Cécile Crispin, conteuse
Son quotidien, comme de nombreux artistes, s’est vu chamboulé depuis la pandémie. Les mesures sanitaires, les restrictions ont modifié la manière de travailler. Nous avons voulu savoir, entre autres, comment Cécile Crispin a vécu la crise du coronavirus en 2020.
- PointCulture : Tes activités étaient nombreuses avant cette crise du coronavirus. Peux-tu nous dire ce que tu faisais le plus souvent avant le premier confinement et ce que tu as hâte de retrouver quand tout sera revenu dans l’ordre ?
Avant le confinement, j’animais beaucoup d’ateliers pour adultes « conte et estime de soi » et j’ai vraiment hâte de retrouver cette partie de mon travail. — Cécile Crispin
- J’animais aussi des ateliers « conte » en bibliothèque pour des enfants.
Une semaine de spectacle pour jeune public a été annulée ainsi que la première présentation de mon spectacle adulte Louve. J’avais l’occasion de jouer dans le nord de la France, et dans le sud de la Belgique, j’ai été très triste d’apprendre que tout cela n’aurait pas lieu.
- Les restrictions t’ont poussée à te réinventer. Qu’as-tu fait pour t’adapter à la situation ?
J’ai tenté de faire des propositions à l’extérieur mais les restrictions ont été de plus en plus contraignantes. Impossible de proposer des balades contées pour juste trois personnes en pouvant en vivre.
J’offre actuellement le service « vos émotions mes mots » où j’écris pour les gens à diverses occasions (mariage, anniversaire, décès, déclaration... ) Les lettres écrites peuvent être apportées et lues devant la porte ou les fenêtres des destinataires. — C. C.
Pour le reste c’est assez restreint.
Je filme quelques fois des contes qui sont diffusés sur facebook, et ce, de manière gratuite. C’est important de continuer à faire savoir au public qu’on est là, qu’on continue et qu’on y croit.
J’ai aussi l’opportunité d’animer un atelier hebdomadaire d’éveil musical pour les 3-5 ans à la ferme de Martinrou (à Fleurus). Un vrai plaisir et des enfants fidèles au poste.
Ce Noël, j’ai eu la chance de conter dans diverses institutions d’aide à la jeunesse grâce au soutien de l’Eden. C’était magique de voir la réaction des enfants et de pouvoir conter à nouveau devant un public.
Actuellement les demandes reviennent, en visio, ce qui est particulier dans notre profession.
- « Après la pluie, le beau temps comme on dit. » Reprendras-tu tes activités là où elles se sont arrêtées, ou cette situation t’a permis de rebondir sur autre chose ?
Je réfléchis, je revois mes priorités. Actuellement je me pose pour redéfinir mon axe de travail en lien avec ce que je suis, ce que je peux apporter.
Le lien entre l’artistique et le social est définitivement ma valeur principale et je considère que le conte est un média par excellence pour déployer des activités en cohérence avec ce qui me définit.
Je commence aussi une formation en art-thérapie.
J’ai longtemps cru que je pourrais recommencer « comme avant », maintenant j’ai surtout envie de commencer « comme après » — C. C.
- Pour terminer, zoom sur dix éléments « feel good ». Qu’est-ce qui te donne le sourire et que tu conseilles volontiers ?
Un album : Worst Case Scenario de dEUS. Un souvenir d’une période de ma vie.
Un film : In America (trop beau, trop vrai, trop waouh)
Une série : J’ai pas la télé
Un documentaire : J’ai pas la télé mais je regarde volontiers les rediffusions du capitaine Marleau
Un livre : Il y en a tellement, je dirais plutôt l’œuvre de Carole Martinez, le dernier, Les Roses fauves m’a beaucoup plu. Mais je suis aussi fan d’Harry Potter
Une émission / un podscast : Toujours pas la télé, mais je regarde souvent des « histoires vraies » de crime en tout genre. Il y a de vrais conteurs parmi ceux qui présentent.
Un plat : Poulet frite salade (oui, c’est basique mais j’adore)
Une boisson : De l’eau, c’est bon et c’est pas calorique
Un lieu : La forêt. Ou : ma maison, j’adore la décorer !
Une activité : Le théâtre et le conte et les balades nature et la lecture, et... Il faut vraiment choisir ?
- Le mot de la fin ?
Un monde en lien, avec presque rien : des mots, des regards et des oreilles. — C. C.
Interview (par e-mail) : Magda Ettalibi, février 2021