URBNexpo | Portrait de Gaëtan Lino et Martha Regueiro
Gaëtan et Martha Lino et Regueiro & Sarmacande
Gaëtan Lino
Né en 77
Vit et travaille au sein de la radio 48FM à Liège
Martha Regueiro
A étudié à l'Université Libre de Liège
Vit et travaille au sein de la radio 48FM à Liège
www.boombapliege.48fm.com | www.samarcondes.be
Au niveau du contenu, les
réalisateurs de BBSM construisent une narration à partir de field recording, d’incrustations musicales
et de quelques archives. Si le premier épisode traite le hip-hop liégeois de
manière plutôt historique, le second et surtout le dernier, accordent davantage
de place à la matière sonore et à la voix du poète Volauvent. L’auditeur est
plongé dans un univers de récits personnels à travers des paroles, des sons,
des histoires... Chacun raconte sa vision subjective du hip-hop. Un graffeur
résume d'ailleurs parfaitement la relation étroite de cette culture à la ville
: « J’ai découvert Liège à travers le hip-hop ». Oui, le hip-hop est une
des manières de découvrir Liège, car il raconte une de ses histoires, il est le
fruit d'un certain rapport à elle. En effet, si on traçait les itinéraires de
chaque cassette hip-hop « fait maison » sur une carte, on
s’apercevrait de l’identité rhizomatique de cette culture dans la cité. Si Boom
Bap sur Meuse s'expose aujourd'hui aux côtés de photos urbaines, c'est parce
qu'elle montre une certaine perspective de la ville, elle donne un point de vue
sur ce qu'elle est en rapportant la voix de ceux qui l'envisagent comme un
énorme terrain de jeu, comme un moyen d'expérimenter, comme une source infinie
d'inspiration. Et même si l’accent liégeois récurrent dans ce document prouve
l’ancrage local de ses « acteurs »,
leurs récits s’inscrivent dans une histoire bien plus universelle et globale. [RC]& [MR]
URBNexpo | Gaëtan Lino et Martha Regueiro exposent au PointCulture Liège du 10 février au 27 mars 2018 et au PointCulture Bruxelles du 8 février au 17 avril 2018.
- PointCulture : Un lieu urbain qui vous inspire particulièrement?
La Batte, car c'est un bon condensé représentatif de Liège, de sa population, de son visage. Malgré la foule, il y règne une certaine tranquillité et c'est là-bas qu'on peut ressentir le plus l'identité de la ville. Mais à côté du marché, on voit aussi toutes ces terrasses sur lesquelles se retrouvent les gueules cassées de la veille… ce qui témoigne d'un certain rapport à l'excès et aux valeurs sous-jacentes que l'on se plaît souvent à présenter comme un atout de notre cité : la « chaleur liégeoise », sa bonne ambiance, son esprit de fête…
- Une autre œuvre sur la ville, par un autre artiste que vous-même, éventuellement d’une autre discipline, importante à vos yeux?
Le poème « Cuvette » de Volauvent. Inspiré par sa ville Liège, muse involontaire mais coriace, il a, dans ce texte, l'art de rendre belle la laideur. Issus de la scène Hip-Hop liégeoise , Volauvent la délaisse progressivement pour s'adonner au slam, qu'il sent plus apte à favoriser la liberté de sa plume. La discipline qu'il pratique avec régularité lui donne l'opportunité de se produire un peu partout en francophonie où il remporte de nombreux prix. En 2014, Il publie son premier recueil « Un rien avant le silence » chez Maelström. Aujourd'hui, il est revenu à ses premières amours la musique et les arts plastiques.
- Une initiative citoyenne urbaine qui vous semble questionner la ville de manière pertinente?
Issu de la mouvance Artiviste, OTC se veut un mouvement citoyen, autonome et indépendant. A travers des actions subversives, chocs mais jamais dégradantes, des slogans interrogateurs, il questionne le quidam sur le bonheur, l'incite à rêver, à oser. Une de leurs actions est particulièrement marquante. Un jour, OTC a « tagué » la cour de l'école Notre-Dame d'Heusy. Le message de par sa positivité décontenance direction et professeur tant et qu'au lieu de porter plainte (ce qui ne sera pas toujours le cas puisqu'un des membres écopera de mois de prison et d'une amende pour une action menée en Pierreuse), ils décident de faire du « Pouvoir des mots » la thématique scolaire annuelle. Comme il se plaise à le dire : « La révolution sera artistique ou ne sera pas ... ». Plus récemment, on peut également citer Rhiz[H]ome, un projet porté par le Comptoir des Ressources créatives (CRC) qui propose un accès à des ateliers partagés à loyers modérés, sous forme de résidences, dans des bâtiments vides en cours de réaffectation.