Entretien avec Marie-Françoise Plissart
Sommaire
Observatrice insatiable, Marie-Françoise Plissart a conquis une place de choix sur la scène photographique belge et internationale. Largement reconnue pour ses photographies urbaines, notamment celles de Bruxelles vue depuis les toits, elle révèle cette fin d’année au Botanique un nouvel ensemble consacré aux mers du monde entier.
Son parcours atypique dans lequel semblent se croiser plusieurs vies, dont celles de chauffeuse de taxi ou de libraire, nourrit depuis de nombreuses années une pratique passionnée et multiple. Les gens, les rencontres ou encore les flux occupent le centre de ses travaux photos et vidéos, qu’ils soient menés par elle seule ou en collaboration, qu’ils tiennent du portrait, du roman photo ou de l’architecture.
Parallèlement à une pratique essentiellement orientée vers l’humain et aux volumes qu’il construit, Marie-Françoise Plissart a choisi de diriger depuis une douzaine d’années son objectif vers la mer. Fascinée par ses valeurs plastiques et par l’espace de circulation qu’elle incarne, la photographe a sillonné les rivages des cinq continents à la recherche de ses propres marines.
Conjointement à l’horizontalité des marines, l’exposition fait aussi la part belle à la verticalité. Elle présente une série consacrée aux arbres, capturés eux aussi aux quatre coins du globe et sous des formes diverses. Initié plus récemment, cet ensemble plus confidentiel prend des allures d’albums de famille et offre au spectateur de multiples entrées de lecture. Chacune en effet révèle une histoire particulière tout en nourrissant dans la succession d’images, une trame de liens visuels et narratifs.
Ces deux ensembles seront montrés pour la première fois au Botanique.
Marie-Françoise Plissart (1954) vit et travaille à Bruxelles. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions en Belgique et à l’étranger, dont une rétrospective personnelle A world without end, en 2008 au Musée de la Photographie d’Anvers. Elle a également remporté le Lion d’Or de la Biennale de Venise d’Architecture en 2004, aux côtés de Filip de Boeck et Koen van Synghel avec l’exposition Kinshasa, the imaginary city. Egalement réalisatrice, elle est l’auteur des films L’occupation des sols en 2002 et Le quatrième mur, sur la construction du Théâtre de la Place à Liège en 2013, pour ne citer que ceux-ci.
Le travail de Marie-Françoise Plissart a été sélectionné pour investir la station de métro Parc à Bruxelles. Le projet sera réalisé en 2018.
Les histoires de quelques images que l'on retrouve dans l'exposition Aqua Arbor de Marie-Françoise Plissart au Museum Botanique du 03.12.2015 au 31.01.2016.