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Lumumba au cinéma et en musique | une playlist

Lumumba (photo de Gary Stevens)
Patrice Emery Lumumba, acteur primordial de l’indépendance congolaise et Premier ministre de la nouvelle république, a été tué le 17 janvier 1961 au Katanga. Sa vie et son assassinat ont inspiré de nombreux musiciens et quelques cinéastes, des années 1960 à aujourd’hui. Une playlist.

Sommaire

Lumumba au cinéma et au théâtre

> Une saison au Congo, Aimé Césaire, 1966

(mise en scène Christian Schiaretti, 2013)

Figure emblématique de la négritude, Aimé Césaire nous plonge au cœur du Congo belge pour nous faire revivre cette période de transition (de 1958 à 1961) où Patrice Lumumba s’est imposé comme le symbole d’une nation. Se détachant de l’image du héros traditionnel, Césaire présente Lumumba sous un autre jour : celui du poète, de l’homme providentiel, du visionnaire. Une saison au Congo revient, non sans humour, sur l’indépendance du Congo où l’esprit de liberté d‘un peuple côtoie les enjeux politiques mesquins et les luttes d’influences diverses. (MA)

> Lumumba (Raoul Peck , 2000)

Film franco-belgo-congolais réalisé par le cinéaste haïtien Raoul Peck en 2000, centré autour de la figure exceptionnelle de Patrice Emery Lumumba. L’un des acteurs clés de l’indépendance congolaise, premier Premier ministre de la République du Congo de juin à septembre 1960, et disparu dans des circonstances toujours imparfaitement élucidées. Si l’homme a un parcours politique somme toute assez bref, il demeure, de nos jours encore, un symbole d’émancipation et de justice reconnu bien au-delà des frontières du Congo, de l’Afrique, de la Belgique, et même de l'Europe. (YH)

Lien vers l’article complet

> Spectres (Sven Augustijnen, 2011)

Film de fantômes consacré à l’assassinat de Patrice Lumumba, Spectres n’est absolument pas un documentaire classique alternant mécaniquement, dans une structure A / B / A / B, images d’archives et témoignages de « têtes parlantes » (experts et témoins, dépositaires d’une parole claire et utile, filmés « face caméra »). Pour Augustijnen, il s’agissait plutôt – dans le volet cinématographique de son projet (qui incluait aussi une exposition, un livre) – de « tourner [comme] manière de conjurer les spectres » tout en « abordant ce ‘spectral’ d’une manière assez matérialiste : en allant sur place et en se confrontant physiquement aux endroits hantés et aux descendants des figures paternelles » (la famille Lumumba mais aussi d’anciens fonctionnaires belges de la colonie). (PD)

Le film n’est pas en collection à PointCulture mais est visible sur UniversCiné


Lumumba et les musiques du monde

> Franco et l’O.K. Jazz, « Liwa Ya Emery » (1961)

Juste après l’assassinat de Patrice Lumumba, Franco et l’O.K. Jazz, musiciens congolais, écrivent un hommage à l’homme politique et expriment leur tristesse. Ils condamnent le meurtre, soutiennent ses partisans dans cette période de troubles et s’inquiètent de l’avenir du pays. L’introduction à la guitare reprend les notes du « Kyrie Eleison » catholique, et le morceau est en style boléro afro-cubain. (ASDS)

> E.C. Arinze & His Music, « Lumumba Calypso » (1961)

Ogbueshi Eleazar Chukwuwetalu Arinze et son groupe de musiciens étaient connus au Nigéria pour leurs morceaux de highlife. Dans cette chanson de 1961, il raconte la vie et l’assassinat de Lumumba ; il célèbre également son rôle dans l’indépendance du Congo. Il mélange le highlife local à du calypso, un style né à Trinidad, souvent utilisé pour raconter des histoires et protester contre l’ordre établi. (ASDS)

> Carlos Puebla, « Son a Lumumba » (1961)

Carlos Puebla est un chanteur cubain de trova qui, au cours de sa carrière, s’est engagé politiquement aux côtés de Fidel Castro et de Che Guevara, à propos duquel il a composé un hymne mondialement connu. Il dénonce, dans ce morceau en style « son », le meurtre de Lumumba et renvoie clairement la responsabilité vers les puissances coloniales, en commençant son texte par « Crime impérialiste ». (ASDS)

