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Montréal en musiques

Montréal - studio Hotel2Tango
De la musique classique à la chanson, en passant par le rock, le jazz et les expérimentations, un portrait en musiques d'une ville dynamique, innovante et accueillante.

Sommaire

Les structures porteuses

Le label Constellation Records

Fondé en 1997 à Montréal par Ian Ilavsky et Don Wilke, Constellation Records s’est positionné comme un lieu de création et d’enregistrement strictement régi par des principes anticapitalistes, participatifs et égalitaristes. Si certains collectifs ou individualités du label sont forcément plus connus (Godspeed You! Black Emperor, A Silver Mt. Zion et dérivés) que d’autres (Eric Chenaux, Land of Kush…), le réductionnisme du néologisme post-rock (réfuté par ses géniteurs) est loin de s’appliquer à un très large catalogue qui réunit des dizaines de références dans une même sobriété graphique et une absence caractérisée d’égotisme chez leurs auteurs. Un disque Constellation, c’est un bel objet conçu par des gens qui ne transigent ni sur le contenu, ni sur la forme! Et outre une salle de concert, le bâtiment QG du label abrite les studios Hotel2Tango (enregistrement) et Grey Market de Harris Newman (mastering). À proximité, un espace mixte restau/galerie/salle, La Casa delPopolo en perpétue la philosophie.  [YH]




« L’étiquette » Bonsound

label Bonsound - logoMais qu’est-ce donc que ce petit écureuil qui semble amasser les pierres précieuses ? Il s’agit du logo plutôt bien choisi du label québécois Bonsound, fondé en 2004 et basé à Montréal. C’est qu’il faut être vif et curieux et surtout avoir l’oreille toujours aux aguets pour proposer un tel catalogue. À travers une variété de styles qui n’a d’égal que la qualité des productions, la maison du bon son a largement contribué à dépoussiérer l’image de la scène québécoise francophone. Chanson, rock, pop, folk, électro, hip-hop, etc.  La vitalité musicale montréalaise de la dernière décennie (Lisa Leblanc, Monogrenade, Philippe B, Radio Radio, Safia Nolin, Yann Perreau, etc. ) est enfin sorti de l’ombre.  [GB]


 


Le Trésor de la langue


René Lussier

En 1989, le guitariste René Lussier enregistre – avec entre autre quelques complices anglophones tels que Fred Frith ou Tom Cora – Le Trésor de la langue : traces d’un voyage linguistique qui, de la rue et des trottoirs jusqu’aux archives officielles des bibliothèques le voit collecter les paroles de Québécois anonymes ou célèbres puis les retravailler par collage et mise en musique. Chaque intervention parlée sert en effet de matériau de départ à une dictée musicale : chaque mot, chaque phrase, chaque inflexion est transformée en partition pour les différents instruments (guitares, violoncelle, piano, cuivres, bandes magnétiques, voix, etc.).  [PhD]






Pierre Lapointe

Quel meilleur ambassadeur que Pierre Lapointe pour représenter la chanson francophone québécoise ? Un premier concert au Botanique pour la sortie de son premier album éponyme fin 2004 et depuis, une carrière menée avec l’élégance d’un dandy pop devenu aujourd’hui simplement incontournable. Seul avec son piano, s’entourant d’une bande de musiciens ou même d’un orchestre symphonique, Pierre Lapointe créé un univers décalé dont l’humour particulier harmonise les facéties musicales. Son dernier album égrenant en bonus une série de reprises du répertoire francophone (« C’est extra », « Le Mal de vivre » et « Comme ils disent ») est d’abord sorti en France avant de poursuivre sa route au Québec, preuve s’il en est que l’artiste est désormais associé et intégré au répertoire de la chanson française. Fan de la première heure, PointCulture a toujours suivi Pierre Lapointe - sur disques, en concert et même en interview, la veille d’un concert bruxellois au Botanique en 2014.  [NG]




Chocolat

Fondé en 2006 autour du charismatique compositeur, musicien et chanteur Jimmy Hunt, Chocolat sort en 2008 Piano élégant, un premier album indie-pop-lo-fi très bien accueilli par la critique. S’ensuit six ans plus tard sur l'excellent label français Born Bad Records (Cheveu, La Femme, Frustration, Forever Pavot...) un second essai terriblement efficace, alliant psychédélisme, garage et sonorités sixties. Leur troisième opus, Rencontrer LooLoo véritable album-concept  rétrofuturiste, nous conte les aventures d’un demi-dieu fait de poussières galactiques et à la tête de guitare annonciatrice d’un nouvel âge d’or.  Ce dernier disque à la fois glam rock, heavy un peu prog, et parfois soft rock fait preuve d’une liberté et d’une créativité sans limite.  [IK]



Montréal, ville du monde

Lhasa de Sela

Artiste itinérante mexicano-américaine, Lhasa de Sela décide à 19 ans de poser ses valises à Montréal. Elle sort six ans plus tard son premier album La Llorona. Envouté par sa voix, sa rythmique latine, ses intonations country à la Dylan et sa texture aérienne, Montréal l'adopte. Elle sera désormais considérée comme une artiste québécoise. Elle compose encore deux albums, The Living Road et Lhasa, où délicatesse et sons jazzy prennent de plus en plus place. À peine âgée de 37 ans, elle meurt d’un cancer. Montréal a inauguré en 2014 un parc à son nom dans le Mile End, son quartier de vie et création. Son piano y a été laissé à la spontanéité musicale de tous.  [LM]



