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Les Nuits d'encre 2024 : Métamorphoses

Métamorphoses - Nuits d'encre - Mathieu Burniat
PointCulture vous invite à découvrir une sélection de films et de musiques faisant écho au thème de la métamorphose et à ses multiples déclinaisons. Elle y est physique, intérieure, animale, mythologique… Un film, une musique ou toute autre œuvre d’art n’ont-ils pas idéalement vocation de métamorphoser la personne qui en fait l’expérience ?

Sommaire

La Bibliothèque centrale du Brabant wallon (FWB) et le SPOTT (Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve) organisent chaque année en mars le festival littéraire Les Nuits d’encre. Pour cette édition dont le fil rouge thématique est Métamorphoses, Marie Colot, autrice jeunesse et Mathieu Burniat, dessinateur et scénariste de BD (cf. illustration de bannière ci-dessus) ont participé à l’élaboration de sa programmation : ateliers, expositions, conférences…


Jeanne Willis : La promesse (2010)

Sur une mélodie en fond sonore, celle d’Emmanuelle de Rio Jeno, la comédienne Agnès Sourdillon nous embarque dans une courte histoire d’amour quelque peu cruelle. Un têtard et une chenille tombent amoureux. À la demande de la chenille, sans réfléchir, le têtard promet de ne jamais changer. Mais bien malgré lui, au fil de leurs rendez-vous, le têtard se voit pousser des jambes, puis des bras. De son côté, la chenille devient d’un seul coup un papillon. Qu'adviendra-t-il de leur amour ? Loin d’un happy end, la chute finale de l’histoire, à la fois drôle et tragique, nous révélera que la vie peut parfois laisser un goût amer… (ND)

Christophe Honoré : Métamorphoses (2014)

Le terme « métamorphoses », créé par Ovide au Ier siècle de notre ère, donne son titre à un long poème qui porte la vision d’un monde dominé par des divinités susceptibles, sur un caprice, de transformer les humains en animaux. A la clé de sa relecture, Christophe Honoré identifie ce pouvoir transformateur à l’acte de filmer. Installé en bordure d’autoroute, son panthéon récuse toutes les grâces des reconstitutions académiques. Outre le choc esthétique provoqué par la nudité crue des personnages et des décors, l’absence d’un regard critique sur les violences sexuelles dont regorgent les mythologies rend leur confrontation avec la modernité problématique. (CDP)

Régis Sauder, Retour à Forbach (2017)

Revenir sur les lieux de son enfance relève toujours d’un processus magique et douloureux. Les espaces nous semblent étriqués et notre propre rapport au monde s’est transformé. C’est à ce processus intime que le réalisateur de ce film a voulu se confronter. Petit-fils de mineur, il revient 30 ans plus tard à Forbach, ville en crise confrontée à la montée du Front National. Mais là où Edouard Louis s’inscrit dans une démarche plus égocentrée, Régis Sauder, lui, préfère arpenter les lieux déserts et s’intéresser à ceux qui sont restés. Un film magnifique sur la mémoire et la transmission et, malgré tout, porteur d’espoir. (EB)

Woody Allen : Zelig (1983)

Leonard Zelig est à la fois tout le monde et personne. Un caméléon absorbant toutes les apparences d’individus avec qui il est en contact. Une bête de foire de l’entre-deux-guerres. La presse s’y intéresse. Il passionne autant qu’il divise. Il subit un déluge d’expérience menée par des scientifiques pour déterminer la nature de ses métamorphoses. Seule la psychanalyste Fletcher, qui tombera amoureuse de lui, parviendra à le soigner par l’hypnose. Histoire délirante basculant entre la démence et la raison. Avec en toile de fond Moby Dick qui, selon son auteur Melville, est un roman sur la quête de vérité. (StS)

Louis Leterrier : Danny The Dog (2004)

Danny, orphelin et amnésique depuis son plus jeune âge, a été recueilli par Bart, un truand qui l’a élevé comme un chien dressé à tuer. Dépourvu de volonté propre, il obéit au doigt et à l’œil pour régler des affaires sordides. Le reste du temps, il est séquestré dans une cage et se contente de « l’affection » de son maître. Au hasard d’une rencontre avec un vieil accordeur de piano aveugle et sa fille, pianiste virtuose, Danny va réapprendre à vivre en être humain et, surtout, renouer les fils de son passé. Avec un casting quatre étoiles, Danny The Dog alterne entre des scènes extrêmement violentes et des moments plus apaisés. (SI)

Steve Reich – Piano Phase (1967)

