Sooner : sélection juin 2024
Sommaire
CINÉMA BELGE
Boris van der Avoort : Le Dormeur éveillé (2021)
Le Dormeur éveillé est beaucoup plus que le carnet de santé de Boris Van der Avoort (ici cinéaste mais aussi coscénariste, co-filmeur, écrivain et lecteur de la voix off, etc.) face à ses insomnies. D’abord, parce que, dans son attitude-même, le réalisateur prend du recul par rapport à une conception trop binaire de ses bouts de nuits blanches : « Le film est né lorsque j’ai pris conscience que je devais arrêter de lutter contre mes insomnies et que je devais les accepter. (…) J’ai [alors] éprouvé le sentiment que la nuit était un espace-temps à protéger ». Puis parce que ce film polysémique assemble avec finesse des matières sonores et visuelles assez variées : très beaux plans très cadrés de Bruxelles de nuit, images suggestives et oniriques, véritable Arche de Noé de séquences animalières (chats, moutons, renards, rapaces, poissons rouges, etc.), images à la caméra nocturne infra-rouge, etc. (PD)
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Samy Szlingerbaum : Bruxelles-Transit (1980)
En 1980, le cinéaste Boris Lehman joue – aux côtés de deux futurs cinéastes, Hélène Lapiower et Micha Wald – dans Bruxelles-Transit. Dans un superbe noir et blanc au grain et aux effusions de lumière et d’obscurité assumées, dans la durée magique des plus beaux films de Tourneur (1h15), son ami Samy Szlingerbaum y enregistre entre quasi documentaire et bribes de fiction minimale l’installation à Bruxelles de ses parents et de son frère venus de Łódź en Pologne en 1947. Parlant – et chantonnant – en yiddish, sa mère raconte leur arrivée et leur installation dans une ville où « tout était encore comme pendant la guerre » tandis que trente ans plus tard son fils filme la Gare du Midi d’avant le Thalys et l’Eurostar : les trains, les voies, les quais, les salles d’attente et la salle « des pas perdus », les taxis sur les rues pavées dans la nuit… En 1986, Samy Szlingerbaum meurt, à peine âgé de 37 ans. (PD)
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Marc Didden : Brussels by Night (1983)
Au début des années 1980, un cinéaste débutant (non passé par la case « court métrage » avant de se lancer dans un premier long), formé autant dans les quinze cinémas de quartier d’Etterbeek et de Saint-Josse qu'au Rits (pendant flamand de l'Insas), journaliste rock, tourne un premier film urbain « no future », une sorte de « road movie statique » mis en musique par Raymond van het Groenewoud. Marqué par le punk, influencé par Alberto Moravia et Extérieur nuit de Jacques Bral (1980), Didden filme à petit budget, en souvent moins de trois prises, sur une pellicule 16mm de plusieurs marques différentes, un « character driven movie » dans lequel un personnage central désabusé et volontiers désagréable, une serveuse de bar et un chauffeur de tram marocain évoluent de la Gare du Nord – et du quartier détruit qui l’entoure – au boulevard Adolphe Max, et des galeries commerçantes, des stations de pré-métro, des bars et boites de nuit du Centre au plan incliné de Ronquières… (PD)
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CINÉMA FRANÇAIS
Fanny Liatard & Jérémy Trouilh : Gagarine (2021)
Jeune homme débrouillard qui a passé toute sa vie à Gagarine, un immeuble insalubre situé dans la grande banlieue parisienne, Youri (prénom du premier homme dans l’espace) tire son inépuisable énergie d'un attrait pour la conquête spatiale en mode feu U.R.S.S. Or le HLM est promis à la démolition et l’hétéroclite communauté qui y vit, à la dispersion. Tandis que tous déménagent, Youri investit les lieux abandonnés pour y construire sa propre réplique de la capsule Soyouz. Ce conte spatial de banlieue est imprégné de la nostalgie d’une époque pas si lointaine où l’avenir était synonyme de prouesses techniques et de progrès sociaux.. En 2021, l’onirisme créatif et l’amitié (l’amour ?) semblent bien être les dernières aventures à vivre. (YH)
