August De Boeck
August De Boeck
Prelude Theroigne De Mericourt
Je ne suis jamais aussi contente que lorsqu'il m'est donné de parler de notre patrimoine national. August De Boeck fait partie des compositeurs qui ont marqué la jonction entre le XIX ème et le XX ème siècle en Belgique. Il fut le témoin de cette fin de siècle si riche en bouleversements culturels au nombre desquels la naissance des Ecoles Nationales. C'est lui qui introduisit l'impressionnisme musical en Belgique. Né à Merchtem le 9 mai 1865, il étudia l'orgue au Conservatoire royal de Bruxelles dès 1880. Sa rencontre avec Paul Gilson (1865 -1942), autre compositeur de nos contrées, fut primordiale pour la carrière du compositeur. C'est en effet lui qui lui enseigna l'orchestration et qui lui donna l'impulsion nécessaire pour se lancer dans la composition. Fasciné par la musique vocale, De Boeck composa 5 opéras, des mélodies et des œuvres vocales sacrées. Il ne fut pas de reste dans le domaine orchestral avec sa Symphonie en sol mineur, son Concerto pour violon, ses deux fantaisies et d'autres pages d'inspiration romantique. Grâce à cet enregistrement, nous découvrons le Concerto pour piano et orchestre en Do majeur rédigé à la demande de Pierre Hans (1886-1960), l'inventeur d'un piano à queue à deux claviers. On comprend d'emblée l'intérêt de l'organiste qu'était De Boeck pour cet instrument hors du commun qui n'eut pas de postérité mais pour lequel furent écrits quelques œuvres. C'est Jozef de Beenhouwer qui retravailla la partition du concerto dans sa version originale afin de l'adapter au piano à queue traditionnel. Son interprétation est pleine de finesse et de sensibilité. A côté de cette page concertante figurent des extraits instrumentaux de deux opéras de De Boeck. « Théroigne de Méricourt », écrit en 1900 est son premier opéra.
Le Prélude du premier acte plonge l'auditeur dans une ambiance élégiaque dont le langage évoque celui d'Ernest Chausson, notamment. Cinquième et dernier opéra de De Boeck, « La Route d'Emeraude » a été créé en 1921 dans la version française et en 1933 dans la version néerlandophone intitulée alors Francesca. La Suite orchestrale que pouvons entendre sur ce disque a été réalisée par le compositeur Frits Celis à partir de divers éléments de l'opéra. Un élan romantique parcourt l'œuvre avec ça et là des tournures faisant penser aux Russes du Groupe des Cinq. Il ne vous reste plus qu'à découvrir ce petit trésor sonore.
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AG