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Guitar Heroe…

Guitar Heroes

publié le

Guitar Heroe…

Sommaire

Guitar Heroe…


On a tous dans les oreilles les éclats d’un solo de guitare faisant office de référence absolue, indépassable ! « On ne fait pas mieux ! ».
Le concept de « guitar heroe » est lié à l’épopée du rock, les périodes de grands défrichages, de grandes audaces, de grandes folies. Dans cette aventure, la notion de « guitar heroe » correspond à une certaine démesure romantique de la recherche, de la volonté d’incarner une autre voix musicale.
Puis le concept actif devient étiquette, l’audace se transforme peu à peu en valeur classique…
Le présent travail n’entend pas retracer dans le détail toutes les aventures de cette période héroïque. D’abord, se faire plaisir en réécoutant quelques-uns des guitaristes, anciens ou plus jeunes, qui ont fait ou maintiennent en vie le concept de guitar-heroe. Un choix historique et subjectif de Christophe Duchesne. Et déjà, on pourra constater que les réalités guitaristiques sont très diverses.
Ensuite, nous proposons de replacer ce moment important l’histoire de la guitare rock, dans une dynamique d’évolution. Comment de nouvelles formes émergent, apportant idées nouvelles et progrès, et puis comment la dynamique se déplace sur d’autres formes, parfois antinomiques. Un va et vient progressiste ! Ainsi, nous recommandons de pratiquer l’écoute croisée entre « heroe » et « anti heroe » selon un parcours fléché de Lionel Charlier… Un test aussi pour évaluer si nous restons figés aux étiquettes, aux souvenirs, ou si nous aimons changer, nous secouer, suivre le mouvement… !


Pierre Hemptinne

Circuit long


Les circuits courts vous proposent une sélection de titres parmi les plus représentatifs de nos collections, les « incontournables » selon nous, ceux par où commencer son exploration… Les circuits longs vous donnent la totalité des références discographiques disponibles pour chaque génération, c'est à vous de construire vos itinéraires, vos repères, pour une exploration à votre rythme, aussi loin que souhaité…

Pour aller plus loin...

 

Guitar heroe

 














 

 

Circuit long page 2


Les circuits courts vous proposent une sélection de titres parmi les plus représentatifs de nos collections, les « incontournables » selon nous, ceux par où commencer son exploration… Les circuits longs vous donnent la totalité des références discographiques disponibles pour chaque génération, c'est à vous de construire vos itinéraires, vos repères, pour une exploration à votre rythme, aussi loin que souhaité…

Pour aller plus loin...

 

Guitar heroe

 














 

 

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Guitar anti heroe

 

















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Discographie


Les circuits courts vous proposent une sélection de titres parmi les plus représentatifs de nos collections, les « incontournables » selon nous, ceux par où commencer son exploration… Les circuits longs vous donnent la totalité des références discographiques disponibles pour chaque génération, c'est à vous de construire vos itinéraires, vos repères, pour une exploration à votre rythme, aussi loin que souhaité…

 


Par où commencer...

 

GUITAR HEROE :

•  Gary Moore : ancien hard-rockeur, reconverti aux vertus blues. Donc, deux facettes : période hard : « Wild frontier » ( XM800K ) et période blues-rock : « Blues for Greeny » ( XM799U ).

 

 

•  Joe Satriani : vingt ans à surfer majoritairement sur la vague d'un hard instrumental, aux inflexions parfois bluesy. Professeur émérite, qui a entre autres enseigné quelques belles ficelles à Steve Vai...
À écouter : « Flying in a blue dream » ( XS069B ), double LP à l'époque, qui explore toutes les facettes du personnage.


•  Yngwie Malmsteen : un cas. Le guitariste suédois n'a jamais caché sa passion pour le violoniste Nicolas Paganini, virtuose incontesté. Il fait ainsi de nombreuses références au répertoire classique. Sa technique vertigineuse, sa rapidité d'exécution sont malheureusement gâchées par un ego surdimensionné, lui valant d'incessants changements de musiciens...
À écouter : « Concerto suite for electric guitar » ( XM097M ).


