Vlek, le label aux expérimentations électroniques
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Avec une trentaine de productions en une petite quinzaine d’année, Vlek démontre son endurance et sa persévérance. Il mise depuis ses premières sorties sur un fonctionnement patient, dont le volume d’activité lui permet de soutenir une vitesse de croisière praticable. Tout est pensé de manière rationnelle ; depuis le nombre d’exemplaires pressés jusqu’au circuit de distribution, en passant par le partage des tâches de chacun. Chaque étape accompagnant le trajet d’un disque est clairement réfléchie, comme la manière d’utiliser des plateformes comme bandcamp, ou de trouver des solutions créatives pour éviter les frais exorbitants de la poste belge (sujet épineux pour un label vinyles). Le choix des artistes a suivi la vie du label et son inscription dans la scène belge. Interprété à ses débuts comme un label de musique électronique, pour ses premières productions – une bande de connaissances comprenant Cupp Cave (aka KingFisherg, Sineshine, Ssaliva), Hermutt Lobby, Squeaky Lobster, etc –, Vlek s’est progressivement décroché de toute catégorisation en explorant d’autres territoires, au coup par coup, parfois dans des directions plus pop (Baleine 3000, Lawrence Le Doux, etc.), parfois plus expérimentales (Aymeric de Tapol, Yann Leguay, etc.). Le lien entre tous ces musiciens est qu’ils sont proches du label et de ses créateurs. Fait rare pour les labels indépendants contemporains, Vlek est fidèle à ses artistes, qu’il accompagne souvent au fil de plusieurs productions, et documentant leur évolution. Le label a ensuite élargi son répertoire à des artistes/groupes français inscrits au sein de la scène bruxelloise : Raymonde (originaire de Lyon) et Accident du travail (originaires d’Alsace). Le premier pratique une musique électronique qu’il décrit comme exotique, à la recherche d’un folklore technologique. Les seconds accompagnent les sonorités éthérées des ondes Martenot dans des compositions flottantes gracieusement intoxicantes. imaginaires. Le résultat est surprenant, comme si Wendy Carlos avait réalisé la bande-son de Barry Lyndon plutôt que celle d’Orange mécanique.
Benoit Deuxant
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