Chanson de Belgique

Après Perrinne et Jeanmi, le Hannutois Jean-Michel Distexhe crée Z, croisant l'épée entre Led Zep et Léo Ferré. Jean-Michel Distexhe avance masqué comme un Zorro intrépide qui, des marionnettes au théâtre, en passant par la chanson, est bien décidé à s'imposer sans chercher la facilité. Pour suivre Jean-Michel Distexhe, il faut avoir un esprit très ouvert. Certains le connaissent comme marionnettiste, depuis huit ans, au Théâtre du Ratinet. D'autres, familiers de la Biennale de la chanson française, se souviennent de l'avoir vu aux côtés de Carl ou de Perrine, pour le duo Perrine et Jeanmi, fort d'un premier album, Délicate attention, enregistré à Rebecq en 2004. Jean-Michel ne s'appelle plus Jeanmi (" Non, je trouvais ça ringard, finalement ", nous a-t-il avoué), mais bien Z, tout simplement. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer sa collaboration avec Perrine Delers, au sein de la Compagnie artistique Les Terribles Enfants, et du fanzine Aargh ! C'est tout ? Non, puisqu'il vient de créer avec un des meilleurs ingénieurs du son du pays, Rudy Coclet (cfr. Arno, Venus, Mud Flow...), un label : Topsy-Turvy Records.

" Chaos et fantaisies " est un disque surprenant, dans la mesure où il mêle Led Zep à Léo Ferré, le jazz fusion au rock progressif, la " bonne vieille chanson " aux audaces sonores les plus folles : " J'écris mes chansons depuis quinze ans et cet album regroupe des anciennes comme des nouvelles, ce qui donne ce côté un peu bordélique, sans fil conducteur. La chanson "Ma propriété", qui se termine en chaos total, je voulais au départ la mettre à la fin. On l'a faite en fin de soirée, j'ai dit aux musiciens : lâchez-vous, faites n'importe quoi. Finalement, j'ai décidé de l'assumer et elle ouvre le disque. C'est vrai que ça risque de choquer certains, ce va-et-vient permanent entre la chanson traditionnelle, le rock et le jazz. La Biennale joue un rôle de résistant et c'est très bien mais ça devient un ghetto un peu sclérosé. Il faut en sortir. Moi, je m'intéresse aussi au jazz et à la variété. Et entre le milieu rock et eux, il y a comme un mépris réciproque. C'est pour ça qu'il faut se débrouiller soi-même, créer les choses sans attendre qu'on vienne vous chercher ". (www.lesoir.be)