Après avoir découvert la possibilité de décaler les voix musicales grâce à des vitesses légèrement différentes entre deux pistes sur bande magnétique, Steve Reich applique ce procédé à de la musique strictement instrumentale. Les deux pianistes jouent d’abord au même tempo, puis se désynchronisent subtilement, de manière presque imperceptible, alternant les moments « en phase » avec d’autres en discordance rythmique et harmonique. Une musique qui se métamorphose en permanence sous une apparente immobilité et qui plonge l’auditeur dans une expérience auditive, voire physique, inédite. Hypnotique… (NR)

Tomm Moore – Ross Stewart : Le peuple loup (2021)

En Irlande, en 1650, une petite fille vit avec son père, un chasseur de loups. Un jour, elle se lie d’amitié avec une créature de la forêt, mi-fille, mi-loup. Grâce à ce lien, elle s’aventure dans les bois, rencontre les loups puis devient elle-même une créature. Sa métamorphose lui permet de voir le monde autrement. Elle se réapproprie alors son identité de fille et d’humaine dans un même mouvement d’émancipation commune des loups et des femmes. (FM)

Roald Dahl : La potion magique de Georges Bouillon (2004)

Grincheuse et capricieuse, la grand-mère de Georges est terrifiante et a tout d’une sorcière. En l’absence de ses parents, le jeune garçon est chargé de lui tenir compagnie et de lui administrer sa potion à 11h précises. Elle lui adresse tant de propos malveillants que Georges n’en peut plus et souhaite endiguer cette situation. Lui vient alors l’idée diabolique de fabriquer une potion magique ! Car qu'est-ce qui pourrait être plus efficace que la magie pour faire taire une sorcière ? Une histoire pleine de fantaisie, où l’on se délecte à imaginer cette mixture nauséabonde et à voir les effets abracadabrants qu’elle produit ! (ND)

Jacques Tourneur : La Féline (1942)

Par crainte de se métamorphoser en panthère, Irena se refuse à son mari. Tout ce qu’elle incarne en tant qu’artiste immigrée la met en défaut de ce qui fait une bonne épouse et une honnête citoyenne américaine. Avec une redoutable acuité, ce chef d’œuvre de l’épouvante parvient à rendre compte des enjeux politiques qui se nouent dans l’intimité du couple, entre les attentes, les croyances et l’angoisse du réel. S’il est commode de voir dans le monstre féminin l’expression d’un désir réprimé, son apparition révèle la rage que fait naître une société d'hommes attirés par la sauvagerie dans la mesure où elle peut être mise en cage. (CDP)

Mamoru Hosoda : Les enfants loups Ame et Yuki (2012)

Deux enfants, Ame et Yuki, vivent discrètement en ville avec leur mère. Nés d’un père homme-loup, ils changent de forme au gré de leur humeur et de leurs jeux. En grandissant, pour s’adapter aux cadres et aux structures de la ville, ils doivent renoncer à la part animale de leur nature. Face à ce dilemme, Ame et Yuki ne suivront pas la même voie. (FM)

François Caillat, Edouard Louis ou la transformation (2023)

D’Eddy Bellegueule à Edouard Louis, le film revient sur le parcours d’un jeune animé d’une volonté farouche d’échapper à son milieu, pour accéder aux couches sociales supérieures et devenir « celui qu’il est vraiment ». Par le choix du dispositif (caméra à l’épaule, récit en « je », dans un paysage très cadré) le réalisateur n’offre pas vraiment de regard innovant et distancié sur ce très médiatique écrivain. Mais le message reste d’actualité : témoigner, c’est offrir la liberté à chacun de se réinventer sans cesse pour échapper au déterminisme social et aux identités imposées. Transfuge social ou pas… (EB)

Jean-Philippe Rameau – Pygmalion (1748)

Voué au célibat par le mépris que lui inspirent les femmes de son temps, dont les impies et impudiques Propétides sont le prototype, le sculpteur chypriote Pygmalion tombe amoureux d’une de ses créations. Afin de le récompenser de sa fidélité, la déesse Vénus décide de lui insuffler la vie. Quand la plupart des Métamorphoses d’Ovide résultent de châtiments pour les mortels qui défient les divinités, celle de la statue de Pygmalion suit le chemin inverse. L’ivoire devient chair. L’acte de ballet de Rameau relate cette naissance à la vie pour en célébrer le mouvement et la fluidité par de nombreuses danses. (NR)

Réalisée par : Emmanuelle Bollen, Catherine De Poortere, Nathalie Droeshaut, Jérôme Henry, Sylvain Isaac, Frédérique Müller, Nathalie Ronvaux et Stanis Starzinski.

Image de bannière : (c) Mathieu Burniat