•  Michael Schenker : le guitariste allemand est une figure emblématique du hard. Son live « One night at Budokan » ( XS113C ) est considéré comme un MUST pour tous les fondus de riffs saignants !


•  Steve Morse : l'ancien guitariste de Dixie Dregs est actuellement membre de Deep Purple... une tâche non aisée de remplacer Ritchie Blackmore, mais son style très aérien, plus bluesy, apporte un sang neuf au groupe légendaire – « High tension wires » ( XM850C )


•  Steve Vai : le disciple de Satriani, qui a largement dépassé son professeur, en partie grâce à son incorporation dans le groupe de

Frank Zappa. Surdoué, inventif, surprenant, son univers appelle plusieurs écoutes – « The ultra zone » ( XV014G )


•  Eric Clapton : proclamé et à juste titre « GOD » en plein blues boom (1967-1969), ce guitariste possède une des auras les plus fortes dans le monde du rock. La pierre angulaire du blues blanc : « Layla § other assorted love songs » ( XD388A ).


•  Jimi Hendrix : difficile de passer à côté du guitariste noir, légende s'il en est. Pierres philosophales : « Axis : bold as love » ( XH466D ), « Are you experienced ? » ( XH466E ) et « Electric ladyland » ( XM466M ) !


•  John McLaughlin : en solo, avec groupe (Mahavishnu Orchestra, Shakti, Tony Williams Lifetime) ou durant toute la période électrique

de Miles Davis, le guitariste survole tous ses éventuels poursuivants – « Birds of fire » (avec Mahavishnu), ( UM3507 ),« Shakti » ( UM3514 ).

 


•  Al Di Meola : un des guitaristes les plus rapides du jazz, une vraie comète, qui illumina la note bleue d'incandescents brûlots, partagé entre scories jazz-rock et parfums latins envoûtants – « Land of the midnight sun » ( UD5720 ).









Discographie page 2


Les circuits courts vous proposent une sélection de titres parmi les plus représentatifs de nos collections, les « incontournables » selon nous, ceux par où commencer son exploration… Les circuits longs vous donnent la totalité des références discographiques disponibles pour chaque génération, c'est à vous de construire vos itinéraires, vos repères, pour une exploration à votre rythme, aussi loin que souhaité…

 


Par où commencer...

 

GUITAR HEROE :

•  Gary Moore : ancien hard-rockeur, reconverti aux vertus blues. Donc, deux facettes : période hard : « Wild frontier » ( XM800K ) et période blues-rock : « Blues for Greeny » ( XM799U ).

 

 

•  Joe Satriani : vingt ans à surfer majoritairement sur la vague d'un hard instrumental, aux inflexions parfois bluesy. Professeur émérite, qui a entre autres enseigné quelques belles ficelles à Steve Vai...
À écouter : « Flying in a blue dream » ( XS069B ), double LP à l'époque, qui explore toutes les facettes du personnage.


•  Yngwie Malmsteen : un cas. Le guitariste suédois n'a jamais caché sa passion pour le violoniste Nicolas Paganini, virtuose incontesté. Il fait ainsi de nombreuses références au répertoire classique. Sa technique vertigineuse, sa rapidité d'exécution sont malheureusement gâchées par un ego surdimensionné, lui valant d'incessants changements de musiciens...
À écouter : « Concerto suite for electric guitar » ( XM097M ).


•  Michael Schenker : le guitariste allemand est une figure emblématique du hard. Son live « One night at Budokan » ( XS113C ) est considéré comme un MUST pour tous les fondus de riffs saignants !