Colin Stetson

Né à Ann Arbor, Michigan, le joueur de saxophone basse (et de quasi tout le reste des cuivres: clarinettes, cor, flûte et cornet) Colin Stetson a commencé à sortir ses premiers disques aux États-Unis avant de vebir s’installer à Montréal, d’y collaborer avec Arcade Fire (cf. ci-dessous) et d’y sortir une grande partie de sa discographie sur le label Constellation (cf. ci-dessous). Entre jazz et rock, jouant tant avec Bon Iver, LCD Soundsystem, Tom Waits ou Laurie Anderson qu’il ne croise la route de Matts Gustafsson ou d’Anthony Braxton, Colin Stetson c’est – comme l’écrit Olivier Lamm dans Libé – avant tout un corps : un souffle (la fameuse respiration continue), une voix chantonnante qui s’insinue dans ce flux d’air et des doigts qui pianottent des rythmiques sur les clés de l’instrument. Après sa trilogie New History Warfare, il s’est récemment réapproprié (de manière libre), la troisième symphonie de Górecki !  [PhD]



Inventeurs et rénovateurs

Martin Tétreault

Le plasticien sonore Martin Tétreault aime les disques vinyles d’un amour iconoclaste. Loin du collectionneur méticuleux, il entame sa pratique musicale par de sauvages bricolages. Son arsenal se compose de disques coupés en deux et recollés à l’envers, de disques-Frankenstein construits à partir de fragments de trois ou quatre disques différents, de disques couverts de scotch, de papier, de disques en bois, qu’il utilise ensuite dans des performances joyeusement chaotiques où malgré toute sa maitrise rien n’est jamais totalement contrôlable. L’accident tient volontairement une place importante dans ses concerts et le risque les rend d’autant plus fascinants pour le public comme pour lui.  [BD]


 

Yannick Nézet-Séguin désamidonne l’habit du chef d’orchestre

Depuis 2000, Yannick Nézet-Séguin assume les fonctions de directeur artistique et chef principal de l’Orchestre Métropolitain de Montréal. Toujours lié à l’Orchestre de Philadelphie jusqu’en 2026, Il termine cette année sa dernière saison avec l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et s’apprête à prendre en 2020 la succession de James Levine à la tête du Metropolitan Opera de New York. Faisant contrepoint à ce parcours vertigineux, son goût pour la simplicité et pour l’accessibilité lui épargneront l’ivresse des sommets. Le présentateur canadien Guy A. Lepage affirme à juste titre « C’est lui le chef mais c’est la musique qui le mène » et Yannik Nézet-Séguin de lui répondre, du haut de ses 42 ans, que la musique n’est pas une question d’autorité mais de passion partagée. Brisant ainsi certains codes de distinction tenaces, il s’en remet au seul pouvoir d’une musique qu’il veut ouvrir au plus grand nombre. Vœu qu’il partage entièrement avec l’Orchestre métroplitain et qui vise à combler le fossé entre le chef et son orchestre, entre l’art et le public, entre le savant et le populaire.  [JL]




Les incontournables

Leonard Cohen: une vieille chanson sur le balcon

Cet extrait du documentaire The Song of Leonard Cohen filmé en 1980 par le réalisateur canadien Harry Rasky illustre à merveille le rapport du chanteur Leonard Cohen à la ville de Montréal et plus particulièrement à la Question nationale sur laquelle tout québécois même anglophone et aux origines multiples comme lui se doit tout au long de sa vie de prendre position. On y voit Cohen assis sur son balcon en train de commenter sa propre version très mariachi tex-mex de son interprétation de « Un Canadien errant » (une chanson écrite à l'origine en 1842 évoquant pour des exilés canadiens l'impossibilité de jamais revoir leur pays natal) tout en contemplant son quartier de Montréal lui aussi aux origines diverses et résolument tourné vers le reste du monde. Un monde où anglophones, francophones et allophones de tous horizons se côtoient en parallèle du questionnement identitaire véhiculé par les gouvernants des deux camps. Une séquence en forme de pied de nez vécue tout en décalage dans un cadre bucolique presque idyllique qui correspond bien à la vie et à l’œuvre de cet immense artiste.  [DM]



Arcade Fire

Apparu au début des années 2000, le collectif américano-canadien Arcade Fire basé à Montréal et centré autour du couple Win Butler (compositeur principal, chant) / Régine Chassagne (chant), a été dès son album « coup de génie » introductif, le mal nommé Funeral, l’une des trop rares promesses artistiques tenues dans le monde de la… pop (?). Conjuguant lyrisme tempéré, arrangements minutieux (le groupe affectionne les instruments délaissés par le rock), écriture précise et prestations scéniques flamboyantes, Arcade Fire n’est pas encore parvenu - trois disques et une foule de projets parallèles plus tard - à décevoir…  [YH]




une playlist collective de PointCulture signée :

Yannick Hustache, Geoffrey Briquet, Philippe Delvosalle, Noël Godts, Igor Karagozian, Benoit Deuxant, Jacques Ledune, Lise Mernier et David Mennessier.

photo: le studio d'enregistrement Hotel2Tango.

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