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Mikhaël Hers : Les Passagers de la nuit (2022)
L’histoire se déroule durant sept ans, de 1981 à 1988, sur un fil qui tient autant du récit d’initiation que de la fresque sociale, cadres narratifs dont Mikhael Hers ne fait pas grand cas, leur préférant tout ce qui déborde ou échappe à la brusquerie de l’événement, cultivant l’art de la réminiscence comme s’il incombait au souvenir de prendre en charge toutes les données du sensibles qui font défaut à l’instant présent. La grâce de ce cinéma, semble-t-il, est qu’il fait exister non pas seulement des personnages, mais des sensibilités, parvenant à nous faire voir, à nous faire sentir ce qui anime les êtres souvent à leur insu. Le courant de conscience tel qu’on le connaît en littérature trouve ainsi sa traduction à l'image. Les lieux, les époques, les accessoires, la lumière même et les corps qu'elle rencontre y deviennent les contours tremblants d'une seule grande et belle incertitude quant au fait d'exister et la place qu'on occupe. (CDP)
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Arnaud Desplechin : Tromperie (2021)
C’est l’un de ces presque huis-clos qu’a vu fleurir la pandémie, un film qui nous met en présence de Philip Roth, écrivain américain exilé à Londres auquel Arnaud Desplechin emprunte volontiers les éléments formels qui vont à la rencontre de ses propres conceptions de cinéaste. Ainsi du procédé qui consiste à organiser le récit comme un théâtre, artifice visant à accroître les libertés du metteur en scène. L’image quant à elle n'existe que pour donner du poids aux mots qui se savourent à mi-voix. De fait, ce côté ouvragé, fébrilement séquencé, pensé, tenu, autoritaire renvoie au maître des lieux, « je suis un théâtre, et rien d’autre qu’un théâtre » déclare Philip Roth. Des femmes qu’il nous prie de regarder et d’écouter suivant l’attention impérieuse qu’il leur consacre, de l’ennui, des rapports indiscrets entre le travail de création et la vie, le film ne nous dit rien qui ne se résume à une banale affaire de séduction. (CDP)
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FICTIONS INTERNATIONALES
Bong Joon-ho : Snowpiercer (2013)
Adapté d’une bande dessinée, Snowpiercer relève de la science-fiction dystopique. Embarqués dans un train au mouvement perpétuel, les survivants d’une glaciation anthropique reproduisent les rapports de domination déjà en vigueur avant la catastrophe. Au contraire de l’œuvre dont elle s’inspire, le film de Bong Joon-ho s’ouvre sur une séquence feignant de prendre la crise climatique comme sujet, notamment par une critique du technosolutionnisme. Mais le cinéaste demeure fidèle à la version littéraire en ce qu’il dépeint la répression subie par une sous-catégorie de passagers, victimes d’une inégalitaire répartition des ressources exacerbée par ces temps de disette. (SD)
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Ritesh Batra : The Lunchbox (2013)
Dans The Lunchbox, une famille attablée autour d’un repas n’est jamais qu’un prétexte pour souligner la solitude de Sajaan, homme veuf et sans progéniture. D’une âme en peine à l’autre, le film croise sa trajectoire avec celle d’Ila, femme au foyer négligée par un mari absent. Le déjeuner préparée par celle-ci comme tentative de ramener à elle sa moitié témoigne de ce rôle central du manger dans les relations interpersonnelles de ce sous-continent indien dont la gastronomie suinte par tous les pores. Mais la diversité des couleurs qui le composent apparaît finalement sous l’œil interloqué du mauvais destinataire, en l’occurrence Sajaan. Ainsi s’amorce entre les deux protagonistes une correspondance épistolaire qui, bien que ce ne soit pas là l’essentiel, semble s’acheminer vers une romance... (SD)