•  Steve Morse : l'ancien guitariste de Dixie Dregs est actuellement membre de Deep Purple... une tâche non aisée de remplacer Ritchie Blackmore, mais son style très aérien, plus bluesy, apporte un sang neuf au groupe légendaire – « High tension wires » ( XM850C )


•  Steve Vai : le disciple de Satriani, qui a largement dépassé son professeur, en partie grâce à son incorporation dans le groupe de

Frank Zappa. Surdoué, inventif, surprenant, son univers appelle plusieurs écoutes – « The ultra zone » ( XV014G )


•  Eric Clapton : proclamé et à juste titre « GOD » en plein blues boom (1967-1969), ce guitariste possède une des auras les plus fortes dans le monde du rock. La pierre angulaire du blues blanc : « Layla § other assorted love songs » ( XD388A ).


•  Jimi Hendrix : difficile de passer à côté du guitariste noir, légende s'il en est. Pierres philosophales : « Axis : bold as love » ( XH466D ), « Are you experienced ? » ( XH466E ) et « Electric ladyland » ( XM466M ) !


•  John McLaughlin : en solo, avec groupe (Mahavishnu Orchestra, Shakti, Tony Williams Lifetime) ou durant toute la période électrique

de Miles Davis, le guitariste survole tous ses éventuels poursuivants – « Birds of fire » (avec Mahavishnu), ( UM3507 ),« Shakti » ( UM3514 ).

 


•  Al Di Meola : un des guitaristes les plus rapides du jazz, une vraie comète, qui illumina la note bleue d'incandescents brûlots, partagé entre scories jazz-rock et parfums latins envoûtants – « Land of the midnight sun » ( UD5720 ).









Guitar Heroe vs Antiguitar Hero


La guitare dont vous êtes le héros.

 

Qu'est-ce qu'un Guitar Heroe ? Est-ce ce guitariste théâtral, ce musicien star du groupe dont la dextérité impressionne ou bien les deux à la fois ?

 

Tout au long de l'histoire du blues, la guitare est devenue un instrument « leader ». Facile à transporter, idéale pour accompagner la voix. Instrument de rue d'une population peu valorisée, elle va être investie de virtuosités diverses, la guitare et son manche deviennent un axe de démonstration de savoir-faire. Les chansons parlent souvent d'amour, de sexe, allant parfois jusqu'à une sorte de code d'esclave : relégués au rang de bête, de primaire, les « noirs » vont élaborer un langage imagé, au plus près des bas instincts, caricatural, permettant de parler des maîtres sans en être compris. La sexualité va déteindre de plus en plus sur la guitare. Ou plus exactement, de par sa position et sa manipulation à caractère phallique, de par son aptitude à incarner une voix refoulée venue des tripes, elle va coïncider avec un axe social de revendication qui passe par le sexuel.
Avec le rock'n'roll, la guitare devient franchement instrument d'exhibition, de shows, de sous-entendus, de mises en scène d'une sensualité débridée. Elle affiche une liberté de son, de danse, d'attitude, emblème de révolution. Elle est déjà « étendard », fétiche.

 

Au départ vouée à accompagner le chant, elle deviendra une voix à part entière. Pacte avec le diable (que l'on retrouve dans tous les mythes de virtuosité), elle doit s'approcher au plus près du chant humain ! Écoutez certaines longues envolées live de Neil Young, sa guitare semble reproduire sa manière de chanter, timbre, phrasé, inflexion, respiration… Il en va de même quasiment pour tous les « grands » guitaristes rock… (Depuis Hendrix jusqu'à Prince !)

 

Dans la grande épopée pop, la guitare s'éprend de liberté, se développe dans des musiques qui lui laissent de plus en plus de place pour des solos, toujours plus importants, volontiers libertaires et gavés de substances élargissant les sens, ouvrant les portes du psychisme débridé, du psychédélisme. Elle s'épanche, doit assurer son statut, et s'instaure alors une course à l'exploration sonore et technique. C'est dans cette lancée, et pour répondre aux besoins de sensations toujours nouvelles d'exploits soniques, que des techniques et que la technologie de la guitare électrique enregistrent des progrès conséquents. Une surenchère qui va glisser en grande partie vers la ‘spectacularisation' de la guitare, spectacle codifié, véritable dramaturgie. Le concept de guitar heroe apparaît pour désigner cette manière de se donner corps et âme à la musique en étreignant sa guitare brûlante ! Une sorte de pacte torride avec les esprits tutélaires du rock, une plongée dans le blues original. Les « guitar heroes » gardent toujours le manche dans le blues. Certains datent ce concept avec une prestation de Jimi Hendrix à Monterey, jouant un blues électrique complètement sensuel, sexuel, avec une guitare blanche Fender. Acte éminemment symbolique voulu par un homme de couleur issu d'une Amérique puritaine.

