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Femmancipation !

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Non la femme n’est pas une mère, une épouse, une servante, une vassale, une cheffe, … Elle est ce qu’elle souhaite être, elle est comme, quand, où et avec qui elle veut, ou ne veut pas. Elle est humaine avant tout. Ni la tradition, ni la religion, ni la politique, ni le fric, ni la g-homme ne pourra effacer sa parole. Partout et à tout moment, la femme se lève pour s’affranchir d’un passé révolu où le monde moquait ses droits. Voici une première playlist de films sur la femme neuve qui s’éveille, s’émancipe et fait reconnaître son humanité.

Le sourire de Mona Lisa (2003 - 117 min) - de Mike NEWELL

1953, Katherine Watson vient d’incorporer le prestigieux collège pour filles de Wellesley pour y enseigner l’histoire de l’art. Face à une pédagogie conservatrice et rigoriste, elle tente de leur ouvrir les yeux et de les guider à penser par elles-mêmes par le biais d’œuvres contemporaines.

Au-delà de la perception de l’art, Katherine souhaite les libérer de la vision féminine induite dans l’institution : le devoir de la femme est de soutenir son mari. À la fois déstabilisées et attirées par ce vent de liberté insufflé par leur professeure, les étudiantes commencent à s’interroger sur l’état de leur propre vie.

À l’inverse des films sur les enseignants qui galvanisent leurs élèves, Le sourire de Mona Lisa présente une professeure intelligente, déterminée à émanciper ces jeunes femmes de bonne famille. Il s’agit davantage d’un conte tous publics féministe d’autonomisation que d’un pamphlet audacieux contre la condition féminine des fifties. Si le film entraîne une forte adhésion et beaucoup d’empathie, le scénario, lui, reste diffus et pèche par un excès de bons sentiments et d’émotion (la fin du film destiné à tirer les larmes du spectateur use et abuse des lourdes ficelles du cinéma hollywoodien).

Le casting est impressionnant. Julia Roberts joue avec retenue et sincérité, elle n’en est que plus convaincante ; Kirsten Dunst, elle, campe une étudiante talentueuse, déterminée et prête à l’affrontement.


Fleur du désert (2009 - 120 min) de Sherry HORMANN

Basé sur un histoire vraie

Née dans une famille nomade de Somalie, Waris est encore fillette lorsqu’elle est excisée. À treize ans, vendue à un vieil homme trois fois marié, elle s’enfuit et parcourt un long chemin dans le désert pour rejoindre sa grand-mère à Mogadiscio. On la retrouve plus tard embauchée à Londres comme bonne à tout faire à l’ambassade de Somalie. Quand celle-ci ferme, Waris se retrouve à la rue, sans papiers, balbutiant un peu d’anglais. Elle rencontre une vendeuse qui l’aide et avec qui elle se lie d’amitié. Repérée par un photographe admiratif de sa beauté, elle accède tant bien que mal au mannequinat. C’est alors qu’elle ose prendre la parole sur ses mutilations génitales.

Basé sur la vie de Waris Dirie, célèbre mannequin, le film alterne de magnifiques images avec des moments de forte émotion et des scènes très dures. Si la réalisation est assez convenue, surtout dans la deuxième partie, ce biopic romancé a pour mérite de montrer l’émancipation progressive de la jeune femme jusqu’à devenir porte-parole contre les mutilations génitales.


Les femmes du bus 678 (2010 - 100 min) de Mohamed DIAB

Inspiré de faits réels

Le Caire. Pour se rendre à son travail, Fayza est obligée de prendre le bus dans lequel elle subit en silence les attouchements des passagers masculins. Seba, agressée sexuellement lors d’un match, donne des cours d’auto-défense pour femmes. Autre victime de violences sexistes, Nelly décide de porter plainte, mais sa famille fait pression sur elle. Quand Fayza, dégoûtée, décide de punir physiquement ses agresseurs, les deux autres femmes l’épaulent.

