Psychédélia. Hier, today, morgen | une playlist
Apparu dans les années 1960, dans la foulée de l’explosion hippie et de l’extension de l’usage des drogues (surtout le LSD), le rock psychédélique se caractérise avant tout par la recherche d’un rendu musical qui évoque et explore d’au plus près les multiples « états de conscience altérés » découlant de la prise de « narcotiques » et autres substances rapidement jugées illicites. Pour ce faire, les groupes psyché vont faire exploser le canevas chanson (autour des 3 min) et s’affairer à l’élaboration de longs titres marqués par une monotonie rythmique (extrême), une digression instrumentale tortueuse - accentuée par le recours à la distorsion et à une panoplie d’effets sonores– et un registre de vocaux (mais pas toujours) allant de l’incantatoire vrillé à celle de l’effacement presque complet (chant fondu dans le mix).
Si le terme a vu le jour pour décrire le raffut enfumé orchestré dès 1966 par le 13th Floor Elevators et la première génération de groupes psyché issu de la côte ouest des USA (Grateful Dead, Jefferson Airplane, Quicksilver Messenger Service, The Seeds…), le genre ne tarde pas à produire ses effets sur toute la sphère musicale de l’époque, de la pop (Beatles) au blues (Hendrix), et de la Motown (Temptations) au hard rock naissant (Led Zep’). S’il offre un cadre au meilleur Pink Floyd (The Piper at the Gates of Dawn), et devient la matrice du rock prog’ (Yes), il prend en Allemagne des sentiers plus que détournés (Can).
Depuis, il n’a cessé de venir et revenir sous des formes plus ou moins altérés mais aisément reconnaissables (des post-hippies de’Ozric Tentacles ou de Gong au space-rock d’Hawkwind), ou réformées aux normes de l’époque (Terardrop Explodes dans les ‘80s, Spacemen 3 et Spiritualized dans les 90’s). Tombé dans le chaudron metal, il en est ressorti Stoner (Kyuss), et la techno des années ’90 est allée jusqu’à lui emprunter l’essentiel de son bréviaire « trance ».
Depuis, le flambeau à forte fumée est entretenu par une belle tripotée de groupes plutôt Américains qui en ont reproduit les effets améliorés sans (trop) tirer les ficelles de la nostalgie (The Brian Jonestown Massacre, Black Angels, BRMC, Animal Collective…) YH