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Burhan Qurbani : Shahada (2010)
Dans l’Allemagne des années 2010, de jeunes adultes issus de l’immigration font face à des dilemmes moraux entre leur foi musulmane (Shahada étant le premier pilier de l’Islam, la profession de foi) et leur quotidien dans cet Occident où ils sont nés et où ils ont grandi. La mosquée est le point de convergence entre les trois histoires. Lors d’un hiver berlinois, Ismail, policier, retombe sur une immigrée clandestine croisée des années plus tôt. Pour elle, il serait prêt à quitter femme et fils. Nigérien pratiquant, Sammi est dérouté par l’évolution de ses sentiments, par-delà l’amitié, pour Daniel. Enfin Maryam, fille d’un prédicateur veuf et tolérant, endure les pires souffrances après un avortement de fortune qui a lieu dans les toilettes d’une boite de nuit. L’événement la fait glisser de la culpabilité vers un état de fièvre fondamentaliste teinté d’accents apocalyptiques, un revirement qui l’éloigne de son amie et inquiète autant ses sœurs de confession que son responsable de mosquée. (YH)
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CINÉMA D'AUTEURE
Alice Winocour : Proxima (2019)
Sarah s’apprête à quitter la Terre pour une mission d’un an sur Mars laissant derrière elle sa fille de 8 ans, Stella. En filmant préparatifs et séances d’entrainement, la réalisatrice, dont c’est ici le troisième long métrage après Augustine et Maryland, propose une œuvre rivée au sol, un quasi documentaire sur le milieu de la recherche spatiale où être femme et mère fait encore figure d’exception. De cet élément d’étrangeté se profile, par le biais de la fiction, l’autre versant du film, récit d’apprentissage ou roman familial à rebours des schémas consacrés. L’enfant n’est-il pas celui qui n’existe qu’en se séparant ? Et la mère, son corps, le lieu même de la séparation ? Dans le protocole de décollage aérospatial russe, l’expression consacrée « séparation ombilicale » décrit sans équivoque l’action de se détacher de la Terre, figure maternelle par excellence. Le départ de Sarah inverse le cours des choses ; à Stella, l’enfant, de laisser sa mère prendre son envol. (CDP)
Deniz Gamze Ergüven : Mustang (2015)
Immersion fictionnelle dans une famille turque traditionaliste, Mustang adopte le point de vue de Lale, la plus jeune des cinq protagonistes de l’œuvre. La cinéaste Deniz Gamze Ergüven met ainsi le spectateur au diapason de son personnage : momentanément hors de cause, celle-ci ne peut que regarder ses ainées quitter une à une la maison des suites d’unions imposées, jusqu’à la rébellion. Initiation à la condition féminine dans certaines zones reculées de Turquie, le film donne à voir le passage brutal, presque sans transition, de l’enfance à l’âge adulte pour celles qui endossent désormais un devoir allant de pair avec leur nouveau statut d’épouse. (SD)
Chloé Zhao : The Rider (2017)
Brady Blackburn, jeune homme vivant dans la réserve sioux de Pine Ridge, ne peut plus monter à cheval suite à un accident de rodéo. Cette nouvelle vie lui pèse mais il tente de l’embrasser au mieux. La réalisatrice Chloé Zhao a filmé une fiction mais le côté réel est très présent, parce que les acteurs jouent en grande partie leur propre rôle : Blackburn est interprété par Brady Jandreau qui s’est fait un nom dans les rodéos locaux. La réalisatrice installe sa caméra dans les bars et entre les cowboys qui discutent de leurs exploits. Il y a un côté très masculin dans le sport, mettant en avant la force et l’équilibre, mais le film est très doux et mélancolique. Les scènes avec les personnages se mélangent avec de superbes plans de la nature, empreints de magie, très souvent tournés à l’aube et au crépuscule, rappelant le cinéma de Terrence Malick. (ASDS)
Naomi Kawase : Still the Water (2014)
