Frantz Fanon en héritage
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À la Maison du livre de Saint-Gilles, le 23 mars dernier
Pour parler de Frantz Fanon, médecin psychiatre, militant pour l’émancipation des hommes et des femmes, cadre de la révolution algérienne et figure majeure de la lutte contre la colonisation au sens large – colonisation des terres, des corps, des esprits –, le Cercle du libre examen (Librex) avait récemment invité à la Maison du livre de Saint-Gilles deux très grandes dames de la militance d’aujourd’hui, qui sont aussi parmi ses meilleures connaisseuses : Françoise Vergès et Mireille Fanon-Mendès-France (la seconde par vidéo interposée). Ibrahim Khayar, militant bruxellois afro-descendant participait aussi aux échanges et Gia Abrassart (Café Congo) officiait en tant que passeuse de parole.
Les
échanges étaient ponctués par la lecture d'extraits de l'œuvre de Fanon, lus ou dits par
Shala Kasayi, Dada Stella, Katik Bakomba, Lili Angelou, Yowa Tshimanga,
Mathias Pitsaer, Eliane Yandesa Nlemvo, Ange Nawasadio, sous la
direction du comédien Frédéric Lubansu.
La soirée était organisée dans
le cadre de la Semaine d'action contre le racisme par l'Afro Project,
le Centre Librex, la Maison du Livre et le MRAX.
Dans les collections de PointCulture
Inspiré des Damnés de la Terre de Frantz Fanon, dont
certains passage sont lus et imprimés à l'écran, Concerning Violence condense images
d'archives issues de la télévision suédoise et entretiens, retraçant ainsi
l'histoire des peuples africains et de leurs luttes pour la liberté et
l'indépendance. [Marc Roesems]
Sur le Net: Fondation Frantz Fanon
> http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com/
Frantz Fanon, c’est l’irruption d’une pensée anticoloniale sans concession. Le début d’un éveil des consciences qui n’a pas cessé d’éclairer, ouvrir les esprits, conduire les actes vers plus de justice. Une œuvre incontournable pour contribuer à la décolonisation des esprits. Avec Frantz Fanon, il ne s’agit pas uniquement de donner une autre version de l’histoire, mais de montrer comment la domination se construit à travers les différents champs de production des savoirs : philosophie, psychiatrie… montrer aussi que ces productions de savoir peuvent s’orienter autrement, modifier les rapports de force.
Le site, qui contient des archives (écrites, vidéos), publie
des réflexions théoriques sur le colonialisme et le panafricanisme (par
exemple), diffuse des informations militantes (organisation du « salon
anticolonial » à Belleville) est la vitrine du travail de la
fondation : un lieu de mémoire et d’archives, un lieu de rencontres et de réflexions
(des chercheurs multidisciplinaires élaborent conférences et débats), un lieu
de partage et de construction de solidarités, un lieu de résistance et de
proposition d’action. [Pierre Hemptinne]