Dans une société égyptienne où le fléau du harcèlement sexuel reste encore tabou, le réalisateur réussit un film courageux et subtil sur le combat de ces femmes de milieux différents qui tentent de préserver leur intégrité et leurs droits. Les personnages masculins apparaissent plutôt enfermés dans leurs frustrations, les codes de virilité ou l’honneur.


We Want Sex Equality (2010 – 113 min) de Nigel COLE

Basé sur un histoire vraie

En 1968, à l’usine Ford de Dagenham, dans la banlieue de Londres, 187 ouvrières-couturières travaillent durement à la confection de sièges d’auto. Choisie comme leur représentante, Rita O’Grady est conviée à une réunion avec les patrons. Devant la couardise du chef du syndicat et la condescendance des employeurs, elle s’irrite et réclame l’égalité salariale entre hommes et femmes. Le lendemain, les ouvrières, enthousiastes, se mettent en grève.

La bataille entre les travailleuses et la direction s’amplifie : tandis qu'elles entament une nouvelle et longue grève, Ford envoie quelqu’un pour saper leur mouvement. Le combat est médiatisé et la secrétaire d’état à l’emploi convie les femmes…

Sally Hawkins réussit une performance d’actrice saisissante, qui nous communique subtilement les sentiments de Rita : courage, émotions, abattement ou persévérance.


La source des femmes (2011 – 135 min) de Radu MIHAILEANU

Inspiré d'un fait divers

Dans un petit village de l’Atlas, les femmes vont chercher l’eau de la source, sous un soleil de plomb, par un sentier malaisé où elles tombent fréquemment. Nouvelle dans le village, Leïla les exhorte à faire la grève de l’amour jusqu’à ce que les hommes trouvent un moyen d’amener l’eau au village. La guerre des sexes commence. Malgré de fortes tensions et des clivages entres elles, les femmes restent cependant unies et soudées.

Mihaileanu réalise une fable sincère sur l’émancipation des villageoises. La forme (les couleurs, les danses, les paysages, la luminosité) prend souvent le pas sur le fond. La source des femmes réunit des actrices talentueuses de langue arabe mais d'origines différentes comme Leïla Bekhti, Hafsia Herzi et Hiam Abbass.


Wadjda (2012 - 94 min) de Haifaa AL-MANSOUR

Wadjda est une fillette de douze ans qui aimerait battre son petit voisin à vélo. Le seul problème, c’est qu’elle n’en possède pas. Et que les femmes ne peuvent pas chevaucher un deux-roues en Arabie Saoudite ! Comme sa mère refuse d’en acheter un, elle tente de gagner un peu d’argent. Mais son petit manège est découvert. Avec courage, elle participe à un concours de mémorisation du Coran afin de gagner l’argent du premier prix et de pouvoir ainsi acheter son vélo.

Ce patchwork de petites scènes propose une émancipation à deux niveaux : à la fois chez la petite Wadjda, qui lutte pour avoir les loisirs que toute fillette devrait pouvoir obtenir, comme les garçons, et à la fois chez Haifaa Al-Mansour, qui brave l’interdit d’aborder le thème de la libération des filles dans un environnement archaïque et coercitif. Quant à la jeune Waad Mohammed, elle incarne avec naturel une Wadjda désarmante et rayonnante qui convoite le vélo, concrétisation de son affranchissement et de son désir de libération.


Les suffragettes (2015 - 106 min) de Sarah GAVRON

Inspiré de faits réels

En ces années 1910, Maud Watts a bien remarqué que des femmes font quelques actions violentes pour le droit de vote des femmes, mais elle ne se sent pas concernée : elle vit chichement de son travail de blanchisseuse et s’occupe de son fils et de son mari. D’abord peu concernée, elle rejoint progressivement les suffragettes, partageant leur cause et mettant ainsi en péril son travail, sa famille et sa sécurité.

