Les musées consacrés aux passés (des événements, par exemple, des batailles, ou des phénomènes de société, comme l'immigration), les mémoriaux, les monuments, les sites commémoratifs, mais aussi les installations d'artistes dédiées à la mémoire occupent dans notre société de plus en plus de place. Ces sites sont la destination de nombreuses visites individuelles ou de groupe, ils polarisent des intérêts culturels allant jusqu'à atteindre le dénommé Dark tourism, aussi bien que subjectifs, et pédagogiques. Mais, indépendamment des motivations qui conduisent les visiteurs sur ces lieux, ceux-ci sont caractérisés par des types d'organisation, notamment scénographique, qui induisent la perception de ce qui est représenté en fonction de priorités documentaires et/ou émotionnelles, parfois en contradiction avec leur projet initial. Certains de ces lieux nous mènent même à faire des rencontres inattendues, ils nous révèlent une vision différente de la réalité historique et/ou mémorielle que l'on était venu découvrir. Comment s'y retrouver ? Quel « mode d'emploi » ? Les sites mémoriels consacrés à 1914-1918 sont-ils si différents que ceux qui abordent la guerre de 1939-1945, ou la Shoah ?