nosfuturs.net : 3 questions au Centre Vidéo de Bruxelles
1. Mise en place par le Centre Vidéo de Bruxelles, nosfuturs.net est une plateforme low-tech et transmédia qui démarre ce 1er mai 2021. Pourriez-vous nous dire en quelques mots en quoi consiste ce projet et comment il sera amené à se développer, quel sera son séquençage ?
Michel Steyaert, directeur du CVB - nosfuturs.net est un site de créations documentaires et transmédia pour mieux comprendre les mondes qui viennent. Un site évolutif et volontairement low-tech, donc peu énergivore et dont la sobriété technique et graphique invite à renouveler la perception et l'usage des interfaces numériques qui nous entourent.
Centré sur une première thématique transversale intitulée Le Travail qui vient, nosfuturs.net fonctionne comme un archipel de contenus déployés autour d’un documentaire d’auteure, le film Shift, et propose un podcast, des moyens et courts métrages, des capsules vidéos ainsi qu'une sélection de ressources sur les enjeux futurs du travail.
Des récits qui puissent parler à chacun de sa réalité tout en permettant de nous projeter, les pieds bien ancrés dans le sol, dans un futur plus engageant. L'ambition est de déployer la plateforme sur plusieurs années en l'étoffant au fur et à mesure de thématiques et de contenus.
2. Quelle est la genèse de ce projet transmédia ? À qui s’adresse-t-il ? L’idée germait-elle avant la crise sanitaire que nous traversons ou son envergure et sa nature ont-elles été développées, repensées au cours de ces derniers mois ?
Le Centre Vidéo de Bruxelles est un atelier de production documentaire et un opérateur audiovisuel dans le secteur associatif. Depuis plus de 45 ans maintenant, nous accompagnons des auteur·e·s et des associations dans la réalisation de films dont les thématiques abordent les grandes questions de société. Face à l'évolution du lien entre les contenus et les spectateurs, essentiellement évidemment un lien de plus en plus intermédié par internet ; face à l'augmentation exponentielle des contenus d'information en tous genres et dans tous les domaines ; face au besoin des créateurs de chercher à raconter différemment un réel en constante et rapide évolution ; face à notre besoin de mieux articuler les différentes facettes de l'activité très foisonnante de la maison, il nous est apparu opportun de travailler un espace qui pourrait réunir en un même endroit des contenus différents mais cohérents autour de thématiques ancrées dans les grands enjeux de l'évolution de nos sociétés.
Est née alors l'idée d'une plateforme web, d'un site comme un archipel de contenus, audiovisuels mais pas seulement, pour raconter non pas le monde tel qu'il est mais plutôt celui qui est à notre porte. L'objectif est de donner l'envie à l'internaute, au spectateur, à l'auditeur, au lecteur de ces différents contenus, a priori un public plutôt de jeunes adultes, de regarder devant soi et d'imaginer, non pas le monde tel qu'il devrait être mais le monde qui se prépare, qui se construit, d'en comprendre les ressorts et éventuellement de pouvoir en modifier le cours. Il y a donc clairement une ambition prospective dans la démarche.
Alors bien entendu, cette visée prend aujourd'hui, à l'aune de la crise Covid, une résonance toute particulière, mais le projet n'a en réalité pas de lien direct avec ce moment de notre histoire. La crise le rend juste encore plus utile, me semble-t-il.
3. Quels futurs (sans jeu de mots) développements pour cette plateforme transmédia ? Sera-t-elle amenée à être enrichie ? D’autres thématiques que Le Travail qui vient seront-elles mises à l’honneur ?
Le projet a pour ambition de se déployer dans un temps suffisamment long pour, d'une part aborder un certain nombre d'enjeux sociétaux fondamentaux comme le travail, la santé, l'enseignement, l'écologie, la libre circulation des personnes par exemple, et d'autre part pour permettre à des artistes, des créateurs, des acteurs divers du monde associatif de produire des contenus atypiques, des visions multiples de ce que sera la société de demain et d'articuler tous ces contenus dans un dialogue cohérent.
Après Le Travail qui vient, nous pourrions donc traiter de La Santé qui vient ou de L'École qui vient, etc. Nous souhaitons également que la démarche artistique, le geste artistique, le regard de l'artiste soient au cœur du processus de réflexion et de réalisation des différents contenus. Cette démarche induit de facto un temps de maturation long et tout un travail de recherche et de dialogue entre les différentes propositions de contenus.
Donc très concrètement pour Le Travail qui vient, après ce premier volet centré autour de l'atomisation du travail, avec comme cœur le documentaire de Pauline Beugnies, Shift, nous aurons un deuxième volet, normalement prévu début ou milieu 2022, autour des nouvelles formes collectives de travail, avec comme centre le film documentaire de Coline Grando en préparation, Le Balai libéré.