et de dépendre des banques.
En Wallonie, André Grevisse, agriculteur et éleveur de race Blanc bleu belge, mène depuis vingt ans une guerre ouverte contre l'agriculture conventionnelle.
L’Homme a mangé la terre
de Jean-Robert Viallet (2019 – 98 min)
De la révolution industrielle à aujourd'hui, le cinéaste Jean-Robert Viallet propose un décryptage minutieux et passionnant de la course au développement qui a marqué le point de départ de l'ère de l'anthropocène – funeste asservissement de la nature par l’homme – et de la détérioration continue de la planète.
En balayant, avec de nombreuses archives issues du monde entier, deux siècles de progrès, de l'ère du charbon jusqu'à celle du big data, le film remonte aux sources de la crise écologique, en interrogeant avec précision les enjeux scientifiques, économiques et politiques qui y ont conduit.
Lovemeatender
de Manu Coeman (2011 – 63 min)
Nous mangeons plus de viande que les animaux n'en peuvent fournir. La Terre en paie le prix : animaux-machines, pollution, épuisement des sols, des forêts, réchauffement climatique. De l'obésité aux cancers jusqu'à la résistance aux antibiotiques, le corps de l'homme ne s'en porte pas mieux. Le réalisateur Manu Coeman et le vétérinaire philosophe Yvan Beck signent un documentaire édifiant sur les dérives de la consommation de viande, depuis les industries d'élevage à perte de vue (comme au Brésil) jusqu'aux questions de santé de la viande qui arrive dans nos assiettes.
Les Potagistes
de Pascal Haass (2013 – 60 min)
À l’été 2011, un collectif de riverains ixellois entre en résistance contre les autorités communales. L’objet de la discorde n'est rien d'autre qu'un lopin de terre cultivable où poussent des fruits et des légumes savoureux. Le documentaire de Pascal Haass, logiquement baptisé Les Potagistes, apparaît comme l’instantané saisissant – fruit d’une immersion qui dura tout de même près d’un an – d’un laboratoire démocratique extrêmement fécond, au sein duquel des citoyens lambda apprennent l’art de la délibération collective, autant qu’à identifier les voies d’accès aux institutions décisionnelles. [SD]
Les Damnés de la mer
de Jawad Rhalib (2008 – 71 min)
Un enchevêtrement de dizaines de bateaux de pêche en bois. En contraste, quelques plans plus tard, à peine une demi-douzaine de poissons proposés à la vente sur un sac en plastique. Le cinéaste engagé belgo-marocain rapporte le témoignage des pêcheurs d’Essaouira, « ex-plus grand port sardinier du monde » sur la côte atlantique du Maroc, victime de la pêche industrielle qui pille les ressources (« En 36 heures, un chalutier pêche 400 tonnes, volume impossible à pêcher en un mois par tous les bateaux d’Essaouira ») et condamnés à aller jusqu’à la frontière mauritanienne pour espérer une bonne pêche. [PD]
Farine, sel, eau et savoir-faire
de Rino Noviello (2018 – 49 min)
Le documentaire est construit autour des ingrédients principaux qui interviennent dans la composition du pain que ce boulanger belge fabrique : un pain au levain à l’ancienne : le blé, la farine puis le sel. Le film est un véritable hommage à ces artisans, au bon pain, au feu vivant qui le cuit, aux céréales bigarrées et dansantes du champ qui ont été moulues pour la farine, au temps retrouvé. Celui dont a besoin le levain pour faire gonfler la pâte durant la nuit, le temps nécessaire à trier le sel à la main, le temps que l’on prend pour redécouvrir le goût. [FM]
Ici, la Terre
de Luc Dechamps (2018 – 52 min)
Le film commence de manière humoristique sur la définition, parfois complexe, de la permaculture. Le réalisateur s’attache ensuite à la rendre simple et à l’illustrer au travers de témoignages. Luc Dechamps, s’est installé pendant une année dans la ferme-école de Desnié, sur les hauteurs de Spa. Il y a rencontré des formateurs et des personnes en formation qui racontent leur expérience. Tous mettent en avant un besoin de réalignement, la question du sens, la mise en place de cercles bénéfiques. Le ton est résolument joyeux et plein d’entrain face à la nature et à la vie. [FM]
Bruxelles sauvage. Faune capitale
de Bernard Crutzen (2014 - 53 min)
Cartographie de la faune bruxelloise, ce documentaire brosse un panorama de lieux à la biodiversité insoupçonnée. C’est ainsi que la réserve du Moeraske abrite une dizaine d’espèces d’oiseaux, que dans la fontaine du Square du Petit Sablon barbotent des crapauds, et que des pipistrelles hantent les étangs du Lange Gracht. Mais le héros de ce film n'est autre que le renard, objet de fascination pour le cinéaste, Bernard Crutzen. Le film explore cette cohabitation où il est question de transgression et d'une acceptable proximité des habitants avec la faune sauvage. [SD]
Une médiagraphie réalisée avec les contributions rédactionnelles de : Simon Delwart, Philippe Delvosalle, Christophe Duchesne, Frédérique Müller et Marc Roesems.
Cet article fait partie du dossier Médiagraphies | 2022-24.
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