 

Les meilleurs solos ont quelque chose d'absolu, de « prise de risques ». Ils donnent l'image de musiciens dépassant leurs limites, se mettant en danger, frôlant avec le sublime, la folie, l'inouï, tout en se posant dans un profil revendicatif propre à la guitare, d'où peut-être le terme « heroe » pour qualifier ce genre d'exercice et d'exploits musicaux ?

 

Apparus dans les années soixante et septante, reprenant à des titres divers l'héritage du blues, les Hendrix, Page, Clapton, Richards, Knopfler, Harrisson… sont encore bien présents aujourd'hui pour la plupart. Si pas physiquement, du moins comme références jugées parfois indémodables, indépassables. Ils constituent une sorte d'âge d'or. Une nostalgie s'installe. À partir de là, il n'y a plus vraiment de successeurs, mais plutôt des musiciens, parfois excellents, qui alimentent un revival, entretiennent la ferveur sans plus réellement défricher de nouveaux terrains, contribuent à figer des archétypes, des figures d'excellences.

 

Le guitar heroe subsiste dans une grande diversité d'attitudes. Ça va de Kravitz à Ben Harper. À côté de ça, on retrouve de jeunes guitaristes (Healey, Lang, Shepherd, Frank Black…) qui se tournent vers un blues-rock bien léché. D'autres reviennent à l'enregistrement non numérique pour retrouver un son électrique (White Stripes…). Certains s'égarent dans le kitsch de la virtuosité idéalisée, poussée à l'extrême, genre Buckethead. Et, bien entendu, restent les groupes de hard-rock toujours inoxydables dans ce nouveau millénaire ! On oublie aussi très souvent que l'impulsion guitaristique originelle s'est très tôt épanouie dans un courant improvisateur, ne bénéficiant pas de la couverture médiatique rock, mais où l'on trouve peut-être les plus justes continuateurs ‘hendrixiens' : Sonny Sharock, James Blood Ulmer…

 

Les expressions évoluent selon des modes et des mouvements dialectiques. Aux vagues apocalyptiques de la musique pour guitare sont venues se heurter toutes les ramifications de la musique électronique, techno. En partie en réaction contre cette théâtralisation du manche. Et d'autre part, si grâce aux guitar heroes, la technique guitaristique s'est libérée et considérablement développée, à partir d'un certain moment, elle plafonne dans cette voie. Elle se peaufine, s'esthétise, mais ne progresse plus. Alors, la guitare va continuer à progresser sur d'autres plans, en épousant toutes les problématiques modernes et sociales des expressions : un courant très vaste et multiforme d'anti-guitar heroe va éclater la géographie, la morphologie de la guitare. Ce sera le refus de la virtuosité, du son léché. La recherche du son sale, plein de dérapage, mangé par les larsens. Le glissement vers les greffes électroniques de la guitare. Les attitudes vont changer aussi : on ne brandit plus le manche comme un emblème machiste, mais on va jouer assis. Les influences de la musique contemporaine classique vont débouler aussi : les expériences du piano préparé de John Cage connaîtront de nombreuses versions au niveau de la guitare. On manipule sa guitare avec des clous, des aimants, les hélices de petits ventilateurs… Ce sera souvent plutôt vers les jazz modernes, mais aussi dans le rock : Sonic Youth, the Ex…

   

 

Christophe Duchesne et Pierre Hemptinne