> Franco et l’O.K. Jazz, « Lumumba, héros national » (1967)

En 1967, Franco et l’O.K. Jazz publient une chanson nommée « Lumumba, héros national ». Chantée en lingala et français, elle parle de la relation entre Lumumba et Mobutu. Ce dernier a accédé au pouvoir en 1965 mais interdisait qu’on parle de son prédécesseur. Il le réhabilite finalement en 1966 et demande à Franco d’écrire une chanson à ce sujet. Les paroles illustrent le contraste entre les deux périodes. Franco transmet un message politique fort, en espérant que Mobutu suivra la voie de Lumumba et en invitant à l’unité nationale. (ASDS)

> Miriam Makeba, « Lumumba » (1970)

Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine, a toujours été militante. Elle s’est insurgée contre l’apartheid et s’est engagée dans la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, tout en défendant la beauté et les qualités du continent africain. En 1970, la chanteuse publie un hommage à Lumumba sur son album Keep me in Mind. Les paroles ont été écrites par sa fille, Bongi Makeba. (ASDS)


Lumumba et le hip-hop

> Arrested Development, « Pride » (1994)

Le hip-hop américain a souvent cité Patrice Lumumba, au côté des grandes figures de la lutte pour les droits civiques, Martin Luther King ou Malcolm X. C’est le cas ici avec la chanson « Pride » écrite en 1994 par Arrested Development. Les trois icônes sont décrites comme se battant pour ce qui est juste. Lumumba est présenté, comme Che Guevara, mentionné lui-aussi, comme un révolutionnaire détruit par son propre peuple, une référence directe au rôle de Mobutu dans la trahison de ses idéaux. (BD)

> Ärsenik, « P***** de poésie » (2002)

Le hip-hop francophone lui aussi associe Lumumba et les icônes noires à travers l’histoire américaine, y ajoutant souvent les artistes qui les ont inspirés. Ali, Maître Gims, Médine, Youssoupha et bien d’autres l’ont cité. Le groupe français Ärsenik, composé de deux frères originaires de Brazzaville, se représentent dans ce texte comme faisant partie d’une lignée qui inclut Malcolm X, Lumumba, Antha Diop et Steve Biko. (BD)

> Monsieur R feat. Keny Arkana, « De Buenos Aires à Kinshasa » (2007)

Extrait d’un album consacré à Che Guevara, ce morceau associe à nouveau les deux hommes. Il décrit la vie et la mort de Patrice Lumumba, avant qu’ils ne puissent se rencontrer, et sa lutte « contre les Belges et leurs complots ». Richard Makela, aka Monsieur R, est un musicien français d’origine belge, ses parents sont originaires de RDC. (BD)

> Agizo ya lumumba, « Lumumba's Legacy » (2013)

Art on the Frontline est un collectif artistique de la région des Grands Lacs, à l’Est du Congo. Il cherche à promouvoir la critique sociale et la responsabilisation au sein de la population locale, la lutte non-violente contre l’injustice et la fin des conflits qui déchirent le pays. Ce morceau (dont le titre signifie « l’héritage de Lumumba ») appelle au changement et se termine par un extrait du discours prononcé par Lumumba le jour de l’indépendance du Congo. (BD)

> Teddy L Feat Ange Nawasadio, « Patrice Lumumba » (2015)

Pour le rappeur congolais Teddy L, le lien avec Patrice Lumumba n'est pas simplement historique puisqu’il est son petit-fils. Publié le 30 juin 2015, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du pays, le clip qui accompagne ce morceau expose de manière explicite les conditions de l’occupation du Congo par les Belges et leur rôle dans l’assassinat de son grand-père. (BD)


Une playlist de PointCulture
coordonnée par Anne-Sophie De Sutter
et réalisée par Michaël Avenia, Philippe Delvosalle, Anne-Sophie De Sutter, Benoit Deuxant et Yannick Hustache

Photo de bannière: Revolutionary portraits : Patrice Lumumba (fresque à San Francisco), Gary Stevens en creative commons sur flickr

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