L’histoire de ce long-métrage est assez minimaliste mais Naomi Kawase a le don de filmer le Japon, rural de préférence. Elle est descendue dans le sud du pays, dans l’île d’Amami qui fait le lien entre le Japon et Taiwan. C’est un autre monde, dominé par un climat tropical et une végétation luxuriante ; il y a un côté « île du Pacifique ». Inlassablement, elle filme la nature, la pluie qui tombe, le vent du typhon, et surtout la mer. Ses images sont lumineuses, parfois un peu délavées, donnant un certain cachet au film. Elle se rattache également aux traditions locales, aux histoires des chamanes qui sont toujours aujourd’hui des piliers de la société de l’archipel, à la musique et aux chansons si particulières de la région. C’est un film aux ambiances particulières, très méditatives. (ASDS)
Julia Ducournau : Grave (2016)
Jusque-là essentiellement associée à une stratégie de survie, la représentation du cannibalisme dans le cinéma de fiction se mue en un véritable atavisme avec Grave. La phase d’exposition du film, axée sur l’entrée du personnage de Justine en études de médecine vétérinaire, exploite les nombreuses équivoques qui permettent à Julia Ducournau de faire basculer son film dans le cinéma de genre. Par son nouveau statut, la bizute se voit contrainte d’ingérer des abats d’animaux malgré un vœu affirmé de végétarisme. De là s’enchaînent une série d’événements propres à lui révéler sa nature profonde. A travers sa prédilection à la fois neuve et obsessionnelle pour les corps dénudés, le film suggère par avance une fin dramatique, quoique savamment amenée. (SD)
DOCUMENTAIRES
Emmanuel Marre : Chaumière (2012)
Pour Chaumière, l’ex-étudiant de l’IAD (Louvain-la-Neuve) s’intéresse aux hôtels Formule 1, cette répétition quasi à l’identique dans le no man’s land périphérique de 300 villes de France de ces mêmes bâtiments préfabriqués construits à la chaine dès le milieu des années 1980. Par des plans cadrés au cordeau (de l’architecture intérieure et extérieure, de la signalétique, des plateaux-repas abandonnés après le petit déjeuner appréhendés de haut comme des paysages filmés d’avion, etc.), Emmanuel Marre et ses directeurs de la photographie commencent par aborder ces hôtels comme les « machines à dormir » qu’ils sont censés être. Mais ensuite, le réalisateur part de plus en plus à la rencontre de celles et de ceux qui passent par ces chambres exiguës, pour une nuit ou pour un an : touristes à petits budgets, fêtards du réveillon, représentants de commerce, ouvriers de gros chantiers mais aussi tout un spectre de destins en décrochage ou à la dérive… (PD)
Benjamin Ree : The Painter and the Thief (2020)
Le portrait d’une artiste et du voleur de ses œuvres, et de leur relation improbable et électrique. Un documentaire aux allures d’un film de fiction. Ce long-métrage tourné sur une durée de trois ans, d’une structure peu conventionnelle, passe d’un point de vue à l’autre, créant un portrait très fin de deux personnes blessées, de deux humains qui se demandent comment être vus et aimés. Le côté sombre de l’histoire est accentué par le manque de luminosité de l’hiver norvégien. Benjamin Ree porte une attention toute particulière aux images, à la lumière, au cadrage, comme un peintre qui place ses personnages sous certains angles et dans un certain éclairage pour en faire le portrait. (ASDS)
UN REGARD VERS L'EST
Elie Grappe : Olga (2021)