Petite histoire, ce film s’attache davantage à la vie d’une femme ordinaire et de sa prise de conscience du combat à mener pour l’émancipation et les droits des femmes. Le réalisateur rend ainsi son long métrage plus personnel, intime, avec des moments d’émotion. Carey Mulligan joue avec finesse et reste crédible à tout moment. Les images d’archives de la fin du film permettent au spectateur de revenir à la grande histoire.


La saison des femmes (2015 - 116 min) de Leena YADAV

Inspiré de faits réels

Dans un petit village du Gujarat, en Inde, quatre femmes survivent, espèrent et s'efforcent de résister aux difficultés. Veuve, Rani n'a plus de vie sexuelle depuis dix-sept ans et s'endette pour payer le mariage de son fils. Lajjo ne peut pas avoir d'enfant et est régulièrement battue par son mari. Bijli, danseuse ambulante, pour laquelle tous les hommes ont du désir, est rejetée par le village. Janaki, quatorze ans, est mariée de force au fils de Rani. Se débattant pour obtenir une parcelle de bonheur, elles tenteront de retrouver le désir, la liberté et de bousculer les traditions.

La saison des femmes est un film qui oppose le désir des femmes à la tradition patriarcale séculaire. Leur place est toujours moindre que celle des hommes. Alors elles se projettent, rêvent, racontent leurs déboires et leurs espoirs.

L'image est toujours magnifique. Le scénario, centré sur ces quatre femmes, regorge de moments forts et d'émotions. La réalisatrice a pu capter les sentiments avec tact et finesse, ce qui rend vraiment ce film attachant.


Battle of the Sexes (2017 – 121 min) de Valerie FARIS et Jonathan DAY

Basé sur un histoire vraie

En 1973, les grandes joueuses de tennis se voient offrir un huitième du prix attribué aux joueurs. La championne Billy Jean King refuse cette pratique salariale sexiste. Avec quelques autres joueuses, elle s'engage dans une série de tournois à travers les États-Unis. C'est alors que Bobby Riggs, un ancien champion de tennis, connu pour son machisme de base, ses provocations et son addiction aux paris, la met au défi de l'affronter en match simple d'exhibition.

L'histoire vraie de ce match très médiatisé retrace un des faits marquants de l'émancipation des femmes dans le sport et leur lutte contre la disparité. Cette comédie badine, sans surprise, a au-moins le mérite d'offrir un joli casting : Emma Stone incarne la sérieuse Billie Jean dans sa fragilité autant que dans sa force de caractère et Steve Carell campe à merveille un Bobby Rigg misogyne et bouffon. La reconstitution du match est aussi un grand moment de cinéma.

Si The Battle of the Sexes met en avant la victoire de l'égalité des droits sur le machisme primaire, il n'en reste pas moins que le sujet est toujours brûlant. Beaucoup de sports restent encore essentiellement masculins et les sportives sont moins médiatisées, moins payées et moins respectées.


L’ordre divin (2017 - 96 min) de Petra VOLPE

Inspiré de faits réels

1971, le monde bouge, les mouvements féministes entamés dans les années soixante se sont étendus. Mais le village suisse de Nora est à la traîne. Femme au foyer, elle rêve de vacances et, quand elle annonce à son mari qu’elle veut travailler comme secrétaire, celui-ci s’y oppose : c’est le mari qui donne l’autorisation de travailler, c’est dans la loi ! Nora commence alors à faire campagne pour l’égalité, le droit de vote des femmes et le droit d’avoir du plaisir.

Avec un casting convaincant (Marie Leuenberger se révèle au fur et à mesure du scénario), le deuxième long-métrage de Petra Volpe ne révolutionne pas les films de suffragettes mais a le mérite de montrer la lutte des femmes dans un pays proche de chez nous où toutes les Suissesses ont enfin pu voter au niveau cantonal en …1991. Historique et éducative, cette comédie chaleureuse a également été adaptée au théâtre.


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