Gymnaste d’élite ukrainienne, Olga a quinze ans en 2013. À l’approche du championnat d’Europe, la jeune fille doit s’exiler pour endosser les couleurs de la Suisse, pays d’origine de son père qu’elle a à peine connu. Les raisons de cette expatriation n’ont rien de stratégique. Un soir, en revenant de l’entraînement, elle est la victime collatérale d'une tentative d’attentat visant sa mère, journaliste politique engagée dans la lutte contre la corruption du gouvernement. Né en 1994, passé par le Conservatoire de Lyon avant d’intégrer l’école d’Art de Lausanne, Elie Grappe combine les approches de la fiction et de documentaire. Dans ce premier long métrage, deux régimes d’images, l’un concentré autour du personnage imaginaire d’Olga, l’autre basé sur les vidéos de manifestations à Kiev, disent bien le refus du réalisateur de recourir à la reconstitution pour un événement dont la mémoire ne lui appartient pas. L’inscription du politique dans un sujet lié à l’adolescence interroge avec une grande intelligence le rapport au monde d’une jeunesse contrainte de mener ses propres combats et métamorphoses sur un sol en feu, plus que jamais prêt à s'effondrer. (CDP)
Andrei Kontchalovski : Chers camarades ! (2020)
Classé secret d’état jusqu’en 1992, le massacre de Novotcherkassk s’est soldé trente ans plus tôt par de multiples arrestations et la mort de vingt-six manifestants. En revenant sur l’événement, Andreï Kontchalovski rend compte de ce que fut le désarroi des dirigeants communistes à l’égard d’une cause dont ils furent les bénéficiaires autant que les fossoyeurs. Rien ou si peu, dans ce que raconte le cinéaste russe au sujet des Soviétiques, ne semble vraiment différer en nature du régime autoritaire quoique prétendument démocratique instauré par Poutine. Soutenus par un nationalisme indéfectible, la répression des libertés et le musèlement de l’opposition sont des faits qui continuent d’interroger chaque citoyen dans la ligne qu'il entend suivre devant des injustices dont il est tour à tour le témoin, la victime et l’instrument. Une zone grise au sein de laquelle, semble dire le film, la foi - synonyme d'irrationnel, donc pas nécessairement liée à une religion -, revêt à nouveau un rôle primordial en contrepoint d'un monde affligeant et incompréhensible. (CDP)
Jan P. Matuszynski : Varsovie 83, une affaire d'état (2021)
Alors qu'il s'apprête à fêter la fin des examens, Grzegorz Przemyk, 18 ans, refuse de présenter ses papiers à la police. À l’affut du moindre signe d’opposition, les représentants de l'ordre l'embarquent dans un fourgon et une fois arrivés au poste, le rouent de coups.. Le jeune homme décède deux jours plus tard des suites d’une péritonite aiguë. Frappez au ventre avait dit le chef de la police, ça ne laisse pas de traces. A défaut de l'enquête qui n'eut jamais lieu, Matuszynski s’emploie à décrire par le menu le travail obsessionnel des services secrets pressés d’étouffer l'affaire. La mécanique de l’oppression montre ici son visage le plus grimaçant. Il s’agit d’un drame de la médiocrité où les mesures se prennent au pis-aller, dans la lassitude d’une chaîne décisionnelle à la dérive. Il y a de l’ennui, de la laideur, de la bêtise, mais d’éclat, très peu. (CDP)
Arthur Harari : Onoda, 10 000 nuits dans la jungle (2021)
Fresque biographique, Onoda emmène le spectateur dans la jungle des Philippines, aux côtés d’un soldat japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale est toujours en cours, même si les années ont passé. C’est une histoire émouvante et très humaine d’un homme pris dans la tourmente de la guerre. Le film suit le rythme des saisons et l’arrivée de la pluie et des typhons est à chaque fois un moment fort, accentuant le huis-clos qui s’est créé entre les soldats. La nature est superbement cinématographiée, avec les ombres et les lumières tamisées des sous-bois, avec le soleil cru du milieu de journée, mais ce sont les personnages qui dominent, occupant les images à tout moment, toujours centrés, ou organisés avec un point focal qui se trouve au milieu. (ASDS)
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Ont participé à cette médiagraphie : Philippe Delvosalle, Simon Delwart, Catherine De Poortere, Anne-Sophie De Sutter, Yannick Hustache.
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